
A n.
Socr» v.
§£>*. v i ;
T hilofl.
ult» &
Greg» 3
Carm.
Ç.
3 9 4 H i s t o i r e E' c c l e î i a s T i q ü ê .
■ — Je lui ou de Paulin demeureroit feul évêqûe des catho-
38l< liques.On difoit même, que l’on avoit fait jurer cetac-
ui.j. cord aux iix prêtres du parti de Melece, fur- qui 1 élection
pouvoit tomber avec plus de vrai-femblance, 6e entre
eux à Flavien ; 6: qu’ils ¿Voient promis avec ferment,
non feulement de ne point rechercher cette place, mais
de ne la pas accepter, fi elle leur écoit deferee. Paulin
devoit'donc être reconnu fans difficulté pourfeulevequc
ix/,. d’Antioche. Il n’y avoit plus même d’évêque Arien qui
lui conteftât la place : car Dorothée en avoit été chaifé
■par ordre de l’empereu'r Theodofe, 8c s’étoit retire en-
ïh r a c e fa patrie ; ôc ce qui reftoit d’Ariens a Antioche ,
n’ctoient conduits que par deu x, prêtres Afterius ôc
Crifpin , qui ne purent même obtenir la communion
d’Eunomius : tant les Ariens étoiënt divifez entr eux.
tm. Nonobftant toutes ces raifons de reconnoitre Paulin,
l-i I5’ les évêques aflembez à C. P. délibérèrent fur le choix
d’un fucceffeur de S.Melece. S.Grégoire deNazianze s y
oppofa fortement : d’autant plus que l’on vouloir qu’il
imposât les mains à celui qui feroit élû : car depuis
la mort de S. Melece , il fe trouvoit à la tête du concile.
Vous ne confiderez, d ifo it - il, qu’une feule ville,
au lieu de regarder l’églife univerfelle. Quand ce fe-
roient deux anges qui contefterbient y il ne feroit pas
jufte que le monde entier fiit trouble par leur divifion.
Tant que Melece a vécu , on pouvoit excufer l’éloigne-
ment des Occidentaux , Ôc efperer qu’il les gagneroit
par fa douceur. Maintenant que Dieu nous a donné la
paix, confervons-la: laifforisPaulin dans lè fiege qu’il
occupe, il eft v ie u x , fà mort terminera bien- tôt cette
affaire. Il eft bon quelquefois de fe laiffer vaincre. Et
afin que Ion ne croye pas que j ’en parle par intérêt ,
je ne vous demande pointd autre g râce, quela liberté,
L i v r e d i x -h o i t i ï ’ m e : 395
de quitter mon fiege , 6c depaffer le refte demesjours .
fans gloire ôc fans péril. N‘
Les jeunes évêques s’élevèrent contre l’avis de S.Gre-
goire, ôc ils entraînèrent les vieux. Ils ne pouvoient fe
réfoudre à ceder aux Occidentaux, fans dire de meilleure
raifon, finon que l’Orient devoit l’emporter, puis
que J. C. avoit voulu paroître en Orient. Flavien prêtre
d’Anciochë fut donc élû pour fucceffeur de S. Melece ,
par cous les évêques d’O r ien t, ôc du confencement de
îéglife d’Antioche : ce qu’il faut entendre à l’exception
du parti de Paulin. Quoique Flavien fût très-digne de
cetce place, S. Grégoire de N azianze demeura ferme, 8e
n’approuva point Ion élection , quelque inftance que
puffent faire fes meilleurs amis: au contraire il fe fortifia
de plus en plusdanslaréfolutionde quitter le fiege
de C. P. Il commença à fe retirer des affemblées , qu’il
voyoic pleines de confufion , ôc fa mauvaife fanté lui c,™.i.;.,s.
en donnoit affez de prétexte: il changea même de logis,
quittant la maifon joignante à l’églife,où fe tenoit le
concile, ôc qui étoit apparemment la maifon épifcopale.
Les perfonnes les plus affeêüonnées de fon peuple , '
voïant quec’étoittoutdebon qu’il vouloit quitter , le
conj uroient la larme à loeil de ne point abandonner l’ouvrage
qu’il avoit fi bien commencé, ôc de donner à fon
ég life ceq ui luireftoitdev ie; ils le touchoient fenfible-
rnent, mais ils ne purent le fléchir, ôc un nouvel incident
acheva de le déterminer.
Onappella au concile les évêques d’Egypte ôc de Ma- <ÿ '”u t'i’ 28'
cedoine , comme pouvant contribuer à la paix: Ôc ils
arrivèrent-fubirement. A la tête dés Egyptiens étoit
Timothée évêque d’Alexandrie, qui avoit fuccedéde-
puis peu â Pierre fon frere fucceffeur de S. Athanafe -,
& il étoit comme Pierre dans la communion des évé-
D d d ij