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j o H i s t o i r e E c c l e s i a s t i q u e .
la main, fejeoterent fur les Chrétiens, en bleflerent &
en firent mourir plufieurs en différentes maniérés : les
uns à coups d’épée, les autres à coups de pierre ou de
bâton : ils en étranglèrent avec des cordes, ils en crucifièrent
, au mépris de la croix : les perfonnes les plus
proches ne furent pas épargnées, le frere s’arma contre
fon frere , le pere contre fes enfans.
Le^Chrétiens cefferent de purifier le temple de M ithra;
mais les païens fe jetterent fur George v & le tirèrent de
l’églife avec de grands cris. Ils fembloient le devoir tuer
fur le.champ : toutefois ils fe contentèrent de l’empri-
ionner. Peu de temps après, ils accoururent un matin
à la prifon , & l’en aïant tiré , le traînèrent par la ville
les jambes écartées, le foulant aux pieds, & lui faifant
divers outrages. Ils prirent avec lui Draconce maître de
la monnoïe, & Diodore qui avoir le rang de comte , &
les traînèrent ainfi par les pieds avec des cordes : l’un
pour avoir renverfé dans la maifon delà monnoïe un au»
tel dreffé depuis peu : l’autre , parce qu’il fe donnoit la
liberté de couper les cheveux longs des enfans, à qui
on les laiffoit croître par une fuperftition païenne ,
pour les confacrer enfuite aux faux dieux , en les coupant.
Après que George , Draconce &ç Diodore eurent
été ainfi tourmentez tout le jo u r , on mit leurs cadavres
déchirez fur des .chameaux, & on les mena au bord de
la mer : où les aïant brûlez à la hâte , on jetta les cendres
dans l’eau, de peur que les Chrétiens ne les hono-
rafTent comme martyrs. Mais il n’y avoit rien de fem-
blable à craindre, du moins pour George, il n’étoit que
trop notoire que la religion n’étoit pas la caufe de fa
m o r t, & que fes crimes l’avoient rendu exçcrable à tout
le monde. Toutefois les Ariens trouvèrent dans cette
mort dequoi calomnier S. Athanafe & les catholiques.
Julien aïant appris cette fédition, entra en grande '
colcre , & témoigna la vouloir punir avec la dernicre N' ^ 2"
rigueur : mais il fut appaifé par les proches, particulie- L«t*ïj'uii«,.
rement par le comte Julien fon oncle , qui avoit été Amm. Ixu,c.M.
préfet d’Egypte. Il fe contenta donc de leur faire une SMom.v. t.7.
fevere réprimandé par une lettre qu’il leur écrivit en
ces termes : Quand vous n’auriez pas de refpedt pour Efi/i.™.
Alexandre votre fondateur, ou plûtôt pour le grand
dieu Serapis : comment n’avez! vous point eu d’égard
au devoir commun de l’humanité, & à ce que vous me
devez 3 à moi, dis-je, à qui tous les dieux, & principalement
le grand Serapis, ont donné l’empire de l’univers
! Au lieu de me referver la connoifTance de vos
injures, vous vous étés laiifezfurprendre à la colere , &
vous n’avez pas eu honte de commettre les mêmes
e x c è s , qui vous rendoient vos ennemis fi juftement
odieux. Il rapporte les fujets de plaintes qu’ils avoient
contre George, & ajoûte:Etant donc irritez contre cet
ennemi'des dieux , au lieu de le pourfuivre en juftice ,
vous avez profané votre ville facrée. Et enfuite : Des ci-
toïens ofent déchirer une homme comme des chiens, &
ne craignent point d’étendre vers les dieux leurs mains
foüillées de ion fang ? MaisGeorge méritoit d’être ainfi
traité J’ajoûterois peut-être, qu’il méritoit un châtiment
plus rigoureux : mais vous n’en deviez pas être
les exécuteurs. ' Vous avez des loix que vous devez honorer,
du moins en public. Vous êtes bienheureux d’avoir
commis cette faute fous mon regne : car j’ai pour
vous une affedHon fraternelle, par le refpedt du dieu &
la confideration de mon oncle. Sous un gouvernement
fevere on apporteroit à un tel mal-des remedes amers r
je me contente du plus doux, qui eil la parole ^perfuadé
que vous en ferez touchez, fi vous êtes véritablement
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