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c lu d j en lui demandant un peu de cems comme jufqu’a
Pâque, pour s’inftruire par la leêlure 8c par la priere :
non pas des chofes néceiîaires au falut; car il avoue qu’il
les fçait : mais de la maniere de les enieigner,fans chercher
fon utilité , mais uniquement le falut des autres.
Il commença enfuite de prêcher 8c avec un tel fuccès,
que d’autres évêques fuivirent l’exemple de Valere , 8c
firent prêcher des prêtres.
Il continuoit cependant d’écrire contre les Manichéens
; 8c ce fut au commencement de fa prêtrife
qu’il écrivit le livre de l’utilité de la f o i , à un ami
nommé H onorât, qu’il avoit autrefois attiré lui-même
dans «eite erreur, 8c qui étoit principalement retenu
par les promeifes magnifiques des Manichéens, de ne
rien enfeigner qu’il ne fût évident parlaraifon,femo-,
quant de l églife catholique , qui ordonne de croire.
S. Auguftin montre donc dans cet ouvrage l’utilité de
la fo i , pour préparer aux myfteres ceux qui ne font pas
encore capables de les entendre, 8c défend particulier
rement l’ancien Teftament, contre les calomnies des
P»*. Manichéens. Il y définit ainfi l’héretique : Celui qui
par quelque intérêt temporel, principalement de gloire
8c de primauté , produit ou embraife des opinions
c. h. ia.é-c fauiTes & nouvelles. Il y montre la différence de la foi
ôc de la crédulité téméraire; la néceflué de la foi humaine
dans la plupart des chofes de la vie , 8c les rai-
fonsfolides de fuivre l’autorité de T. C. ôcde l’églife catholique.
S. Auguftin écrivic enfuite le livre desdeux,
ames, que les Manichéens difoient être dans chaque
homme , l’une bonne, l’autre mauvaife. La bonne étoit:
une partie de Dieu ; la mauvaife étoit de la nation des
ténebres. Dieu nel’avoit point faite , mais elle étoit é-
ternellecomme lui ; propre à la chair, Sc caufede touv
1. Rete*#.
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L i t r e c i x - n e u v i e’ m e. ¿ 1 3
les maux de l’homme , comme la bonne ame de tous a^ T
les biens. 35>i.
Il y avoir à Hippone un grand nombre de Mani- xxxix.
chéens, conduits par un prêtre de cette fefte nommé;
Fortunat, qui y demcuroit depuis long-tems , 8c s’y p*emierc i0“^
plaifoit àcaufe de ceux qu’il avoit féduits. Les citoyens ?oJpd- <•<?•
d’Hippone ,8c les étrangers tant Catholiques que Do-
naciftes allèrent trouver S. Auguftin, 8c le prièrent d’entrer
en conférence avec lui, S. Auguftin ne le refufa
pas,pourvu que Fortunat y confentît. il avoit connu
S, Auguftin à Carthage, lorfqu’il étoit encore Manichéen
, 8c craignoit de conférer avec lui. Toutefois il fut
tellement preffé,principalement par ceux de fa fetfte ,
qu’il eut honte de reculer. On prit le jour 8c le lieu ; il y
eue un grand concours de perionnes curieufes, 8c une
grande foule de peuple : la difpute fut écrite en notes,
8c nous en avons les a£tes datez du quinzième des calendes
de Septembre,fous le confulat d’Arcade Sc de Ruf- Lyr 1^ «. tl
fin, c’eft-à-direle vingt-feptiéme d’Août 391. dans les
bains de Soifius, lieu propre pour éviter la chaleur. Saint
Auguftin ouvrit ainn la difpute : Je tiens maintenant
pour erreur, ce que je tenois auparavant pour vérité.
Je defire favoir de vous qui êtes prefent, fi j'en juge
bien.. J’eftime entre autres, que c’eft une très-grande
erreur de croire, que Dieu tout-puiffant, en qui eft toute
notre efperance,puiffe en quelqu’une de fes parties être
altéré, ou foüillé, ou corrompu. Je fai que votre herefie
lefoûtient, non pas en ces mêmes termes, car vous dites
auffi que Dieu eft inaltérable 8c incomparable. Mais
vous dites qu’une certaine nation des ténebres s’eft révoltée
contre Dieu ; 8c que voyant la ruine qui mena-
çoit fon royaume, iî rien ne refiftoit à cette nation : il a
envoyé une vertu, dont le mélange avec le mal 8c la
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