
A n . 363.
X i V U .
Mort dç Julien.
■JLmtn. x x ii i. c. 3.
Ibid. c. f.
l d xxv . c. Il & c .
a. 6.
} d , c* 7 .
Îecr. x ii. e. a3;
Liban, or. fuit*
p. f i t . 301.
i c i H i s t o i r e E c c l e s i a s t i q u e .
manite ; comme la confiance des martyrs & l’aufteritc
des moines.
De Carres il y avoit deux chemins pour entrerfurles
terres des Perles : l’un à gauche par l’Adiabene en paf-
iant le Tigre , l’autre à droit par l’Affyric en repaffanc
l’Eufrate. Julien avoit fait préparer des vivres fur les
deux routes ; 8c apies avoir fait une faulfe marche vers^
le Tigre , il tourna à d ro it , vint fur l’Eufrate, où arriva
fa flotte compofée de mille bâtimens chargez de toutes
fortes de munitions de guerre 8i de bouche. Cette marche
fut troublée par plufieurs accidens, que les devins
jugeoient fin illc s , fuivant les réglés de leur art ; 8c
foutenoient que l’empereur ne devoir point palfer outre
: mais les philofophés, dont l’autorité étoit fouve-
rainc auprès de Julien , rendoient des raifo-ns naturelles
d c ces accidens : o u , s’ils convenoient que ce fuiTenc
des prodiges, ils leur donnoient, par un tour d’efprit,
des explications favorables. Julien étant entré dans
l’AlTyric prit quelques places, 8c eut quelque avantage
dans un combat contre un parti des Perfes. En adions
de grâces,il voulut facrifier à Mars dix taureaux : mais
neuf tombèrent d’eux-mêmes avantque d’être prefentez
à l’autel j le dixième rompit fes liens, 8i aïant été ramené
à peine 8c immolé, fes entrailles donnèrent de trilles
prefages. Julien en fut fi indigné, que prenant Jupiter
à témoin, il proteila de ne facrifier jamais à Mars. S’é-
tant avancé jufques à la grande ville de Ctefiphonte, il la
trouva fi forte, qu’il n’ofa en former lefiege, & fe contenta
de faire le dégât dans le païs.. Ce fut là qu’il fit
deux fautes confidcrables : la première de refufer la paix,,
que leroi de Pcrfe lui offroit à des conditions avanta-
geufes ; la fécondé de brûler fa flofte. Il fc fioit aux prédictions
du philofophe Maxime, & s’imaginoit égaler
ou même furpafferlagloired’Alexandre le grand : dont “
il croïoit que l’anae avoit paffé dans fon corps. Car la
nïetcmpficofe étoit un des principaux dogmes de fa phi-
lofophie. A la perfuafion de quelques transfuges, il quitta
les bords du fleuve pleins de défilez, où les partis des
Perfes le fatiguoient, pour prendre le plus coure par le
milieu du païs. Ainfi fa flotte lui devenoit inutile &
pouvoir fervir aux ennemis : outre qu’il falloir vingt mille
hommes pour la conduire. Il la fie donc brûler, contre A u g.
l’avis de tout le monde ; 8c continua fa marche par des c u'
païs naturellement fer cilles : mais où les Perfesaïant mis
eiix;mêmes le feu confumerent les grains 8c les foura-
g e s , en forte que les Romains furent bien-tôt réduits à
une extrême difette. On ne voïoit point paroître Pro - Amm. x
cope 8c Sebaflien, à qui Julien avoit laiffé une partie de ' 7’
fes troupes vers le Tigre avec ordre de le rejoindre :
mais ils s’étoient broüillcz enfemble. Arface roi d’A r-
menie, qui devoit fe rendre avec eux dans l’Aflyrie, ne
venoit point non plus , n’ofant lui-même dégarnir fon ■
païs. Tout cela décourageoit l’armée de Julien, 8c les
ennemis la fatiguoient continuellement.
La nuit de devant le vingt-fixiéme de Juin, comme -dmm.n
Julien écrivoit dans fa tente à l’imitation de Jules Cefar,
il vit ce même genie de l’empire qui lui avoit apparu ,
quand il fut proclamé empereur à Paris. Mais cette fe- s«?./, j
conde fois il lui parut plus pâle, la tête 8c la corne d’abondance
couverte de ion manteau, fortant triilcment
entre lestapifferies. Il en fut étonné, comme ilavoiiaà
fes amis, 8c fe levant de fon lit qui étoit par terre, il offrit
quelques libations pour appaifer les dieux ; 8c vit en l’air
de ces feux qui femblent quelquefois tomber du ciel.
Etant faifi d’horreur, 8c craignantunemenacedeMars,
a l’heure même 8c avant le jour, il fit venir les aruf-
3 6 3 .
Y. c iv itl
: i i i . 3.
c. z.
. n 24.’