
490 H i s t o i r e E c c l ï s i ASTKjnesï'
1 ~* dignité plus relevée, s’ilobéïffoit: mais il répondit ge-
A n . 386. nereufement : Otez-moi plutôt la charge que j’ai , &
me laiirezl’inccgritédela£oi.Endifant c e la ,il jetta aux
pieds dé l’imperatrice la ceinture qui étoit la marque de
fa dignité. Il fut difgracié 8c privé de fa ch arge, 8c
fe retira à Breile fa patrie, où il avoit appris la faine
doélrine, par les inftruètions de faint Philaftre. Benevo-
le ayant reçu le b aptêm e ,fu t uiï des principauxorne-
mens de cette c g life , ôt des meilleurs amis de l’évêque
faint Gaudence , fucceffeur de Saint Philaftre. La loi
%ifc£Eh d‘ pour les Ariens nelaifla pas d’être compofée 8c publiée,
8c nous l’avons encore, datée de Milan le dixième des
mc.vàiL calendes de Février, fous le confulatd'Honqrius & d’E-
3 s4. vodius, c’eft-à-dire, le v in g t troifiéme de Janvier 38 i„.
ocr.4.Î.IO. jq onorjus étoit le fécond filsde Theodofe, né le neuvième
Septembre 384. 8c defigné eonful avec le titre de
très-noble enfant , peu de tems après fa nai(Tance. Evo-
dius étoit u n d e s principaux mknftres de l’empereur
Maxime,, dont il avoit été prefét du prétoire en 385.8c
il étoit ordinaire en ces tems-là de faire un eonful pour
l ’Orien t, 8c un autre pour l’Occident,
La loi de Valentinien en faveur des Ariens portoit :
Nous donnons permiffion de s’aiferabler, à ceux dont
les fentimens font conformes à l’expofition d e fo i, faite
fous Conftantius d’heureùfe mémoire, dans le concile
d eR im in i, par les évêques aifembléz de tout l’empire
Romain , par eux-mêmes qui y refiftentà prefent, Si
confirmé à C. P. Il fefca libre auffi de slaflèinbler à ceux
à qui nous l’avons permis, c’eft- à-dire, aux catholiques;
mais ils doivent fçâvoir que s’ils-font quelque trouble
contre notre ordonnance, ils feront- punis de m o r t,
comme auteurs de fédition, perturbateurs de la paix de
Iféglifeôc criminels de leze- majefté. Geuxdà feront aulfi
L i v r e d i x - h o i t i e ’m i . 4 9 1
fejets au fupplice, qui tenteront par obreption ou en cacheté
de fe pourvoir contre la prefenre ordonnance. Le
véritable auteur dg cette loi fat Auxence, queles Ariens
xeconnoifloient pour évêque de M ilan. Il étoit Sçy the de
nation, 8c fenomrooit Merçurinj mais étant décrié pour
fes crimes,il prit lenom d’Auxence,agréable ayx Ariens,
à caufe du premier Auxence predecefle ut de S. Ambroife.
Quelque tems après la publication de cette lo i, Dal-
jnace cribun 8c notaire , vint trouver faint Ambroife de
la part de l’empereur, pour lui dire qu’il choiiît des j uges,
comme Auxençe'avoit fa it, afin que leur caufe fut jugée
par [’empereur en fon confiftoire ; lui déclarant, que
s’il ne vouloit s’y trouver,U eût à fe retirer où il voudroit»
.c’eft-àrdire, cederà Auxence le fiege de l’églife de M ilan.
S.Ambroife confulta les évêques quife trouvèrent à
Milan ; 8c ils ne furent point d’avis qu’il allât au palais,
ni qu’il s’exposât à ce jugement, fe défiant même qu’entre
[es juges choifis par Auxence,iln’y eût quelque payen
ou quelque Juif. IÎ drelfa donc par leur confeil une remontrance
, qu’il envoya à l’empereur, 8c par laquelle il
s’exeufe d’obéïr à cet ordre : premièrement par" l’exemple
de Valentinien le pere , qui avoit fouvent déclaré ,
| ,8c dans fes difeours &c par fes loix , que dans les caufesde
la foi, ou desperfonnesecclefiaftiques., le jugenedevôit
pas être de moindre condition que les parfies, e’eft-à-
dire que les évêques devoient être jugez par des évêques,
Qui peut n ie r , ajoùte-t’i l, que dans les caufesde
la fo i , les évêques ne jugent les empereurs Chrétiens ,
bien loin d’être jugé? par les empereurs ? Enfuite parlant
des juges choifispar Auxence , il dit: Qu’ilsvienc
nent à l’églife, non pour être aftls comme juges, mais
pour ccouter avec le peuple, 8c afin que chacun choi-
Ijffe celui qu’il doit fuivre. Il s’agit de l’évêque de cette
H 1 >i
A n, 380'«'
Amto. ftrm• de.
BxJîliCc n. zî.
XÏ-IV.
Remontrance
de S. Ambroife*
I d epP z 1, ad Var
lentin. n*
tu 1 j*
n. è»