
4§o H i s t o i r e E c c lïT s i a s TïÔue.
qui empêchoit l’effet du feu. Après avoir tenré plufieurs
fois inutilement de l’allumer , ils en avertirent S. Marcel
, qui dormoit après midy ièlon l’uiàge des pais
chauds. Il courut auffi-tôt à l’églife, fit apporter de l’eau
dansunvafe, 8c la mit fous l’autel : puis il fe profterna
le vifage fur le pavé, 8c pria Dieu d’arrêter la puilTance
du démon, afin qu’il ne féduisît pas plus long-tems les
infidèles. Eniuite il fit le ligne de la croix ;iur l’eau , &
commanda à un diacre plein de foi & de zele , nommé
Equitius , de courir promptement en arroièr le bois,
& y mettre le feu. Le démon s’enfuit, ne pouvant fouf-
frir la vertu de cette eau : ce font les paroles de Theo-
doret ; & elle ièrvit comme d’huile pour allumer le feu ,
qui confuma le bois en un inftant. Les trois colomnes
n’étant plus ioûtenuës, tombèrent 8c en entraînèrent
douze autres avec un côté du temple. Le bruit retentit
. par toute la ville, & attira à ce fpeétacle tout le peuple,
qui iè mit à loüer Dieu. S. Marcel ruina de même les autres
temples, tant de la ville que de la campagne, étant
periuadé qu’il ne ièroit pas facile autrement de convertir
les idolâtres.
Aiant appris qu’il y avoit un grand temple dans un
canton du territoire d’Apamée nommé Aulone , il s’y
en alla avec des foldats & des gladiateurs. Car les païens
défendoient leurs temples , & faifoient iouvent yenir
pour les garder des Galiléens & des habitansdu mont
Liban. S. Marcel étant arrivé prés du temple d’Aulone,
fe tint hors de la portée du trait. Car il avoit mal aux
pieds, 8c ne pouvoit ni combattre , ni pourfuivre, ni
fuir. Tandis que les foldats & les gladiateurs attaquoient
le temple , quelques païens fortirent par l’endroit qui
n’étoit point attaqué, & Tachant que l’évêque étoit feul,
lf furprirçnt, lejefterent dans un feu, 8c le firent mourir.
On
L i v r e d i x - h u i t i e ’m e .’ '481
On n’en fçut rien d’abord: mais on le découvrit avec
le tems, Si lesenfans de S. Marcel vouloient venger
fa mort. Le concile de la province s’y oppofa, jugeant
qu’il n’étoic pas jufte de pourfuivre la punition d’une,
mort, dont il falloir plutôt rendre grâces à Dieu. L’églife
honore S. Marcel d’Apamée , comme martyr le
quatorzième d’Août.
Theodofe adrèifa au même Cynegius un refcrit en
faveur des Luciferiens fchifmatiques. Deuxprêtres de
cette feéfce nommez Marcellin & Fauftin, prefenterent
une Requête aux trois empereurs Valentinien , Th eodofe
Si Arcade, pour demander juilice de la perfecu-
tion qu’ils prétendoient fouffrir de la part des catholiqu
e s , qu’ifs nomment prévaricateurs^ parce qu’ils a-
voientreçu à leur communion ceux qui étoient tombez
à I’occafion du concile deRimini. Ces fchifmatiques
avoüent que le nombre eft très-petit, Si condamnent
les plus faints é vêqdes : S. Hilaire qu’ils accufent d’avoir
favorifé les prévaricateurs Si même les heretiques : O-
fius qu’ils prétendent avoir été perfecuteur après fa chute
, 8c dont ils décrivirent la mort d’une maniéré terrible,
mais fabuleufe : ils n’épargnent pas S. Athan^ife.
Mais ils s’emportent principalement contre le pape S.
Damafe, 8tfe déclarent ouvertement pour l’antipape
Urfin. Cel ui qu ils relevent le plus, 8c qu’ils regardent
comme le chef de leur communion, eft Grégoire évêque
d’Elvire enEfpagne : ils lui attribuent le don des miracles
; Si difent que jamais on n’avoitofé le chafler de
ion fiege ni le bannir. Pour l’Orient ils relevent extrêmement
Heraclide évêque d’Oxyrinque en Egypte,
qu’ils prétendent avoir fouffert de grandesperfecutions
de la part des Ariens Si des Catholiques. Ils avoient
même à Rome un évêque nommé Ephefius ou Eurefius.
Tom. I y . P p p
A n . 385.
Martyr• Rom.
14 .¿Ugs
X L.
Refcrit pourjles
Luciferiens.
Eeiitt Ser m% 16 y o*
Geftnad.f(ript,
in ~Eav.fi,
Libett. Marcelin
& Faufi.
P . jz .
P. 19*
*P. X*
P. yx.
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P. 7 5 .
Sup.liv. x vi.» « 3 9*
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