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Todhitn impref.
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tt. 1 6 .
n. 1-7. 18.
48<î H 1 S T O I S . B E c c L E S I A S T I Q U C
leur communion, commencèrent à entrer dans l’aiTemP
blée. A leur vûë les femmes furent troublées, 8c il y en
eut une qui s’enfuît. Mais les foldats d iren t, qu’ils
étoient venus pour prierDieu 8c non pour combattre.Le
peuple fit quelques exclamations avec modeftie 8c fermeté.
Us difoient comme fi l’empereur eûtétéprefent:
Nous vous prions , Augufte,nous ne combattons pas,
nous ne craignons p a s , mais nous prions. Us deman-
doient à faint Ambroife d’aller à l’autre bafilique , où
l'on difoit que le peuple le defiroit.
Alors il commença à prêcherfurlelivrede Job, qui
venoit d’être lû , fuivant l’office du tems 3 8c cet ufa-
ge dure encore dans 1 eglife Grecque, où. on lit le livre
de Job a 1 office du foir , pendant la femaine fainte :
le commençant le lu n d i, 8c finiflant le vendredi. Saint
Ambroife accommodant cette leéture à l’occafion pre-
fente, loiia la patience de fonpeuple , & la compara
2 celle de Job. Il compara aufliles tentations qu’il fouf-
froit a celles de ce faint patriarche. Le démon, dit-il 9
me veut ôter en vous, mesenfans, 8c mes richeffes ; 8c
x ’eft peut-être parce que Dieu connoît ma foiblefte,
qu il ne lui a pas encore donne de puiflance fur mon
corps. U compare a la femme de Job, l'imperatrice qui
le preiToit de livrer 1 eglife , 8c de blafphêmer contre
Dieu. | la compare à Eve , à Jezabel , à Herodiade.
On m'ordonne, dit-il, de livrer la bafilique. Je réponds
: il ne m eft pas permis de la livrer } 8c vous empereur
, il ne vous eft pas avantageux de la recevoir.
On foûtient que tout eft permis à l’empereur , que
tout eft à lui. Je reponds : Ne vous faites pas ce tort
de croire quecomme empereur vous ayezquelque droit
fur les chofesdivines. On dit delà part de l’empereur ;
Je dois auffi avoir une bafilique. J ’ai répondu rQu’a-
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vez-vous de commun avecl'adultere?c’eft-à-dire, avec
l’églife des heretiques. Pendant que S. Ambroife prê-
choit ainfi , on l’avertit que l’on avoir ôté les panonceaux
de l’empereur , 8c que la bafilique étoit pleine
de peuple qui demandoit fa prefence. Il y envoya des „.
prêtres, mais il ne voulut pas y a lle r , 8c dit : Je me
confie en J, C. que l'empereur fera pour nous. Auffi-tôt
tournant fon difcours fur cette nouvelle , il continua
de prêcher, 8c dit : Que les oracles du S. Efprit fone
profonds ¡-Vous vous fouvenez, mes freres ,.avee quelle
douleur nous avons répondu à ces paroles qu’on lifoit
ce matin : Seigneur, les nations font venues dans votre «/.
héritage. Il eft venu des Goths 8c d'autres étrangers en
armes,: ils ont entouré la bafilique ; mais ils font venus
Gentils , 8c font devenus Chrétiens-. Ils font venus:
pour envahir rherirage, ils font devenus cohéritiers de
Dieu. J’ai pour défenfeurs ceux que je croyois mes ennemis.
Il continuoit de rendre grâce à Dieu de cet heureux
changement, admirant comme l’empereur s’étoit adouci
par raffeôtio'n des foldats , les inftances des comtes
& les prières du peuple. Quandon l’avertit qu’on avoir
envoyé un fecretaire de l’empereur chargé de fes ordre
s , i f fe retira un peu à l’é ca r t, 8c le fecretaire lufi
dit : A quoi avez-vous penfé de faire contre l’ordre de
L’èmpereur ? S, Ambroife répondit : Je ne fai quel eft
cet ordre, ni de quoi on fe plaint. L’officier dit : Pourquoi
avez-vous envoyé des prêtres à la bafilique ? Si
vous êtes un tyran , je le veux favoir, ponr fonger à
me préparer contre vous. S. Ambroife répondi t : Je n’ai
rien fait quidonne trop à l ’églife. Quand j ’ai appris que
la bafilique étoit inveftie par les foldats , je me fois;
contenté de gémir 3,8c comme plufieurs perfonnes m’ex»