
ZOG H i s t o i r e E c c l e s i a s t i q u e .
doit aux païens de ruiner eux-mêmes leurs temples,1
Avant lui il y avoit très-peu de chrétiens en ces .quartiers
de la Gaule, & il les laiifa remplis de lieux de piété^:.
car aux endroits ou il avoit ruiné des temples, il
bâtilToit auffi-tôt des .églifes ou des monaftercs.
' • ! Il continuoit à faire fouvent de grands miracles. Il
délivra du démon un efelave de Tetradius, qui avoit
-■if. été proconful. A Treves il guérit une fille paralitique
prête à expirer, en lui mettant dans la bouche de l’hui-
le bénite. A Paris entrant dans la porte de la v ille , fui-
vi d une grande fo u le , il baifa un lepreux qui faifoit
horreur à tout, le monde, & lui donna fa benednShon %
auffi-tôt il,fut guéri, & le lendemain il vint rendre grâces
à Dieu dans l’églife. Les filets tirez de l’habit ou du
cilicc de S. Martin gueriffoient fouvent les malades
«. îo. étant attachez a leurs doigts ou a leur col. Arboriusqur
avoit ete prefet,aiant fa fille malade d une groife fievre
quarte lui appliqua fur la.poitrine une lettre du fàint ,
& la fievre ceiTa auffi-tôt. Paulin depuis illuftre par d
fainteté arant une grande douleur à un oeil où la cataracte
commençoit à fe former, S. Martin lui appliqua
un pinceau, & le guérit entièrement. Voilà quelques-
uns de fes miracles. JIM 1 Cependant la perfecution continuoit en O rient, mai®;
Syrie. avec moins de violence. Car comme Valens étoit à
Antiochc , il fut harangué par le philofophe Theniiftms,
qui, bien que païen, 1 adoucit un peu envers les catholiques.
Il lui reprefenta q u il ne falloit pas s’éconner de
la diverfité desfentimensqui étoient entre les chrétiens,,
puifqu elle etoit petite en comparaifon de la multitude
& de la confufion d opinions qui regnoient chez les
Grecs, ceft-a-dire, chez les païens, qui avoient plus de
trois cens opinions différentes. Valens fcreduifit donc à
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bannir les ecclefiaftiques, au lieu de'les faire mourir.
Ainfi la perfecution s’adoucit, mais elle neceifa pas. Elle
s’étendit par toute la Syrie, & S. Pelage évêque de Lao-
dicée fut banni entre les autres. Il avoit été marié en fa
jeuneife: mais le premier jour de fesnôces,ilperfuadaà
fon époufe de garder la continence ; & comme il n’avoit
pas moins cultivé les autres vertus, il fut élu évêque
tout d’une voix. Il gouvernoit cette églife depuis plu-
fieurs années, & fut alors envoie en exilen Arabie. Les
églifes de Calcide & de Berée fe fentirent auffi de la perfecution
; &c S. Baille leur écrivit des lettres pour les encourager
& les confoler. Ecrivant à l’églife de Calcide,
il marque que la perfecution n’effc pas encore venue
jufques à lui & aux églifes de Cappadoce ; mais que l’é-
xemple des églifes VQifines la faiioit attendre inceiTam-
ment. Il dit que non-feulement les prêtres & le clergé
de Calcide -, mais les plus puiifans du peuple avoient
éprouvé la tentation. Leglife de Berée lui envoïaleprê-
tre Aeace, qui en fut depuis évêque : par qui il apprit le
détail de leurs fouffrances, & l’union du peuple avec le
clergé. Il les encourage àlaperfeverance ; &ditqueleuf
exemple a déjà relevé plufieurs églifes.
En Paleftine Philippe évêque de Scythopolis, & fuc-
ceifeur de Patrophile : puis Athanafe fucceifeurde Philippe,
Gemellin, & plufieurs autres prêchoient ouvertement
le pur Arianifme : foûtenant que le fils de Dieu
étoit créature, & que le S. Efprit n’avoit rien de commun
avec la nature divine, & non contens d’empoifonner le
païs par leurs difeours, ils perfecutoient les catholiques
à force ouverte. A Jerufalem un nommé Hilaire ou
Hilarion, décrié par la communion des Ariens, occüpoit
la place de S. Cyrille qui vivoit encore, mais apparemment
en exil. Car après Irenée que les Ariens avoient
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