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240 H i s t o i r e E c c l e s i a s t i q j i e .
• à déclamer contre S. Baille dans des aflémblées publiques,
& à l’aceufer d’erreurs dans la doétrine. Peu de
temps après il alla en Cilicie, & donna à un certain Gelale
une profeffion de foi toute Arienne.. Etant revenu il
écrivit à S. Bafile qu’il renonçoit à fa communion : Parce
, difoit-il, que vous avez écrit une letcre à Apollinaire
, & que vous communiquez avec le prêtre Diodore.
C ’étoit celui qui fut depuis évêque de Tarfc. Cette lettre
ou une femblable , fut apportée à S. Bafile par un chor-
evêque du diocele de Sebafte , qui aïant demeuré trois
jours à Cefarée, vint au logis de faint Bafile un foir fort
tard. On lui dit quii etoit couche & endormi : il s’en
contenta. Mais il ne revint point le lendemain : & aïant
laifle la lettre aux officiers d'un magiftrat, il s’en retourna
a ion pais. Euftathe en prit pretexte de fe plaindre du.
falle de faint Bafile : difant qu il ne vouloit pas recevoir
ceux qui venoient de la part, Si même les chorévêques.
S. Bafile ne répondit point à la lettre d’Euftarhe : non
par mépris , mais par l’extrême douleur dont il fut accablé,
de yoir la profonde diffimulation dont il avoit ufé
jufques à ion extrême vieilleife. Dans ce même temps,
Euftathe publia un grand difcours plein d’inve&ives &
de calomnies contre S. B afik, l’appellant homooufiafte,
& l’accufant de l’avoir iurpris, en lui faifant foufcrire une
profeffion de foi. Cet écrit que S. Bafile appelle libelle
de divorce, faifant allufion à l’ancienne lo i, étoit adref-
fe a un nomme Dazize , & fe repandit .en peu de jours
dans tout le Pont ; il fut porté dans la Galathie , dans la
Buhynie, & jufques dans l’Hellefpont. Il couroit depuis
fept jours dans la province, avant que S. Bafile pût l’avoir.
La principale calomnie que contenoit cet écrit,
etoit que S. Bafile étoit uni avec l’herefiarque Apollinaire
; fous prétexte d’une lettre de civilité qu’il lui avoit
écrite
écrite environ dix-fept ans auparavant, lorfque S. Bafile
Si Apollinaire netoient tous deux que laïques : encore
Euftathe n’en rapportoit qu’une copie. Mais il mettoit
enfuite des erreurs contre la foi : & difoit que c’étoient
les paroles des hérétiques, enforte que les plus fimples
pouvoient croire qu’elles étoient de faint Bafile comme
la lettre. Saint Bafile ne crut devoir fe défendre que par
le filence ; & pendant trois ans entiers, il ne publia
aucun écrit pour fa juftification : feulement il écrivit
quelques lettres à fes amis, pour fe déclarer contre les
erreurs d’Apollinaire. Il s:en expliqua à un nommé
Olympiusde Neocefarée. Il en écrivit à S. Melece, qui
ne pouvoit croire que ce fût la doétrine d’Apollinaire ;
il en écrivit à Theodote de Nicopolis. Euftathe fit quelque
propofition d’accommodement, par le moïen de
S. Eufebe de Samofate. Mais S. Bafile a'ïant demandé
qu’il déclarât nettement s’il rejettoit de fa communion
ceux qui ne recevoient pas la foi de Nicée , & ceux qui
qualifioient le S1. Efprit de créature : Euftathe ne répondit
que par de grands difcours vagues. S. Eufebe
envoïa cette réponfe à S. Bafile, l’exhortant à la paix.
Il répondit : Je fuis prêt à donner ma vie pour la paix r
pourvu qu’elle foit vraie & folide.Si Euftathe veut ré^
pondre en un mot, qu’il renonce à la communion des
ennemis de la foi : je veux bien m’avoüer coupable de
tout ce qui eft arrivé", mais je ne puis approcher de l’autel
avec hypocrifie. Depuis ce temps l’églife de Sebafte
fiit divifée : une partie demeura attachée à Euftathe fon
évêque , Fautre à S. Bafile. Et voilà ce qui fe paifa en-
tr’eux depuis le commencement de l’épifeopat de fainr
Bafile, jufques vers l’an 373.
La perfecution s’étendit auffi fur S. Bafile. L’empereur
Valens vint lui-même à Cefarée de CappadoCe : mais
Tome IV . . H-h
Ead. ep. ad Ge~
nethel. p. 1121. F ,
Ep.^iz.ad Qlymp.
Ep. 382Ï
Ep 59. ad M et.
Ep.i96.ad Theod^-
Ep. z6f. ad Sanmf. ■
Ep. 8. p. 79 j . A.
Ep. 164.; p. io'3'7.
A .
XLvir: S Bafile deranî
Modcfte.
Grc g lYtfX. or.
2 0'. p. 348V