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Sox.. s u . e, i z
Auç. v . civit. £. 16.
Tbeod. y . c»i 4.
Paulin, vit•
Ambr. c. z i .
Ambr. ef. 57.
n. 6.
Bf. 57.
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<?4<f H i s t o i r e E c c i e s i a s t ï q ü e :
on regardoit leurs entrailles, & on y irouvoit d’heu-'
reux prefages, fur lelquels on promectoic à Eugeneune
vi&oire a durée. Flavien prefet du pretoire & ami de
Symmaque, qui palfoic pour grand politique, & pour
fore habile en cette fciencede divination, étoit le plus
emprelfé à pratiquer ces fuperftitions, & le plus hardi
a faire des promelfes magnifiques. Eugene s’étant rendu
maître des paflages des Alpes Juliennes, fouffrit que
l'on y mît des idoles de Jupiter , &c fa principale enfei*
gne portoit celle d’Hercule. Il accorda aux payens ce
que Vulentinien le jeune lui avoit refuié deux fois:
le rétabliifement de l’autel de laviôtoire a Rome, & la
reftitution du revenu de leurs temples : il l’avoit re-
fuféauflî deux fois, maisil ferenditàla troifiéme. Saint
Anabroife voyant Eugene ainfi livré aux payens,re fit
point de réponfe à une lettre qu’il lui avoit écrite dès
le commencement de fon regne : mais il ne laiffa pas
enfuite de lui écrire, & de le prier pour ceux qui étoient
en péril. Montrant ainfi d’un côté qu il étoit incapable
de flater , même au péril de fa vie ; & de 1 autre
qu’il favoit honorer la puillancc , quand la charité le
demandoit. Enfuite apprenant qu tugene venoit en
diligence à Milan, il en fortit & fe retira à Boulogne.
Il écrivit toutefois à Eugene une lettre , où il lui rend
compte de ia retraite; & reprefènte comment il s’eit
oppofé aux demandes des payens auprès de Valenti-
nien Sc de Theodofe même : il réfuté la mauvaife ex-
eufe, dont Eugene fe fervoit, en difant qu’il n’avoit
pas rendu ces biens aux temples, mais qu il les avoit
donnez à des gens à qui il avoit obligation ; c’cft à-
direà Arbogafte&à Flavien. Vôtre puiffance eft grande,
dit S. Ambroife : mais confiderez celle de Dieu ,
qui voie tout & qui connoît le fond de vôtre coeur :
L i v r e t> i x - n e u v i e’ m e. <147
vous ne pouvez fouffrir qu'on vous trompe, St vous
voulez cacher quelque chofe à Dieu ? Comment ferez
vous vos offrandesà J. C. comment les prêtres pourront
ils les diftribuer?On vous imputera tout ce que
feront les payens. La menace de S. Ambroife fut exécutée
: l’églilè de Milan refufa les offrandes d’Eugene,
& ne voulut pas même l’admettre aux prières. Ce qui
irrita tellement Arbogafte & Flavien y qu’en fortant de
Milan ils promirent que quand ils reviendroient victorieux,
ils feroient une écurie de labafilique, ôtobli-
geroient le clergé à porter les armes.
Au fortir de Milan , S. Ambroife alla à Boulogne où
il étoit invité, pour affifter à la tranflation des faints
martyrs Vital & Agricola , qui venoient d’y être trouvez.
Ces martyrs avoient louffert enfemble : Vital étoit
efclave d’Agricola , on exécuta le premier pour épouvanter
fon maître ? qui étoit de moeurs très-douces, &
aimé des perfecuteurs mêmes : mais voyant qu’il nefe
rendoit point, ils le crucifièrent. On les enterra avec
les Juifs ; & les Chrétiens ne connoiifoient point qu’ils y
fuffent : mais les Martyrs le revelerent àl’évêque delà
même églife. On chercha leurs corps , & on les enleva
au milieu d’une grande foule de Chrétiens & de Juifs i.
on trouva plufieurs clous qui marqnoient la multitude
des bleifures que S- Agricola avoit reçues : on recueillit
auiïi du fang & du bois de la croix. Les corps
faints furent mis fous l’autel de la Bafilique, avec une
grande joye de tout le peuple : ôclesdemons tourmen-
tezala prelence des martyrs, publièrent leurs mérités.
S Ambroife donc étant invite à cette feite,ie rendit
a Boulogne, affifti à la tranilation, & emportaquel-
ques parties des reliques; c’eft-à-dire des clous & dus
bois de la croix : car on ne parcageoit pas encore tes
». 1.
Paul, n. } 1*
XLVÏI7.
S. Ambroife £’
Boulogne & à
Florence*
Ambr. exhorta
vit g. mit.
Paulin,