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n. ij.
4 2 6 V H i s t o i r e E c c l e s i a s t i q u e ;
vienne auffi des écrivains de part & d’autre. Saint Am-
broiiè dit : Quels auditeurs demandez-vous ? Pallade dit :
Il y a ici piülieurs perfonnes conftituées en dignité. S.
Ambroife dit : Les évêques doivent juger les laïques, &
non pas être jugez’par eux. Mais pourtant dites quels
juges vous demandez. Le prêtre Chromace dit : Sans
préjudice du jugement des évêques, que l’on liiè au
long ceux qui font du parti de Pallade. Saint Ambroiiè
ajouta : Nous rougiflons de voir que lui qui fe prétend
évêque , veut être jugé par des laïques ; & il mérite encore
en cela d’eftre condamné, outre les impietez dont
il eft convaincu : ainiï je prononce qu’il eft indigne du
iàcerdoce : qu’il en doit eftre privé, & un catholique
ordonné à ia place. Enfuite il fit fouvenir les évêques,
que l’empereur leur avoit envoyé la décifion de cette,
diipute, comme aux interprètes des écritures, & il prit
les voix de tous.
S. Valérien évêque d’Aquilée dit fon avis le premier,
en ces termes : Il me femble que celui qui défend Arius
eft Arien : celui qui ne condamne pas fes blasfêmes eft
blasfêmateur lui-même:c’eft pourquoi je fuis d’avis qu’il
ioit retranché de la compagnie des évêques. Pallade
Voyant que c’étoit tout de bon, & qu’il alloit eftre dépoté,!
« femblant de s’en moquer, & dit: Vous avez commencé
de joüer^eh bienjoüez.Nous ne vous répondons
point iàns un concile Oriental. Après quoi on ne dit plus
rien. Les évêques continuèrent de dire leurs avis, chacun
en particulier , dans le même fens, quoiqu’en di-
verfes paroles 3 & tous le déclarèrent Arien, & dépoté
de l’épifcopat. Saint Ambroife s’adreffa enfuite à Secon-
dien, & le preiïa de reconnoître que le fils de Dieu eft
vrai Dieu. Mais Secondien ne voulut jamais dire autre
choie, finon qu’il, eft vrai fils unique de Dieu 5 &
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non pas qu’il eft vrai Dieu, diiant que cette propofition
11’eft point dans l’écriture. Et quelque inftance que fit
S. Ambroife ,-técondé de S. Eufebe de Bologne, ils n’en
purent jamais tirer autre chofe: Après que la difputeeut
duré depuis le point du jour juiques à lalèptiéme heure,
c’eft-à-dire une heure après midy , Secondien fut dé-
pofé du iàcerdoce, comme Pallade, & le preftre Attale
pareillement condamné.
Le concile d’Aquilée écrivit enfuite plufieurs lettres,
dont quatre' nous reftent. La première aux évêques de
Gaule des provinces de Vienne & de Narbonne, par laquelle
il les remercie des députez qu’ils lui ont envoyez,
& leur rend compte de la condamnation de Pallade & de
Secondien. On peut juger qu’il y avoit des lettres pareilles
aux autres provinces , qui avoient envoyé des députez
, & peut - être étoit-ce la même lettré, en changeant
feulement les Noms.Les trois autres lettres du concile
d’Aquilée font adreiïées aux empereurs, c’eft-à-dire,
à Gratien. Par la première , les évêques ïcmercient les
empereurs de la convocation du concile, & leur rendent
compte de ce qui s’y eft pafle , c’eft-à-dire des fuites
& des chicanes dés hérétiques, de leurs blasfêmes
& de Ijeur condamnation. Ils prient les empereurs de
la faire executer , :en adreifant des lettres aux juges des
lieux, pour les chalfer des églifes, & pour faire mettre à
leurs places des évêques catholiques par les députez du
I concile. Après avoir parlé du prêtre Attale , ils ajoû-
tent:Que dirons nous de fon maître Julien Valens? qui
bien qu’il fuft très-proche , a évité le concile, de peur
de rendre compte de ia patrie renverfée de fes citoyens
trahis. On dit même qu’il a ofé paroître devant
l’armée Romaine habillé en G o th , avec un colier&un
bracelet comme les payons, en profanant fon ficerdoce.
I-Ihüïj
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XVI
Lettres dtfïçon*
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