
i o o H i s t o i r e E c c l e s i a s t i q u e .
gene. Il y en a un contre on autre Cynique nommé A n . J3 Î }3 . Hy,e rmoge1n e, qui avoiIt par1ie/d1 evant lui avec peu de
refpeét des dieux 8c delà fable. Enfinfon chef-d’oeuvre
le difcours des céfars, eft une iatyre des empereurs
■— précedens, particulièrement de Conftantin.
Quant à la philoiophie, Julien étoit pailîonné pour
tout ce qui en portoit le nom, comme font voir fesdif-
Mifipcg.so.si. cours fur les Cyniques: mais il faifoit particulièrement
profeiïîon d’être Platonicien. Il avoit eu peur pédagogue
un eunuque nommé Mardonius, Scythe de nation,
qui l’avoit élevé depuis 1 âge de fept ans, 8c lui avoit
infpiré une grande eftime de Platon & d’Ariftotè, l’ac-
coûtumant dès-lors au mépris des plaifirs, à la frugalité
sup. 1.xm.». 16. &àla gravité philofophique. Ileutenfuite pourmaîtres,
■BHnup.in um j^ ax¿me & prifcus, difciples d’Edeiïus, qui avoit fuccedéà
Iamblique, le plus fameux de ceux qui'avoient
s«p. Uv. vu. ». receiiilli la tradition de Plotin 8c de Porphyre. Or Plotin,
comme j’ai marqué en fon temps, faifoit profeffionde
fuivre principalement la doétrine de Platon ; mais ii y
joignoir celle de Pythagore 8c les myfteres des anciêns
Egyptiens : en forte que cette philoiophie étoit mêlée
d’une théologie fuperftitieufe & fabuleufe, qui venoit
kug. x. dvit.c. au fecours de l’idolâtrie chancelante. On la peut voir
expliquée au long dans le traité d’Iamblique, qui fert
de réponfe aux puilfantes objeeftions que Porphyre lui-
même avoit propofées contre la religion païenne qu’il
profeifoit, dans fa lettre à Anebo Egyptien. ►
umii. demylier. Iamblique dans ce traité fuppofe, fans le prouver ,
ses. 1. y a qUatre fortes d’efprits : les dieux, les,démons,
les héros 8c les ames. Il diftingue deux fortes de démons,
les uns bons, les autres mauvais 8c reconnoît des anges,
des archanges, des princes du monde & des puif-
fances quigouvernent lamatiere : tout cela femble être
L i v r e q j j i n z i e ’ m e . ï oi
compris fous le genre des démons. Il fuppofe que tous ^ ^ .
ces differens cfprits apparoiffent aux hommes 8c donne
les marques pour les diftinguer. Il fuppofe encore qu’il s * . ,
y a une divination furnaturelle, par les oracles, les
augures 8c les autres moiens que 1 idolâtrie autorifoit, seff. 3.
dont il rend des raifons de convenance allez ingenieu-
fes. Mais il prétend bien diftinguer les opérations reli-
gieufes que les Grecs nommoient tbeoUrgia, d’avec les v-îluî-
opérations magiques qu’ils nommoient goëtia 8c qu’ils
attribuoient à l’art des h omme s , a u x impoftures des
mauvais démons. Iamblique explique de même les fa- seff. j.
crifices, 8c prouve contre Porphire qu’ils ne fervent
point de pâture aux démons. Il fuppofe que chaque scs.j.
homme a fon démon particulier : mais il ne convient
pas qu’il foit attiré par l’influence de la nativité, comme
prétendoiënt les faifeurs d'horofeopes : au refte il
tient l’aftrologie pour une fcience très-certaine. Enfin
cet ouvrage d’ Iamblique confifte à rendre de belles raifons
des chofes qui ne font point.
C ’eft la doétrine que Julien avoit apprife fi avidement
& fi ferieufement embraiïée : la legereté de fon efprit 8c
fa curiofité lui avoient fait admirer les difcours pompeux
de ces philofophes, leurs rêveries 8c leurs preftiges :
car ils prétendoient avoir commerce avec les dieux &
faire des prodiges : comme on voit par Eunapius auteur
païen du même temps, difciple de Chryfanthe, qui nous c Tî crJ,t,:
a lailfé leurs vies. L’ambition avoit fait defirer à J ulien de
connoître l’avenir. Son élévation au delïus de fes efpe-
rances lui parut une preuve folide de la vérité des prédirions
& de la proteétion des dieux : 8c voilà ce qui
lui donna un tel méprisdu chriftianifme. Sa prévention iragm-p.^p.
alloit jufques à attribuer à la feduélion des mauvais démons,
ce qui paroiiToitmanifeftementaudeiTus de l’hu-
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