
2. i 8 H i s t o i r e E c c l e s i a s t i q u e .
Encolpius, il diroit qu’il a fuccedé àBqniface de Balles;
qu’il auroitpû dire qu’il avoit fuccedé à Vnftor de Garbe,
envoie d’Afrique par les vôtres il y a long- temps pour un
petit nombre d’errans. Que veut dire cela, que votre
parti n’a pu avoir à Rome d’évêque Romain, & que ceux
qui fe font fuccedez dans cette ville font Africains &
étrangers : l’impofture n’eft-elle pas manifefte ?
Les Donatiftes reprochoient aux catholiques d’avoir
exerce des violences contr’eux. Saint Optât le nie formellement,
6c défie Pàrmenien de marquer aucun évêque
, ou aucun autre mimftre de l’églife en particulier
qui les aijt perfecutez. Au contraire, il fait tomber ce
reproche fur les Donatiftes, 6c rapporte au long les cruau-
iup.i.iv.K.31. tez qu’ils exercerent du temps de Julien. Et comme le
pretexte des Donatiftes étoit le voïage de Paul 6c, de
Macaire envoïez en Afrique par l’empereur Confiant
sup.i.m-».48. pour procurer l’unité : S. Optât emploie le troifiéme livre
à juftifier l’églife, des violences exercées en cette oc-
çafion. Il montre que les Donatiftes fe les font attirées,
?.4?7 a- & que l’églife n’y a pris aucune part. Nous ne l’avons
dit-il, ni defiré, ni confeillé, ni fçû ; nous n’y avons
Mjs.d. point coopéré. En parlant des difeours féditieux du faux
évêque Donat : 6c de la foûmiffion dûë aux puiffances,
il dit que l’état n’eft pas dans leglife, mais l’églife. dans
p-w -'b- l’état : c’eft-à-dire dans l’empire Romain. Et enfuite : il
n’y a au-deffus de l’empereur que Dieu feul, qui a fait
l’empereur ; ainfi Donat s’élevant au-deffus de l’empereur
, femble avoir excedé les bornes de l’humanité , 6c
s’eftimer un Dieu.
Dans le quatrième livre , ces paroles font remarqua-
#.4«s.n. bles touchant le pe.ché originel : Perfonne n’ignore que
tout homme qui naît, quoiqu’il naiife de parens Chrétiens,
ne peut être fans l’efprit du monde : qui doit
L i v r e s e i z i e ’m e . zz$
neceiTairement être chaifé de l’homme avant le bain fa-,
lutaire. C’eft ce que fait l’exorcifme , par lequel l’efprit
immonde eft chaffé. Dans le cinquième livre il traite du
baptême, 6c montre que fa validité ne dépend point de
la dignité du miniftre. Les ouvriers, dit-il,changent 6c
fe fuccedenr les uns aux autres : mais les facremens ne
peuvent changer. Ils font faints par eux-mêmes 6c non
par les hommes. Dans le fixiéme livre , il releve les fa-
crileges que les Donatiftes avoiént commis dans les égli-
fes des catholiques fous le regne de Julien. On y voit
que lesAUtels étoient de bois, 6c qu’on les couvroit d’un
linge pour la célébration des myfteres. Mais fur tout
l’on y voit très-clairement le grand refpeél que les fidèles
portoient aux autels 6c aux vafes facrez : qu’ils te-
noient l'Euchanftie pour un véritable facrifice : croïant
que l’on attiroit fur l’autel le faint Efprit, 6c que le
corps de J. C. y étoit prefent comme fur la croix, où
les Juifs le firent mourir : qu’ils regardoient comme dés
crimes énormes de renverfer les autels, de rompre ou
d’appliquer à des ufages profanes les calices qui avoient
porté le fang de J. C.
Ce fut contre les Donatiftes que l’empereur Valentinien
adreifa une loi à Julien proconful d’Afrique, portant
que celui qui auroit rebaptifé, feroit réputé indigne
du facerdoce. Cette loi eft dattée de Treves le dixième
des calendes de Mars, fous le quatrième confulat
de Valentinien 6c de Valens : c’eft-à-dire le vingtième
Février373.L’année precedente 371. ilavoitfait une loi
contre les Manichéens adreffée à Ampelius preftet de
Rome , portant que par tout ©ù on les trouveroit affem-
blez , on puniroit leurs doéteurs feverëment, 6c on con-
fifqueroit les maifons où ils aüroient enfeigné. Cette
loi femble avoir été une fuite de la recherche contre les
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Sup. I. x y . n . 34^
L . v i in it .p . 479.
E . 480 .A .
X L I .
Loix de Valentinien.
L. 1. Cod. T h . de
fa n f t . bapt.
L . 1.11. C . T h . de
k&ret.