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ier. ep. ad
€*(iru t. 33,
Hier, de Scrip.
Rajf. in 'ueet. %. ■p. 376. B.
Jd. 11. hift. c. 7.
Sficr. iy . c. 14.
z ^ 4 H i s t o i r e E c c l e s i a s t i q u e .
fi (avant théologien, qu’il fut chargé de l’école chrétiens
d’Alexandrie : étant extrêmement approuvé par S. Atha-
nafe & par les aucresgrands perfonnages qui écoient alors
dans l’églife. Les plus SS. moines d’Egypte l’eftimoient,
& le grand-S. Antoine le vilita quand ilvinrà Alexandrie,
pour rendre témoignage i S; Athanafe. Il lui demanda
s’il n’étoit point affligé d'ètre aveugle : Didyrne eut honte
d abord d’avoikr cette foibleife. Comme il ne répondoit
rien, S. Antoinelui fit la même queftionune leconde ëc
une croifieme fois. Enfin Didy me confeifa Amplement,
qu il en etoit afflige. S. Antoine lui dit: Je m’étonne qu’ua
homme fage s’afflige d’avoir perdu ce que poiTedent les
fourmies & les moucherons, au lieu de (è réjoiiir d’avoir
ce qu’ont eu les faints& les apôtres. Il vaut bien mieux
voir de l’efprit que de. ces yeux dont un feul regard
peut perdre l'homme éternellement. Didy me fut auffi
fort eftime par les Occidentaux , particulièrement par
S. Eufebe de Verceil, S Hilaire & Lucifer. Car il re-
fifta toûjours puiifammenc aux Ariens, & aux autres
heretiques de fon temps. Il compofa plufieurs ouvrages,
qu’il diéloir à des écrivains en notes : enrr’autres
un traite du S. Efprit contre les Macédoniens, que nous
avons en latin , de la traduction de S. Jérôme. Il fit
auffi plufieurs commentaires fur l’écriture. Il expliqua
le livre des principes d’Origene, dont il étoit grand admirateur,
ôc difoit que ceux qui le reprenoient ne l’en-
tendoient pas. Il avoit un grand calent de parler , &
une grâce particulière dans le fon de la voix. Il avoit plus
de foixante ans quand Ruffin & Melanie étoient en Egy-»
pte : car il etoit né versj’dn 308. Sc il vécut jufquesàqua-
tre vingt-cinq ans. Ruffin démeura fix ans à s’inftruire
fous lui a Alexandrie ; ôc fe trouva enveloppé dans la per-
(ecution qu’y fouffnrent les catholiques,& particulièrement
L i v r e t> i x - s e p t i e ’me.
lftent le* moines, après la mort de S. Athanafe : Ruffin
fut mis en prifon & banni comme les autres.
Melanie s’appliqua de tout fon pouvoir à foulaset vi;
Î « r 0 1 .. r • Ruffin & Melanie- los-conreiieurs en cette occalion y & y emploia fes ri- en Paieftine. *
cheffes , qui étoient immenfes. Elle en nourrit jufques w . 'M0'i f
à cinq- mille pendant trois jours : elle les recevoir dans
leur fuite , ôc les accompagnoit quand ils étoient pris :
elle fuivit ceux qui furent reléguez en Paieftine , jufques f*im. Lmf.e:
au nombre de cent douze, leur fourniifant de quoi fub- 1%. Uv.xsi.m
fifter : & comme on les gardait étroitement fans pet- 5“i'
mettre de les yifiter : elle prenoit un habit d’efclave , &
venoit vers le foir leur apporter les- chofes neceiïaires à
la vie. Leconfulaire de Paleftine le fq u t ,& la fit mettre
en prifon fans la connoître , croïant en tirer de l’argent
en lui faifant peur. Elle lui envoiîa dire: Je fuis fille
d’un tel ,& autrefois femme d’un tel , & maintenant
iervante de J. C . Ne penfez donc pas me méprifer à
caufe de l’état où vous me voïez. Il m’eft aifé de me relever
fi je veux , vous ne pouvez m’épouvanter ni me
rien faire perdre de mon bien. Je vous avertis, de peur
que vous ne tombiez par ignorance dans quelque faute,
qui vous mettroit en péril. Le gouverneur épouvanté à
fon to u r , lui fit des exeufes, lui rendit les honneurs quf
fui étoient dûs ; & donna ordre qu’ori la laiifât approcher
des exilez, autant qu’elle voudroit. Ruffin accompagna
Melanie en ce yoïage , &c ils vinrent enfemble à
Jerufalem, où ils demeurèrent vingt-cinq ans : affiftant
les étrangers qui y venoientde toutes parts, particulièrement
les évêques, les moines & les vierges. S. Jerôme
aïant apjaris qu’ils y étoient, écrivit àRuftin,,. & adreflk
la lettre a un folicaire de grancje réputation rîommé Flo-
rendus, qui étoit auffi à Jerufalem, avec lequel il avoit
¡fait connoiifance par lettres. En lui parlant de Ruffin-,.
Tome IV . L 1