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* pes d’Eugene perdant courage, une partie prit la fuite?
A * ^ 4 * ]es autres mirent les armes bas , 8c demandèrent grâce
à Theodofe : qui la leur accorda volontiers, 8c commanda
qu'on lui amenât Eugene.
• . Celui-ci voyant accourir fes gens fur la hauteur où*
il étoit demeuré, demanda s’ils lui amenoieotî Theodofe:
Nous venons » dirent-ils, vous prendre vous même
; 8c auffi-tôtils l’amenerent à Theodofe dépouillé
des ornemens impériaux, & les mains liées derrière le
dos. Theodofe lui reprocha la mort 4 e Valentjnien»
Ion ufurpation, l’injufticede cette guerre, & fa confiance
en l’idole d’Hercule. Eugene proilerné aux pieds de-
Theodofe, lui demandoit lâchement la vie »quand les
foldats par fon ordre lui coupèrent la tê te , la mirent
au bout d’une pique, 8c la portèrent par tout fon càmp.
A cette vûë tout le refte des troupes fe ren d it, 8c les-
vaincus demeurèrent parfaitement réunis aux victorieux.
Arbogafte n’efperant point de pardon-s’enfuit
I f:jVj dans les montagnes les plus ioacceffibleç :. & vpyanp
q u on le cherchoitpar to u t, i l f e perça de deux épées».
& mourut ainfi deux jours après la bataille : qui fiat;
donnée le fixiéme de Septembre, fousletroifiémecon-
fulat d’Arcadius» & le fécond d’Honorius» e’eft à-dir&
l’an 394-.
On dit qu’en même tempsun-polTedé fortant de 1 ’é-
glife de l’Hebdomon près de C .P . fut enlevé en-l’air r
8c commença â dire des injures à S. Jean-Baptifte , lui"
reprochant fatête coupée & criant : Tu me furmontes»,
8c tu furprends mes troupes. Les affiilans curieux d’apprendre
des nouvelles de la guerre, écrivirent le jour,,
8c quelque temps après,, ils-apprirent, que c’étoit le
jour même de la bataille, par la relation de ceux qui5
y avoient été. Theodofe fit abattre les idoles de Jupiter ».
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v. clvit, 0*2.4+
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q ueion avoit mifes iur les, Alpes j 8c comme quelques-
uns des fiens lui dirent, qu’ils recevroient volontiers les
Coupsde leursfoudres, qui étoient d’or, il les leur donna
libéralement.
Il fe contenta de la mort des deux chefs des rebelles
Eugene 5c Arbogafte , 8c pardonna à tout le refte. Les
enfans de fes ennemis s’étant réfugiez dans l’é g life ,
il fefervit de cette occafion pour les faire élever dans
la-religion Chrétienne : loin de leur ôter leurs biens
il leur donna des charges-, &c n,e permit après lavi&oire
aucune vengeance particulière, décrivit à S. Ambroife,
croyant qu’il fe fût éloigné par la mauvaife opinion
qu’il avoit de fes affaires, comme fi Dieu l’eût abandonné
: mais feslettresle trouvèrent â Milan , où il s’étoic
rendu dès le commencement d’Aouft. L’empereur lut
tecommandoit, de rendre grâce â Dieu pour fa v ic toire:
Saint Ambroife porta la lettre à l’ég life , la mit fur
l ’autel, & la prit à fa main en offrant le facrifice: afin
que la foi de l’empereur parlât par fa bouche, &c que
ia lettre fervît d’offrande. .Par fa reponfe, il le prie de
pardonner aux coupables, principalement à ceux qui
ïi’avoient point failli auparavant. U lui écrivit un peu
après par un de fes diacres nommé Félix, que l’on croit
être celui qui fut depuis évêque de Boulogne,s & par
cette le ttre , il lui demande la grâce de ceux qui s’é-
toienc réfugiez à l’églife. L'empereur envoya Jean notaire
& tribun, depuis prefet du prétoire, pour les mettre
en fureté, 8c S. Ambroife alla trouver l’empereur à
Aquilée & demanda leur grâce, qu’il obtint facilement.
L’empereur fe profterna même à fes pieds, re-
connoiifant qu’il avoit été confervé par fes mérités &c
par fes prières.
Saint Ambroife revint à Milan,, où Theodofe arriva;;
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Ciemence d-o^
Theodofe.
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n. 37.