
XXXVIIt.
Th eo3oÎ-: attaque
l ’idolâtrie.
Zofim. hb. 4. p. 761.
Theod. v. hiß. c.
Line. fufl. an.
3 8S.
L . 9» C. Th,de
xxxix. Saint Marcel
d’Apamé.
Chr. y o f ch. an.
?7 9» & ibid•
pH
478^ .H i s t o ir e E c c l e s ia s t iq u e .
L empereur Theodofe travailloit puillamment eu
Orient à la ruine de l’idolâtrie. Le grand Conftantin
défendit bien de iàcrifier aux démons ? mais il n’abatit
pas les temples ; il fe contenta d’en défendre l’entrée.
Ses enfansfuivirent fes traces : Julien s’efforça de rétablir
l’idolâtrie : Jovienla défendit de nouveau : mais Va-
lens ne fit la guerre qu’aux catholiques, & laiflfa fiiivre
a tous les autres telle religion qu’ils vouloient:eniorte
que fous fbn regne , on fàcrifioit publiquement aux
idoles, & on celebroit les orgies de Bacchus. Theodo-
ièaiant trouvé les choies dans cet état, entreprit de détruire
l’idolâtrie jufques auxfondemens. Ne fè fentant
pas encore en état de faire la guerre à Maxime, il reçût
une ambaffade de fa part, accepta l’alliance qu’il lui of-
fro it, le reconnut pour collegue;&ordonna à Cynegius
prefet du prétoire d’Orien t, qu’il envoïoit en Egypte ,
d’y faire proclamer Maxime Augufte, & d’expofer fon
image a Alexandrie. Mais en même tems il chargea C ynegius
de faire fermer les temples, & de défendre à tout
le monde d’adorer les idoles : ce qui fut exécuté. O n marque
toûjours l’Egypte en ces occafions, comme la four-
çedesfuperffitions, & le païs où l’idolâtrie avoit jette
de plus profondes racines. Nous trouvons une loi de
Theodofe adreffée à Cynegius , & datée de C.P. le huitième
des calendes de Juin , fous le confùlat d’A rcade&
deBauton , c’eff-à-dire le vingt-cinquième de Mai 5 8y.
par laquelle il eft défendu fous peine d’un fupplice rigoureux
, de faire des fàcrifices d’animaux , pour regarder
leurs entrailles & y chercher l’avenir , & generalement
d uferde quelque efpece de devination que ce foit.
AHeliopolis en Phenicie , :1e grand & fameux temple
de Balanius ou Belenius , que l’on croit être un
nom du foleil, fut converti en églifè. A Damas on en
L i v r e d ï S - h u i t i e ’ m î . 4 - y
fit autant. S. Marcel d’Apamée fut le premier des évê- v. fo/-4.
ques qui abatit les temples de fà ville, appu'ié fur la loi de
l’empereur. Il avoit fuccedé à l’évêque Jean , qui af-
fifta au grand concile de Conftantinople en 3 81 .Marcel
étoit un homme d’une vertu finguliere : qui avoit eu
commerce de lettres avec les martyrs ; c’eft-à-dire apparemment
avec iàint Eufebe de Samoiate, & les autres per-
fecutezfous Valens ; & il fut enfin martyr lui-même. Le
prefet d’Orient, c’efl-à-dire Cynegius, étoit venu à Apa-
méeavec deux tribuns &leurstroupes: dont la crainte
retint le peuple en repos. Le prefet eflaia d’abattre le
temple de Jupiter;, qui étoit très-grand & enrichi de
quantité d’ornemens r mais il fe^ trouva fi folidement
bâti , que l’entreprife lui parut au defïus des forcés humaines.
C ’étoit de grandes pierres parfaitement bien
jointes, & liées encore avec du -fer & du plomb. Saint
Marcel vo'iant le prefet ainfi découragé , lui confeilla
de palfer aux autres villes, & fè mit à prier Dieu, de
lui donner quelque moien pour ruiner cet édifice. Le
lendemain matin un homme qui n’étoit ni maçon ni
charpentier , mais fimple portefaix, fe prefènta de lui-
même , & promit d’abattre ce temple très-facilement
demandant feulement le fàlaire de deux ouvriers. L’é-
vêque lui promit, & voici comme il s’ÿ prit ce manoeuvre.
Le temple étoit bâti fur une hauteur , & accompagné
des quatre cotez d’une galerie qui y étoit jointe , &
dont les colomnes auffi hautes que le temple , avoient
chacune feize coudées de tour : la pierre en étoit très-
dure, & donnoit peu de prife aux outils. Le manceu.vre v
ereufà la terre autoùr de chaque colomne, qu’il foûtint
par deffous avec du bois d’olivier. Et àiant ainfi miné
trois, il mit le feu au bois : mais il ne put le faire brû^
1er, & il parut un démon comme un fantôme noir ,•
d