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X IX . Monaflci
foeur de S
me.
12.6 H i s t o i r e E c c l e s i a s t i q u e . '
pic, plutôt un ange cju’un homme. Il en attira ainfi plu-'
5 lîeurs à la foi chrétienne. Car il avoit un grand zele
17< 44* pour la converfion des païens. Son a verfion pour les hérétiques
n’étoit pas moindre,particulièrement pour Ori-
gene qu’il regardoit comme te l, â.çaufe des erreurs que
l’on avoit puifées dans fes écrits. C ’eft l’état où fe trou-
voit S. Pacome, quand S. Athanàfe yifita la Thebaïde.
La foeur de S. Pacome aïant appris les merveilles de fa :e delà s I l ; . ^
.Paco- vie, vint a ion monaftere pour le voir. Il lui fitdirepar
c. i8. le portier : Ma foeur, vous fçavez maintenant que je
fuis en vie 8i en fanté : allez en paix, 8c ne vous affligez
pas de ce que je ne vous vois point des.yeux du corps :
iî vous voulez fuivre ma maniéré de vie,penfez-y bien;
8c il je vois que ce foit une réfolution ferme, je vous fe-
raibâtir un logement, où vous pourrez demeurer avec
bienfeance ; & je ne doute point que par votre exemple
le Seigneur n'en attire d’autres.. La fçeur aïant oüi ces paroles
, pleura amèrement ; & touchée de componétion,
elle feréfolutàfervir Dieu. S. Pacome lui fit bâtir par fes
freres un monaftere éloignédu iîen ,le Nil entre deux;
& en peu de temps;elle devint la mere d’une grande multitude
de religieufes. S. Pacome chargea un faint vieillard
nommé Pierre,de viiiter de temps en temps cesfer-
vantes de Dieu,les inftruire&les confolcr par fes exhortations.
Il leur donna une régie, 8c forma entièrement
leur vie fur celle de fes moines. Si quelqu’un des freres
avoit dans le monaftere des filles, une foeur ou une pa-
• rente qu’il voulût voir : on envoïoit avec lui un des anciens
des plus éprouvez. D ’abord il s’adreffoit à la fupe-
rieure; & en fa prefence& de quelques autresanciennes,
le moine voïoitfa parente en toute modeftie, fans donner
ni recevoir aucun prefent. Srles filles avoientbefoin
des moines pour bâtir ou pour quelque travail, on choi-
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fiifoit pour les conduire , des hommes d’une vertu bien
éprouvée : ils travailloient avec la crainte de Dieu , 8c
revenoient au monaftere à l’heure du repas ,fe gardant
bien de boire ni manger chez elles. Quand une religieuse
étoit morte, les autres préparoient tout ce qui étoit
neceffaire pour fa fépulture la portoient fur le bord
du fleuve qui féparoit les deux monafteres, chantant
des pfeaumes félon la coutume. Alors les moines paf-
foient avec des rameaux de palmes 8c d’oliviers ; 8c en
chantant ils la portoient de l’autre côté,& l’enterroient
avec joie dans leurs fépulchres.
S. Pacome eut auffile don des miracles.. Une femme
de la ville d eT en ty re , étoit depuis long-temps affligée
d’une perte de fang. Aïant appris quelle étoit la vertu
de S. Pacome , elle s’adrefla au confeifeur Denis prêtre
& économe de l’églife deTentyre , ami particulier du
fajnt ; &le pria de le faire venir , comme pour quelque
affaire neceflaire. S. Pacome étant venu à l’églife , fit fa
priere, puis falua Denis, & s’affit auprès de lui. Pendant
qu’ils s’entretenoient, la femme vint par derrière , 8c
pouffée d’une grande foi,mais tremblant de refpc£l:,elle
toucha le capuce qui lui couvroit la tête , 8c auffi-tôt
elle fut guérie. Elle fe profterna fur le vifage , rendit
grâces à Dieu : 8c aïant recjû la benediéfion du prêtre
D en is , elle retourna chez elle. Un homme aïant vù S.
Pacome à la porte du monaftere, accourut de loin fe jet-
ter à fes pieds , le priant de délivrer fa fille du démon
qui la tourmentoit. Il lelaiffa à la porte ,8c étant- entré
lui fit dire pat le portier : Nous n’avons pas coûtume de
parler aux femmes; mais fi vous avez quelque habit de
votre fille , envoïez-le m o i, je le bénirai, 8c vous le
renvoïerai : me confiant en J. C., qu’elle fera délivrée.
On lui apporta donc une tunique de la fille ; mais il la
A n . 3 î j ,
L X .
Miracles de làinç
Pacome.
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c. jic