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G4" & moines, qui ayant lu l’infcription du cercle
d’argent , aflurerent que c’étoit le chef de faint
Marnés. Le légat envoya même un de fes clercs avec
Galon au monaftere que l'empereur Ifaac avoit fait
bâtir depuis peu en l’honneur du faint: dont l’abbé
& le s moines ayant vû le chef, feprofternerenten
pleurant ; le reconnurent pour celui qu’un caloyer
avoit aporté de Capadoce, & offrirent à Galon pour
le racheter une grande fomme d’argent. Cette vérification
de la relique eft exprimée dans la lettre autentique
qu’en donna ledegat & que l’églife de Langres
conferve encore. Galon futenfuite fait évêque
deDymique ouDomoc enTheffalie, ce qui retarda
fon retour de trois ans : mais enfin ayant eu occafion
de venir à Rome, il aporta fa relique à Langres : où
elle fut reçue avec grande folemnité en 1iop. par ré-;
vêqueRobert deChaftillon.L’hiftoire de cette tranf-
lation fut écrite peu de tems après par un prêtre de
la même églife..
BR| Dw' Entre les reliques qui furent trouvées àC. P, le
s' duc de Venife obtint une portion delà vraye croix
enchâffée en o r , que l’on difoit être celle que Conf-
tantin portoit à la guerre ; un fiole dufong miraculeux
de N. S. un bras de faint George, avec.une partie
du chef de faint Jean-Baptifte. Le duc Henri Dan*
dole envoya ces reliques à Venife , & lesfitmertre
dans fa chapelle.L’empereur Baudouin retint parde-
vers lui la couronne de N. S. & envoya en Flandre
du même fang miraculeux & d’autres-reliques au
roi de France. On trouva aulfi les corps de fainte
Agathe 8c de fainte Luce,que les empereursBafile &
Conftantin avoient fait porter de Sicile à C. P. Le
L i v r e S o i x a n t e - s e i z i e ’ me. 1 ) 3 r~ *
duc de Venife obtint le corps de fainte Luce, & l ’en- N,I2C4’
Voya à Venife au monaftere de faint George; & on
donna le corps de faint Agathe'à des pèlerins Siciliens.
Deux citadins de Venife y apportèrent le corps
du prophète faint Simeon, tiré d’un oratoire de la
fainte Vierge près fainte Sophie, &c le mirent dans
l’ancienneéglifedunomde cè faint.
Le cardinal Pierre de Capouë légat prit pour lui
le corps de l’Apôtre faint André, apporté à C. P. dès Sup. lii>, xiii,
l’an 357. par les foins de l’empereur Conftafttius. A usVeu. u 7o»
fon retour en Italie le cardinal donna cette relique à l7U
la ville d’Amalfi en Poüille fa patrie, où l’archevêque
Mathieu fon parent venoit de faire bâtir magnifiquement
l’églife cathédrale. Le cardinal fit faire à
fes dépens la confeffion ou cave fous l’autel, 8c y
mitle corps de l’apôtre avec d’autres reliques le hui-
tiémejour de Mai izo8. 8c depuisce tems iàint André
à été le titulaire de cette églife & le patron de la
ville d’Amalfi.
Martin abbé de Paris au diocefe de Balle, qui |lS‘ HmÉb
étoit revenu à C, P. avec les Allemans croifez 1 , vint WêmM. \9‘ 1 . \ / \ * r Orioab- BlaJ» pendant le pillage a une eglife qui etoit en grande
vénération chez les Grecs, parce que la mere de l’empereur
Manuel y étoit enterrée. On y avoit aporté
detout lequartier degrandesfommes d’argent & de
precieufes reliques des églifes 8C des monafteres voi-
fins, dans l’efperance qu’elles y féroient plus en feu-
ieté ce que les croifez avoient fçù avant la prife de
la ville par les Latins que les Grecs en avoient chaf-
fez.Plufieurs étant donc entrez dans cette églife pour
la piller, l’abbé Martin s’avança dans un lieu plus
fecrct, où il crut trouver ce qu’il cherchoit. Il y en-,
Tome XYL V.