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qu en Italie, en Sicile, en Angleterre & en Hongrie’
ôc ceux de Montpellier<par tout ailleurs. Lepape leur
accorde les privilèges des autres hofpitaliers, particulièrement
1 exemption des dixmes, pour ce qu’ils
Cultivent de leurs mains.ouàleurdép.ens, & la bulle
elt datee de Rome ladix-hultiéme de Juin i io 4.l’hô-
puai de Rome prit depuislénornduS,.Efprit,com-
•m e celui de Montpellier; 8c après la mort deGui qui
m m m dernier, le pape ordonna en i ioS..qUe
xir. * hôpital de Rome feroit le chef de tout l’ordre
Æ ” Lef AlbiS eois & W Vaudois continuoient d’infecter
la province de Narbonne foutenus par les fei-
mu gneurs du pais,entre-autres par Raimond IV comte
f ' 1 de Touloufe, & Raimond Roger V. Comte de Fohc
comhattre le pape Innocent donna l’autori-
te de fes légats à Pierre de Chatelnau &c à Raoül
moines de l’abbaye de Fontfroide ordre de Cifteaux
au diocefe de Narbonne. Pierre avant que d’être '
moine avoit été archidiacre deMaguelone, 8c le pape
ü S m Wm i ï emPloyé dehors en des affaires importantes ;
Raoul portoit le titre de maître, ce qui montre qu’il
etoit recommandable par fa dodrine. Les deux légats
vinrent:àTouloufeoù étoit le fort de l’herefie,
ôc voulurent perfuader aux habitans d’en chafler les
hérétiques. Apres avoir employé inutilement les
raifons, Üs les ébranlèrent par la crainte les menaçant
de l’indignation des princes ôc du pillage de
cot'icmtes }fursbiens- h « Touloufains abjurèrent donc l’here-
tcuîu. c. 6, P. he,&promirent de chaiTer les heretiques. L’adepar
lequel ris jurèrent de garder la foi catholique fans
préjudice de leurs ufages Ôc de leurs libertés, eft daté
du mois de Mars n o j. ayanc Pâques qui eft 1204.
L i v r e s o i x a n t e - s e i z i e ’ m e . 1 75 7
Mais ils ne gardèrent pas long-temsleur ferment, Si N-l2o4*
les heretiques recommencèrent à tenir de nuit leurs
affemblées à Touloufe.
Le pape joignit à la même légation Arnaud abbé
de CifteauxjSc par une lettre du vingt- neuviémeMai ap. Boíl. n. 4.
de la même année 1204. adreffée à lui Sc aux deux
moines, il leur donne un plein pouvoir dans les provinces
d’Aix , d’Arles 8c de Narbonne , 8c dans les
diocefesvoifinsinfectez d’herefie. En même tems il
écrivit au roi Philipe- Augufte de donner fecours aux
légats, d’emploïer fes armes contre les heretiques indociles
, 8c de confifquer les biens des feigneurs 8c
des bourgeois qui les protegeroient, ou ne les chafle-
roient pas de chez eux. il chargea en particulier les VRain.izo^.n.
légats d’informer des plaintes qu’il avoit reçues con- ^ ™ '
tre l’archevêque de Narbonne. C ’étoit Berenger au-
. / a 1 r . 1 , i i 1 CateUhift.V.p. paravant abbe : puis eveque de Lérida. Il leur donna 7or.
commiftionde vifiter l’égtifede Viviers,8c approuva 2pift.*p.b»«.-».-
la procédure qu’ils avoient faite contre l'é vêque, juf-
quesàle dépofer ;- 8c en confequence permit au cha-
pitrede faire une nouvelle éledion. Guillaume deRo-
quefel évêque de Beziers,refufa d’aller avec les légats
admonefter de la part du pape le comte de Touloufe,
de chafler les heretiques, 8c étant enfuite prié A’ad-
monefter aufli les confuís de Beziers,d’abjurer l’here-
iîe & d e deffendre l’églife : non-feulement il ne lefit
pas, mais il l’empêcha. Enfuite les légats lui ayant
enjoint en prefence de fon clergé, d’excommunier
les confuís,s’ils n’abjuroient l’herefie dans un certain
jour, il le promit 3c ne l’executa point. G’eft pourquoi
les légats Pierre Sc Raoul le fufpendirent de fes
fondions epifcopales, jufques à ce qu’il feprefentât