
A n . 1,2. i j .
L IX .
Angiois révoltez
contre le roi
Jean.
Mat th. Saris..
Idim. an. ti 16.
41$ H i s t o i r e E c e l e s ia s t i q u e .
vôtre autorité. Le pape le lui. accorda , 8i le cardinal
Hugolin fut ainfi le premier proteéteur des freres
Mineurs.
s L e xço m muni c a tio n que le pape avoir prononcée
contre; les barons, d: Angleterre en comprcnoit
pluiicurs nommément- , & portoir interdit fur leurs
terres Se fur la ville de Londres cji particulier. Mais la
fentence aiant ete apportée en Angleterre, lavilledb
Londres feule la méprifa, & fournit que.les barons
ne dévoient point; 1 obferver, ni les prélats la.publier?..
Car., difoient-ils, ces. lettres onttécé furjmfcs fur de
faux ex:pofez , Se par confequent font nulles : vû principalement
qu’il n'appartient pas au pape de régler: les
affaires temporelles. Dieu n a donné à faint Pierre &
a Ces fuçcefleurs ,1a. conduite que de ce qui regarde
lcghfe, Pourquoi la cupidité infatiable des Romains
setend-t elle iur, nous ? qu’eft-c.e: que les évêques-
aportoliques ont à voir fur nôtre guerre l ce font les
fueceffeurs de, Conflantin, Si non de faint Pierre à
qui ils ne re/fembjenc ni par le mérite ni par les oeuvres,
Ces poltrons de Romains, ces ufuriers-, ces fi-
moniaques qui n’ont rien de noble ni de guerrier ,
veulent dominer fur tout.Ie monde par/leurs excommunications.,
Ainfi murmuroit le-peuple de Londres*
Si, par toute la ville, on fonnoit les cloches, & on ce-
lebroit l’office divin à haute voix au mépris de l’interdit.
Cependant le roi Jean ravageoic les provinces Septentrionales
d’Angleterre , prenant & ruinant lescbâ-
tejux des feigneurs, Sc pillant le plat pais avec des-
troupes, corapofées de fes fujets-de deçà la mer, &
melees de Brabançons & de routiers, qui enlevoiest
les beltiaux & -toute forte de.butin, défoloient tout “ ~
I r par le fer Si lI e fre u , Si commettoi• eht dÎl es cruautéHs A N . I 2 1 f
inoiiies pour extorquer de l’argent : fans épargner les
églifes ni les perfonnes confactées à Dieu. Les barons t- 23+-
dépouillés détour, & outrés de douleur, maudiffoient
le roi Jean comme le dernier des hommes, pour s’être
rendu fujet & fon roïaùrne tributaire, même par écrit.
Ils n’épargnoient pas le pape dans leur defefpoir,
Si lui difoient, comtaè s’il eût été prefent : Voùs qui
devriez être le protecteur dè la juftice , le miroir de
la pieté Si éclairer tout le monde par vôtre exemple p
pouvez vous approuver Si protéger un tel homme ?
Après qu’il a épuifé les richeffes de l’Angleterre &
en a chaffé la nobleffe , vous le foutenez parce qu’il
fe foumet à Vous, afin que tout vienne fondre dans
le gouffre dè l’avarice Romaine.
Enfin les feigneurs Angiois réfolurent d’élire pour
roi quelque prince affez pouffant pour les rétablit dans
leurs biens, Se jercetent les yeux fur Loüis fils du roi
dé France Philippe Augufte, âgé d’environ vingt neuf
ans, Se déjàpere de Loüis qui lurfucceda. Ilsenvoyé-
renc donc des arabaffadeurs au roi Philippe Se au
prince fon fils, Se après que le rbi eût teçû d’eux des
otages, le prinee pour s’affûter encore plus de leur
fidélité , envoya dix feigneurs François qui fufent
reçûs à Londres avec grande joïe le vingt-huitième
de Février i i i6 . Mais environ cinq femaines après ils
furent excommuniés par les commiffaires du pape ,
qui voïant la défobéiffance des barons Se de la ville
de Londres, renouvellerent contre-eux aux àppro- •
ches de Pâque , les cenfurcs qu’ils avoient publiées
l’année précédente , Si y comprirent les feigneurs