
mfl. liv. l* n .
». a»
PJifi» l, L U . », 3.3*
liv.LXiY.n. 30.
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Appellations.
Anacl. ep. 1 . z.
tf. 3. 8.
5 /Jft. 1 . ep» z .
-S/jct. il.e p . i ,z .
F. ep» 3. C. «p. 3*
F . ep. i.Z eph ir.
ep» z. Marc• ep.
z. d ifu '17 . e, 1.
J u l . ep. i»Cont.
Or» c» z. 3. 4.
Cy/’f* e fÿt. 5 ? . p. 1)6.
t o » Z . p .
*74«
jtf/t. liv. 'LlLn.
3*.
Hinemar. Op,
47. t. z.p»y6%;
Ivo. epift. 180.
2.10.
Ber». Cenfid»
Ilf.» c. z.
r ï j p / ¿ 'u l x ï i .
». 33. lxix. ».
Ce fut néanmoins fur la foi de cet auteur,que Grégoire VII,éta-
blit ou plutôt confirma la prmatie de Lion : puifiju’il rapporte dans
la bulle les paroles de la decrecale d’Anaclet. C tft fur ce mëine fondement
que d’autres papes ont prétendu ériger tant d autres primatiesen
Fiance, en Efpagne & ailleurs; les iuppoiànt anciennes par erreur
de fait, comme je lai montré de chacune en particulier. Ces éreétions
étant contraires a 1 ancienne poffelïîon ont produit de grandes .constellations
: vous avez vu aveçquelie vigueur les évêques de France
rejetterait la pratique que Jean VIII. avoit donnée à Anfegiie archevêque
de Sens: vous avez vu comme ils ont refifté depuis à la pri-
matie de Lion, qu une longue pofleifion a enfin établie ;& comme les
eveques d Efpagne fe font oppofez à celles de Tolede & de Brangue
qui n ont jamais bien été autorifées. Auiïi ne faut-il pas s’imaginer,
qu une bulle donnée fans connoiflance de caufe, comme celle de Çal-
lifte IL pour la primatie de Vienne, fuffife pour changer tout d’un
coup 1 ancien état des Egliics, malgré les parties interelfées.
plus grandes plaies que les faùlfes decretales aient faites à
la difcipline de lE g life , c’efi: d’avoir étendu à l’infini les appellations
au pape. Il paroit que le fauffaire avoit cet article fort à coeur, par
le foin quil a pris de repandre par tout fon ouvrage, la maxime que
non feulement tput Evêque, mais tout prêtre, & en général toute
perfonne qui le voit vexée, peut en tout occafion appeller direête?-
ment au pape. Il a fait parler fur ce fujet jufques à neuf papes, Ana-
clet, les deux Sixtes premier & fécond, Fabien » Corneille, Viêtor,
Zephyrin, Marcel & Jules. Mais S. Cyprien qui vivoit du tems de
S. Fabien & de S. Corneille ne s’eft pas feulement oppofé aux appellations,
il a encore montré les raifons folides de n’y pas déférer du
tems de S. Auguftin l'églife d’Aifrique ne les recevoit point encore,
comme il paroit par la lettre du concile tenu en 426. au pape Celeftin.
Enfin juiques au neuvième fîé-cle on* voit peu d’exemples de ces appellations
en vertu du concile de Sardique:fi ce n’eft , comme j’ai
dit, de la part des Evêques des grands fieges, qui n’a voient point
d'autre fuperieur que le pape.
Mais depuis que les fauffes decretales furent connuës, on ne v[t :
plus qu appellations par toute l’églife Latine. Hinemar mieux inftruit
que les autres de l’ancienne difcipline, s’oppofa vigoureufement à cette
nouveauté: foûtenant que ce remede ne devoitêtre accordé tout au
plus qu’aux évêques, mais non aux autres prêtres. Vous avez vûenfui-
te les plaintes d’Yves de Chartres & de S. Bernard contre cet abus,
qui de leur tems étoit déjà monté au comble. Ils montrèrent que cette
liberté d’appeller au pape en toutes matières & en tout état de caufe,
énervoit entièrement la difcipline: que les mauvais prêtres & les autres
pecheurs indociles avoient par là un moyen fur pour éluder la cor-
redion , ou du moins pour la différer : que le pape étoit iouvent
mal informé, & obligé à retrader les jugemens qu’il avoit donnez
par furprife : enfin que les Evêques rebute* de la longueur des procef
c e s , de la dépenfe & delà fatigue des voyages & de tant d’autfes
difhcultez, perdoient courage & fouffroient les defordres qu’ils ne pou-
voient empêcher. Les papes fe trouvèrent eux-mêmes incommodez
de cette liberté d appeller . ,en toute occafion, qui retardoit fouvent
1 exécution de leurs ordres; & de-Ià vint la clauiê: Nonobilant l'an-
p e l, qui paila en itile dans leurs bulles.
Si S. Bernard s elevoit avec tant de vigueur contre cet abus en
iuppofant la neceffité des appellations: que n’eut-ii point dit, s’il eût
Jçu que i ufage en etoit nouveau & fondé fur des pièces fauffes ? Combien
auroit-il parlé plus fortement contre la multitude d’affaires dont
le pape etoit accablé ? Il favoit que félon les maximes de l’évangile
u5 . ' ve1 ue & “ n fucceffeur des apôtres devoit être dégagé des
affaires temporelles, pour vacquer à la pricre & à l ’infiruaion des
peuples: mais 1 autorité de la coutume les retenoit , & faute de con-
noitre affez 1 antiquité & de favoir comment les papes étoient tombez
dans cette embarras d’affaires, il n’ofoit trancher le mot & con-
ieiller a Eugene de revenir à la fimplicité des premiers fiecles.
Cependant la defeription que ce S. defteur nous a laiffée de là cour
de Rome, nous fait voir combien ce nouveau droit des fauffes decretales,
avoit nui au S. fiege fous pr-etexte détendre fon autorité.-
Car S Bernard nous- reprefeme le confiftoire des cardinaux comme
un parlement ou un tribulal fouverain , occupé à juger des procez
IM I lf l £ a.tm H B .au B B Ie PaPe qui X prefidoit tellement
a ccabied affaires, qu a peine a voit-il un moment pour refpirer. L a cour
de Rome pleine d’avocats, de folliciceurs, de plaideurs paffionnez *
artificieux întereffez, ne cherchant qu’à- fe furprendre l’un l’autre &
H r a H dcPe'ls ¿autrui. en prenons- la même idée par
I hiltoirc des papes du douzième & du treizième fiecie & par leurs Jet
t r è s , particulièrement celles d’ïnnocent III. où nous voyons un fi prodigieux
détail des affaires de toute la Chrétienté. Ces lettres feules
etoient une terrible occupation : car encore que le pape ne les composât
pas hn-meme il falloir au moins qu’il s’en fit rendre compte
& qu il prit connoiffance des affaires les plus importantes. E t corn-
ment un pape fi occupé pouvoit-il trouver du tems pour la priere
pour letude des faints écritures, pour ia prédication & les autres
devoirs effentiels de PEpifcopat? J e ne parle point encore des foins
que lui donnoit fon état comme prince temporel : j’y viendrai enfuite.
J e voi bien qu en etendant à l’infini l’autorité du pape, on crovoit VI.
k i procurer un grand avantage, & faire mieux valoir fa primamé , Extenfion d=
II talloit donc ignorer abfolument i’hiftoire de l’E g life , ou fupnofer ant0litédu f a-
que les plus grands papescommeS;Leon&.S.Grégoire avoient-negllgé
leurs dro ts g biffe avii.r leur dignité. Car il eft bien cerrain dans le
c « te autorité marquée dans les decretales
d lfidore. Mais approfondiffons un peu. Ces SS. papes n’a-
voient-ils point de bonnes raifons pour en ufer ainfi ?N ’avoient-ils
jo in t des penfees plus hautes & une connoiffance plus parfaite de le