
Ci c H i s t o i r e E c o l e s i a s t i q u e v
T — foit : J ’ai déjà bapcifé quelques nobles de cette natiofiÿ
N' I i l 7> & un feigneur du pars nommé Boriz délirant em-
brader la foi Chrétienne avec tous fes fujets, m’aen-
voie fon fils unique avec des freres Prêcheurs qui
font en million fur les lieux, & me prie inftamment
de venir en perfbnne chez lui, pour lui donner con-
noiffance du vrai Dieu. J ’étois en chemin pour l’exe-
eution du voeu que j’ai fait d’aller à la terre-fainte :
mais j’ai crû devoir différer mon voïage dans la-
vûe de gagner tant d’ames à Dieu, & je vous envoie
l’archidiacre de Zala , vous fuppliant humblement;
de m’en donner la permiffion. Et parce que je pourrai
faire plus de fruit en ce païs-là avec la qualité de:
légat du faint fiege dont l’autorité y eft fort refpcétée r
je vous prie de vouloir bien me l’accorder , en forcer
que je puilft en. votre nom prêcher, baptifer-, bâtir'
des églifeS', ordonner des clercs , créer des évêques>
8 c faire generalement tout ce qui regarde la propagation
de la foi. Le pape accorda à l’archevêque tout ce:
qu’il demandoit par une. bulle du dernier de Juillet
1117 '..
r mji. •Vmverf. La même année il donna aux freres Prêcheurs de
Ttatif.to.yt.ui. g-raJ:îcjs. privilèges, par une bulle adreffée a tous les;
évêques & les autres fuperieurs ecclefiaftiques, ou i l
dit : Nous vous prions 8c vous enjoignons de recevoir
favorablement les freres de cet ordre pour la:
prédication, à laquelle ils font deffinez;& d’exhorter
k s peuples dont vous avez la conduite, aies écouter
puifquepar notre autorité il leur eft permis d entendre
les confedîons 8c d’impofer des penitences. Nous:
vous exhortons férieufement à les affifter dans leurs*
befains : mais fi. vous trouvez des prédicateurs qui. fo
Ï. ÏV E .E s o i x A ir t ê -d i x - S e u v i e ’m e . 6 3 7
chfant de cet ordre s’appliquent à amaffer de l’argent,
Vous les ferez arrêter 8c les condamnerez comme des
impofteurs. La bulle eft du vingt-huitième de Septembre.
. .
C’étoit cette année 1 1 1 7 . que l’empereur Frideric!
devoir s’embarquer pour a crroifade , fuivant fes
promeffes fi Couvent réitérées. Pour . y encourager
le pape Grégoire lui envoïa Galon de l’ordre des freres
Prêcheurs avec une lettre qui commence ainfi :
Le Seigneur vous a mis en ce monde comme un
chérubin armé d’un glaive tournoïant pour montrer
à ceux qui s’égarent, le chemin de l’arbre de vie. Car
eonfideraftt en vous la raifon- illuminée par le don
de l’intelligence naturelle, 8c l’imagination nette
pour l'a compréhenfton des chofes fenfîbîes : on voit
manifefteméns en vous une vertu motrice pour dif-
tinguer le convenable de ce qui ne l’eft pas, 8 c une
Vertu compréhènfive , par laquelle vous pouvez facilement
obtenir ce qui eft licite & convenable. Toute
la lettre qui eft allez longue, eft de ce ftile ; 8c
s’étend enfuitc fur les lignifications mifterieufes des1
ornemens impériaux , la croix où étoit de la vlaie
croix 8c la lance ornée d’un des clouds de la paflion
que l’on portoit l’une 8 c l’autre devant l’empereur
aux procédions : la couronne qu’il avoit en tête , le
feeptre qu’il tenoitdela main droite , la pommé d’or
de la gauche : tout cela renfermoit des myfteres qu’if
n’eft pas facile, d’entendre , même après l’explication1
qu’en donne cette lettre. Or je rapporte exprès ces-
échantillons des lettres des papes 8 c des autres, parée
que le ftile fait partie des moeurs. Ainfi l’on petit:
juger par ces exemples quel étoit le genie & le go»S
L l l l iiji
A N . 1117V
X X X V T .
te pape preifë
le départ des crois’
fez.
i . E p . 1 4 z . K t t l 'S f
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