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Conrad marquis de Montferrat Ton fécond rpari. Or
smu.fv.toj. ^es barons du royaume de Jerufalem envoyèrent en
12.08. une députation au roi de France Philippe, pour
lui demander un feigneur qui pût époufer cette prin-
ceife & foûtenir le royaume. Philippe leur donna Jean
<¡hr.Autjr.an. comtc de Briene qui s’embarqua avec une grande fui-
te , & aborda à Acre la veille de l’exaltation de la
fainte Croix en 12.Ò9. & dès le lendemain époufa la
princefle Maries : puis se dimanche après la faint
Michel il fut couronné folemnellementàTyr. Aimeri
de Lufignan quatrième mari delà reine Ifabellequit-i
ta alors le titre de roi de Jerufalem, & Jean de Bric-'
suf.mit. ne puc furnomm£ Ie roi d’Acre, parce qu’en effet fon
royaume ne. s’ctendoit guerre au delà. Ce petit état fe
trouvoit encore affoibli par la divifion qui duroit tou-
<p. +j. jours entre le roi Leon d’Armenie&Boëmondicom-:
te de Tripoli pour la principautéd’A n tio ch e :comme
il paroît par deux lettres du pape Innocent. Par
la premiere dattée du quatrième de Ju in nos». &
adreffée au roi d’Armenie, il l’exhorte à faire une
*m. cp. tr^v e a^ec le comte en attendant la divifion du d ifférend
pour laquelle il promet d’envoyer au plutôt
un légat. Il l’exhorte aulii à faire la paix avec les
Templiers neeeflaires à la confervation de la terre
fainte. L ’autre lettre datée du vingtième d’Août
12 20 . eft la commiflion que le pape d on n e à l’évê-
que de Cremone, qu’ilenvoyoit à la terre fainte pour
juger ce grand différend, foit avec deux ajointsqu’il
choifiroit, foit avec les deux patriarches de Jerufalem
Se d’Antioche.
Depuis deux ans le pape recevoir des plaintes de
la part des évêques Latins de Romanie fur ce que
LVII.
Egl ife Latin ede
Romanie.
L i v r e so 1 x a n t e - s e i z i e ’me. 279
fempereur de C. P. Henri avoit défendu à fesfujets
de donner leurs biens aux égliies , ni entre v i f s , ni
par teftament. Or l’empereur avoir cru devoir faire
cette défenfe, parce que les forces de fon état ne
confiftoient que dans le fervice auquel fes vaffaux
étoient obligez à caufe de leurs fie fs , fuivant l’ufa-
ge de ce tems là ; de forte qu’en aliénant leurs terres
ils fe mettoient hors d’état de faire le fervice. D ’autres
cherchant à fe retirer au pays de leur naiffance,
ne trouvoient pas à vendre leurs héritages à caufe
de l’incertitude de cet empire naiffant ; & faifoient
honneur de les donner aux églifes dont même ils
tiroient quelque recompenfe.
Mais le pape fans entrer dans ces confiderations,
s’en tenoit aux maximes générales & aux conftitu-
tions des empereurs, quipermettoient à toutes fortes
de perfonnes de donner leurs biens aux églifes & aux
lieux de piété. C ’eft pourquoi dés le douziémé de
Mars 1108. il écrivit à l’empereur Henri de ne point
s’opofer à ces donations ; & chargea l’archevêque de
Varife & l’évêque de Panide de fraper de cenfures
ecclefiaftiques quiconque voudroit les empêcher. Il
écrivit de même aux Vénitiens de C. P. & à leur
podefta, avec eommiilion au doyen , au chantre 8 c
au treforier de fainte Sophie de procéder par cenfures
pour l’execution. Le pape fit encore à l'empereur
deux ans après des plaintes fur ce fujet par une lettre
du dixième de juillet 1210. 8 c par une autre d e là
même datte il prie l’empereur d’obliger lesfeigneurs
de Romanie à la reftitution des monafteres,des dix-
mes & des autres biens ecclefiaftiques qu’ils avoient
ufurpez.
A n.121 o.
Du Cange hiji.
C. P . / . i l , ».
H
fxi, epa 12.
Bri M i
ep. 14;
v i n . epift.9%,
ep. n o , x
ep. 9