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•L’Uni
fort de
M a t t h .
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6 6 6 H i s t o i r e E c c l e s i a s t i q u e .
* feront tenus de rechercher exadement lés heretiques
î i i ? . ^ les reprefenter aux juges ecclefiaftiques. Quiconque
aura pris un heretique recevra deux marcs d’ar-
gentipour recompenfe , après que: l’heretique fera,
condamné.: Celui qui fera demeuré excommunié;
pendant un an fera contraint par faifie de tous fes
biens, de revenir à l’égliie : On reftituera à l’églife
Les dîmes retenues depuis-long-temps.
î- Mi La même année 1 1 19 . arriva à Paris une querelle ivernte ^ i
Paris. entre les. écoliers & les bourgeois., qui eut de fâcheu-
fes fuites.* Le lundi & le mardi gras quelques écoliers
clercs allèrent prendre l’air & fe divertir au faux-
bourg S.. Marceau , alors feparé delà ville. Après
avoir joüé quelque temps,ils s’arrêtèrent dans un cabaret
où ils trouvèrent de bon vin ; mais aïant pris, querelle
avec l’hôte fur le prix, ils commencèrent de part
6 c d’autre à fe donner des fouflets & s’arracher les cheveux.
LeS gens du quartier accoururent & délivrèrent
le cabanctier d’entre les mains des clercs., qu’ils
mirent en fuite, après les avoir, bren battus 6 c même
bleifé ceux qui refiftoient le plus. Etant rentrez
dans la ville tout déchirez , ils exciterent leurs camarades
à les vanger ; enforte que le lendemain plusieurs
fortirent armez d’épées 6c de bâtons ; & étant
cintrez par force dans un cabaret, y briferent tous les
vaiffeaux , & répandirent le Vin fur le pavé : puis s'avançant
dans les rues, ils fe jetterent fur tous ceux
qu’ils rencontrèrent hommes & femmes, & en blef-
ferent plufoursi. ■ : e jspifi
Le doyen du chapitre de S. Marcel en porta fa
plainte au légat Romain 6 c à l’évêque de Paris, qui
allèrent erifemble trouver la reine Blaûche alors re-
A N. I l i 9 .
L i v r e s o i x a n t e d i x - n e u v l e ’m ë î 6 6 j
gente, la priant de reprimer ce défordre. Elle Commanda
au prévôt de Paris 6 c à quelques-uns de fes
gens d’aller promptement châtier les auteurs de cette
violence fans épargner perfonne. Etant fortisüls
trouvèrent hors des murs de la ville quantité de
clercs qui fe joüoient, mais qui n’a voient point eu
de part a la violence : car ceux qui l’avoient com-
mife etoient des Picards. On nommoit deUors ainfi
les peuples les plus voilins de là Flandre. Les archers
du prévôt fe jetterent fur ceux qu’ ils.- trouvèrent,
quoiqu’ils fuifent fans armes , en blefferent, en dépouillèrent
6 c en tuerent quelques uns-: les autres
s enfuirent & fe cachèrent dans les vignes 6c les carrières.
On trouva entre les morts deux clercs confi-
dcràbles par leurs richelfes & leur autorité , îl’un Flamand,
& 1 autre Normand. Alors les profeifeurs de
l’univerfité iufpendirent toutes les leçons & les dif-
putes, 6 c vinrent en corps trouver la reine & le lêwat,
demandant juftice ; & remontrant qu’il n’étoit pas
raifonnable,que la faute de quelques écoliers méprifa-
bles portât préjudice à toute l’univerfité : mais qu’il
falloir fe contenter de punir les coupables.
L univerfite n ayant pas eu fatisfadion de la reine,
du légat, ni de 1 evêque de Paris, tous les maîtres &c
les écoliers fe difperferent ;en forte qu’il ne demeura
pas à Paris un feul dodeur fameux. La plus grande
partie fe retira a Angers, quelques-uns à Orléans j d«w«.. n. j.
Ôc 1 on croit que ce fut 1 origine de ces deux univer- *
fitez. D autres allèrent a Reims, plufieurs à Tou-
loufe , quelques-uns en Efpagne,en Italie&en d’autres
païs étrangers : plufieurs en Angleterre ., où le
roi Henri III. les invita avenir tous, leur offrant tel-
P p p p ij