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Sut. 7. Non.
du procez de ces heretiques, pour ramener ceux qu’ils ont féduits.’
Voulez-vous, ajoûte-t’i l , que nous n’ofions les faire lire jufques an
bout, s’ils contiennent l’exécution fanglante de ces malheureux? Dans
une autre lettre à Marcellin,il dit, que les fouffrances des ferviteurs
de Dieu feroient deshonorées par le fang de leurs ennemis , 8t cite
l’exemple des Martyrs d’Anaune.
C ’étoit trois ecclefiaftiques qui furent tuez par les barbares du
Trentin aufquels ils prêchoient l’évangile. Les meurtriers furent prit,
mais on demanda leur grâce à l’empereur, qui l’accorda facilement.
Dix ou douze ans auparavant Marcel évêque d’Apamée enSyrieayant
été brûlé vif par des payens, dont il avoit abatu le temple, fes enfans
vouloient venger fa mort, mais le concile de la province s’y oppofa,
jugeant qu’il n’étoit pas jufte de pourfuivre la punition d’une mort,
dont il falloit plutôt rendre grâces a Dieu. Entre plufieurs autres exemples
femblables, je m’arrête à celui-ci, parce que rien ne fait mieux
voir quel étoit fur ce point l’efprit de l’églife que la decifion d’un
concile entier.
Mais cette fainte difeipline étoit oubliée dès le huitième fiecle. La
mort de S. Boniface de Mayence fut vengée par les chrétiens du pais,
& plufieurs payens tuez à cette occafion. S. Venceflas duc de Bohême
ayant été tué en haine delà religion par fon frere Boleflas .- Ottonl.
roi d’Allemagne fit la guerre à celui-ci pour venger la mort du martyr.
Boleflas le cruel roi de Pologne ayant tué S. Staniflas évêque de
Cracovie, fut privé de la dignité royale par le pape Grégoire VIL
fuivant les hiftoriens Polonois. Si-tôt que S. Thomas de Cantorber-i
eût été tué , le roi de France & l’archevêque de Sens fon beau-frere
envoyèrent au pape demander juftice de la mort du faint prélat,qu’ils
traitoient toutefois de martyr: & le pape ne fe laifla fléchir qu'à de
preffantes follicitations, pour ne pas excommunier le roi d’Angleterre
8c mettre le royaume en interdit: ce qui, fuivant les maximes du tems,
tendoit à le détrôner. Auffi ce prince en eut une telle alarme, qu’il fe
retira en Irlande, jufques à ce qu’il fût alluré de fon abfolution. Le
pape Innocent III. décerna les plus grandes peines contre le comte de
Touloufe, qu’on croyoit auteur du meurtre du bienheureux Pierre
de Caftelnau.il ordonna de le dénoncer excommunié; il déclara tous
ceux qui lui avoient fait ferment difpenfez de l’obferver, 8c permis à
tout Catholique de pourfuivre fa perfonne 8c s’emparer de fes terres.
Enfin rien n’eft plus éloigné de l’ancienne douceur ecclefiaftique que
la conduite de Henri archevêque de Cologne pour venger la mort de
S. Engelbert fon predecefleur. Si-tôt. qu’il eft élu archevêque il fait
ferment de pourfuivre cette vîngeance toute fa vie. Il fait porter avec
lui le corps à la diete 8c le prefente au roi 8c aux feigjneurs : Il fait
mettre au ban de l’empire le comte Frideric auteur du meurtre : il
promet mille marcs d’argent à quiconque le lui livrera, il les paye au
double; 8c l’ayant pris le fait mourir cruellement par la main dubou-
reau , quoiqu’il témoignât tout le repentir poflible.
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A" l’égard des heretiques, ceux qui furent découverts à Orléans &
convaincus en prefencc du roi Robert,furent brûlez auffi-tôt ; & ii
lès évêques ne pourfuivirent pas leur mort, du moins il ne paroît pas
qu’ils s’y oppofaifent. Mais les Bogomiles Manichéens comme ceux-ci
que l’empereur Alexis Comnene découvrit à C. P. furent condamnez
au feu par le clergé & par le patriarche même. Ce fut la peine ordinaire
de ces heretiques nommez Cathares , Patarins, Albigeois & de plu-
iïeurs autres noms fuivant les pais, mais tous Manichéens. Ils avoient
été condamnez à mort dès le quatrième fiecle par l’empereur Théodor
e , ^ enfuite par l’empereur Juftin, & leurs abominations le meri-
toient bien : mais ce n’étoit pas aux ecclefiaftiques à en pourfuivre
Texecution. Auifi voyons-nous que le concile de Latran fous Alexandre
III. reconnoît que l’égliie rejette les exécutions fanglantes, quoiqu’elle
fôuftre d’être aidée par les loix des princes Chrétiens pour
reprimer les heretiques ; la maxime a toujours été confiante.
Mais dans la pratique on ne l’a pas tôûjours fuivie. Quand le pape
Innocent III. écrivok au roi Philippe-Augufte d’employer fes armes
"contre les Albigeois i & quand il faifoit prêcher en France la croifade
contre eux , étoit-ce rejetter les exécutions fanglantes ? Je parlerai des
croifades en general dans un autre difcours: je ne parle ici que delà
pourfuite des heretiques , & j’avoüe que je ne puis accorder la conduite
des ecclefiaftiques du treizième fiecle avec celle des faints du quatrième.
Quand je vois les évêques & les abbez de Cifteauxàlatêtede
ces armées qui faifoient fi grand carnage des heretiques, comme a la
prife deBeziers. Quand je vois l’abbé de Cifteaux defirer la mort des
heretiques de Minerbe, quoiqu’il n’ôsât les y condamner ouvertement
parce qu’il étoit moine 8c prêtre ; & les croifez brûler ces malheureux
avec grande jo y e , comme dit le moine de Vaux-Sernai en
plufieurs endroits de fon hiftoire, en tout céla je ne reconnois plus
l’efprit de l’églife.-
Si l’on n’épargnoit pas la vie des heretiques^ il ne faut pas s’étonner
qu’on leur ôtât leurs biens. Auffi avez vous vû que Grégoire VII.
offroit à Suenon roi de Danemarc une province très-riche occupée par
des heretiques pour être le partage d’un de fes fils: comme fi l’he-
refie étoit un titre legitime de conquête. Depuis les canoniftes ont
établi en maxime que les heretiques n’ont droit de rien poifeder: fe
fondant fiir quelques paífages de S. Auguftin rapportez par Gratien.
Mais ils ont étendu à tous les heretiques & à tous leurs biens ce que S. Auguftin
ne dit que des Donatiftes , des amendes pécuniaires décernées contre
eux & des biens de l’églifp qu’on les avoit obligez à rendre. Laiffez les
reflexions de Gratien, les fommaires 8c lés glofès modernes & lifez
les textes originaux: vous verrez qu’ils ne refpirent que douceur &
charité, & qu’il ne s’agit que de reftitutions juftes & de peines medicinales
pour la converfion des heretiques.
Quand S. Grégoire de Nazianze fut appelle à C. P. quoiqu’il pût fe
prévaloir de toute la puiffance de l’empereur Theodofe, il ne s’apLiv
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