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------------- Guillaume fon predecefleur pourfuivoit fa canoni-
A n, iz i . fation depuis plufieurs années^ Il avoit envoyé plu*
iieurs fois pour cet effet des députez pour lui Si pour
fon chapitre au pape Innocent I I I . qui avoit jugé à
propos de différer afin de s’affurer davantage de la
faintçté de l'archevêque Guillaume. Geraud continua
fes pourfuites auprès du pape Honorius, qui lui
répondit en 12 17 . qu’encore que les vertus foient
Rai», ». ¿4. fuffifantes pou rendre un homme faint devant Dieu
les miracles font népeffaires pour le déclarer faint
devant les hommes ; & que l’un Si l’autre doit concourir.
Ç ’eft pourquoi il commit Guillaume de Sei-
gnelai évêque d’Auxerre Si deux abbez de l’ordre
de Cifteaux pour informer de la vie Si des miracles
de l’arclfevêque Guillaume, Si en envoyer les preu*
ïmr.iUurU. ves à Rome. Geraud y alla lui-même fqlliçiter cette
*jjm affaire, qui fut terminée l’année fuivante, Car le pape
soit,.10, ■jtrtv. Honorius ayant reçu. K examiné les informations
r» !-Ms8- ^es j.rojs comp i{ faires 3 tint unconfiftoirepublic, ou
il appella tous les évêques qui fe trouvèrent à Rome ,
Si y fit lire les informations. L’éyêque de Prague eu
Boheme qui étoip prefent , rapporta la révélation
qu’un doyen de fon diocefe prétendoit av °ir eue touchant
la fainteté de l’archevêque de Bourges , & le
m EM d.o-ycn fut ojii. Enfin touteonfideré le pape à la prière
Hift.'Vniverf. de l’archevêque, du chapitre 8i des éypques fuffra-
u' y p' gans, ordonna que Guillaume archevêque de pour-
ges feroit mis au jnombre des faints, & fa fête celer
brée tous les ans le jour de fa m o rt, c’eft-à-dire le
sup.Uv.irxyi. dixième de Janvier. La bulle eft du dix-feptiéme dç
Mai 1218. L’archevêque Geraud étantrevenu à Bourges
, affembla les évêques fe? fuffragans avec les abbez
L i v r e s o i x a n t e - d i x . h u i t i e ’me. 4
Si le clergé leva de terre le corps de faint Guillaume —
Si le transféra dans une châffe d’or & d’argent. H ‘ Iil> '
mourut la même année le feptiéme de Juillet après
avoir tenu le fiege de Bourges neuf ans Si trois mois,
Si eut pour fucceffeur Simon de Sulli chantre de la
même églife, après fix mois de vacance.
Saint Dominique étoit alors à Rome, y étant venu xvri.
, . / >-i r r r • t ' r* * Freres Prêcheurs la même annee quil envoia les ditciplcs a Paris, à Boulogne,
c'eft-à-dire en 12 17 . Il y prêcha fouyent Si avec tant } ŸoZ?m}. *'
d’humilité Si de fo rc e , que, l’empreffement étoit
grand pour l’écouter. De Rome il envoïa à Boulogne *■
au commencement de cette année 12 18 . deux de fes
difciplcs Jeande Navarre Si Bertrand, puis frere Chté-
tien avec un frere convers, Si ils y fouffr irent une extrême
pauvreté. La même année vint à Rome Manaf-
fés de Seignelai évêque d’Opleans Si avec lui Renaud
de faint Gilles doéteur fameux , qui avoit enfeigné le
droit canon à Paris pendant cinq ans. Renaud étant
entré en converfation familière avec un cardinal, lui
déclara le deffein qu’il avoit formé d’aller par le
monde prêchant Je fu s -C h rift, Si imitant fa pauvreté
: mais il ne voïoit pas encore comment en venir
à l’execution. Le cardinal lui dit : Voilà ce que
vous defirez. Il s’élève un nouvel ordre qui fait pro-
feffionde prêcher en pratiquant la pauvreté volontaire
; Si fon fondateur eft ici occupé à la prédication.
Renaud plein de joïc fit venir faint Dominique , Si
charmé de fa prefence, de la douceur Si de la folidi-
té de fes difeours, il réfolut fans différer d’embraf-
fer fon inftitut. Mais auffi-tôt il tomba malade , Si
fi dangereufement, que les médecins defefperoienç
de fa vie. Dominique eut recours à la priere, Si le
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