
A n . 112.8.
XLIV.
Mort d’Etienne
de Langton. Election
conteftée.
M a t t h . T a r i s . .
1 1 2 .8 . S u p . l i v . LXXVI. ». 3».
C a v e , f k c . f c h o l .
p . 4 8 8 .
1 H i s t o i r e E c c l e s i a s t i q u e .
ces deux ordres militaires, les a dépouillez par vio»-
lence de plufieurs terres ; & veut anéantir les privilèges
qu’ils ont du faint fiege,pour les foumettreà laju-
riidiélion de l’empereur. Il a rendu aux Sarafins cent
efclaves que les Hofpitaliers & les Templiers avoient
en Sicile & en Poüille, fans leur en donner aucun
dédommagement. Sçachez encore que bien que
'l’empereur fe foit embarqué avec peu de troupes , il
a envoyé contre le patrimoine de l’églife une grande
armée de Chrétiens &c de Sarafins. C’eft pourquoi
nous vous mandons de publier tout ceci dans l’étendue
de votre légation, & d’exhorter les fideles
à défendre la foi & la religion comme il&foûtien.-
droient leurs intérêts particuliers.
En Angleterre Eftienne de Langton archevêque
de Cantorberi mourut le neuvième de Juillet 1 1 1 8 .
après avoir tenu ce fiege vingt-deux ans. Illaiflaplufieurs
écrits, principalement des Commentaires fur
l'écriture, que l’on garde manufcritsdans les biblior
teques d'Angleterre- Après fa more les moines de
Cantorberi avec la permiflïon du roi élurent de leur
corps le doéteur Gautier de Hemesham letroifiéme
jour d’Août : mais quand ils l’eurent prefentéau roij
après une longue délibération il le refufa. On lui réprochoit
que fon pere avoit été. pendu comme convaincu
de larcin qu’il s’étoit déclaré contre le roi
Jean du tcms de l’interdit. Les évêquesde la province
objeéloient d’ailleurs à Gautier , qu’il avoit abufé
d’une religieufe & en avoit eû, des enfans , &.foû-
tenoient que l’éleélion n’avoit pas dû être faite fans
eux. Gautier foûtenoit vigourcufement fon élection,
&. ayant appelle au faint fiege, il prit avec lui queb
L i v r e s o i x a ï ï t e - d i x - n e u V î ê ’me. 6]$
qucs-uns des moines, alla fe prefenter au pape & lu i » N
demanda inftamment de la confirmer. Mais le pape
fçachant que le roi & les évêques s’y oppofoient, remit
la décifion de l’affaire juiques à ce qu’il en fût pleinement
informé. Le roi & lesévêques ayant "appris-
que Gautier étoit allé en cour de Rome, firentredi—
ger par écrit les reproches propofés contre lu i, &C'
les envoyèrent au pape fceliés de leursfceauxpar les-
évêques de Rochefter & de Chefter, avec le docteur-
Jean archidiacre de Bedforu, pour être leur avocat-
Le pape ayant pour bien examiné par le confeil des
cardinaux donna jour aux parties pour les juger définitivement
au lendemain des cendres : c’eft-à direc
au jeudi premier jour de Mars 12.2.9-..
La même année 12.2.8. vint en Angleterre un ar- xlv.
chevêque de là grande Arménie , pour y vifiter les m^ntnenAn^é-
reliques des Saints &i les lieux de dévotion-, comme
il avoit fait dansles autres royaumes,-portant des
lettres de recommandation du pape. Il vint entre-
autres au monaftere de faint Alban premier martyr
d’Angleterre,. & fut bien reçû par l’abbé & les mob
nés , entre lefquels étoit Matthieu Paris hiftoriery
fameux. L’archevêque Arménien fit quelque fejour
en ce monaftere pour fe repofer de fes fatigues ; &-
par fesinterpreteS il faifoit plufieurs queftions fur
la religion & lés moeurs dupais., & racontoit de fon-
côté plufieurs merveilles des provinces d’Orients. U n
moine lui demanda fi en fon pais on célébrait la
Conception de la Sainte Vierge. Oui, dit-il, & lar
raifon c ft , qu’un ange l’annonça à Joachim affligé*
& habitant alors dans le défert. Par la même raifon-
nous faifons celle de S. Jean-Baptifte:, & pour-celle;
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