
A n i 2.06 206 H i s t o i r e E c o l e s i a s t i q u e ? • l'on devoit donner à l’églife entre lui, & le patriarche
Thomas d’unepart,&le prince Henri regent de
l’empire, les barons, les chevaliers 8c le peuple d’au-
tre.Pour recompenfer les églifes des domaines qu’elles
pofledoient fous la domination des Grecs , Henri
promet de leur donner hors des murs deC.P.la quinzième
partie de tous les domaines, citez,châteaux,
villages,champs, vignes,bois , prez& autres immeubles
& revenus. Tous les cloîtres même dans C.
P. feront à l’églife en entier : s’il eft neceflaire de
fortifier un cloître,on ne le feraquedu confentement
du patriarche, ou de l’évêque diocefain. Les laïques
donneront auffi auxéglifeslesdixmesdetouslcsLatins
& fi avec lepeuletems on peut jperfuader aux Grecs
de donner auffi les dixmes, les laïques ne s’y oppofe-
ront point. C’eft que le payement des dîxmesn’a ja-;
mais été établi chez les Grecs comme necciTaires?
Toutes les perfonnes & les biens ecclefiaftiques, les
clercs & les religieux tant Grecs que Latins, & ceux
qui fe réfugieront dans les églifes, feroftt exempts
de toute jurifdidfion laïque, félon la plus favorable
coutume deFrance.Dans les nouvelles conquêtes
l’églife aura la première fon quinzième avant qu’on,
les diftribuë. Ce concordat fut paflfé à C.P.le dix-fep-
tiéme de Mars na<i. &c le pape le confirma par fa
F>uile du cinquième jour d’Août de la même année.
Cependant le patriarche Thomas avoit envoyé au
pape une députation folemnelle,pour lui témoigner
fa foumiffion 6c lui faire des plaintes, des confulat-
tions & des prières fur divers articles : à quoi le pape
répondit par une longue lettre,qui commence ainfi:
Entre les quatre animaux qui font décrits autourdu
I * . ep. 14 1 .
ap- Rain• i to i.
n. 5.
XXV.
Réponfe du pape
au patriarche
Thomas*
G. n. io i.
ix . ep. 140*
jSU/tf n. 6.
L i v r e s o i x a n t e - s e i z i e ’ me . 107
trône ,Ezechiel met la face d’aigle au-deflus des autres
: parce qu’entre les quatre églifes patriarcales
que ces animaux fignifient, &c qui font autour du
faint fiege comme fes fervantes, celle de C,P. a la
prééminence.Il fait fans doute allufion à l’aiglefy m-
bole de l’empire. Entrant en matière il dit r Vous demandez
que nous déclarions nulles les donations
degliies & de bénéfices faites par le légat Pierre de
Capoüe, parce qu’il a conféré un trop grand nombre
d eglifes&à perpétuité fans votre confentement,
ni du chapitre de la grande églife.Mais nous ne pouvons
vous accorder cette demande , parce que le légat
Pierre nous a mandé , qu’après avoir reçu la légation
de C. P. il a conféré quelques églifes à des"
églifes &i à d’autres lieux delaprovincedejerufalem:
qui les avoient déjà en garde pour fubvenir aux be-
foins de la terre fainte, Sc ainftitué des clercs en
quelques églifes, voyant l’utilité qui en pouvoit revenir.
C’eft pourquoi fçaehant qu’après fon départ
vous prétendiez changer ce qu’il avoit réglé,il a tout
mis fouslaprotedfciondu faint fiege,auquel il a appel-
lé de tout le changement que vous pourriez faire r
or nous ne pouvons agir au préjudice de cet appel.
Et vous ne devez point vous étonner que le légat
ait donné ces bénéfices en vôtre prefence fans vous
confulter; puifque vous en avez donné de bien plus
grands , fçavoir l’églife de fainte Soph ie chef du
patriarcat, des archevêchez&dès évêchez enfaprefence
& fans le confulter, quoi qu’il nous reprefen-
t ât.Nous vous accordons toutefoisque ceux qui pof-
fedent cesbenefices vous rendent l’obéïifance dûë,if
quelqu’une de leurs églifes n’étoit exemte de la ja