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434 H i s t o i r e E c c l e s i a s t i q u e .
' fens aux évêques de Vincheftre , de Vorchefter &
d’Oxford, à l’archevêque de Dublin & aux feigneurs
attachez au roi Henri,particulièrement au maréchal.
ep. 44. Il écrivit auffi à l’archevêque de Bourdeaux Si aux
Ep. 3*. feigneurs de deçà la mer fournis au prince. Au contraire
il s’efforça de ramener à l’obéiffance de Henri
ceux qui lui étoient encore oppofez , leur reprefen-
tant qu’ils y étoient obligez en confcience , que la
mort du roi Jean leur ôtoit tout prétexte de révolté,
que la loi de Dieu ne permettoitpas que le fils portât
xvm. 10, l’iniquité du pere -, Si qu’il étoit de leur honneur
de fe réconcilier avec le jeune roi , dont l’âge étoit
la preuve de fon innocence , s’ils vouloient éviter le
reproche de trahifon. Ces lettres ne furent pas fans
effet ; il y eut même quelques feigneurs François qui
fe retirèrent du fervice du prince Louis, Si le comte
de Rouci demanda Si obtint du pape l’abfolution
de l’excommunication.
Cependant le pape craignant de s’attirer l’indignation
du roi de France par la protection qu’il donnoit
au jeune roi d’Angleterre : écrivit à l’abbé de Cîteaux
Si à l’abbé de Clairvaux , dont il fçavoit que le crédit
étoit grand auprès du roi Philippe Si de Louis fon
fils. V ous irez., dit-il,trouver le roi de notre pa rt,&
profternez en terre vous le prierez avec larmes, Si le
conjurerez par le fang de Jefus-Chrift , tant pour fa
propre gloire,que pour lerefpeCt du faint fiege,de remettre
aux jeunes princes l’offenfe qu’il peut avoir re-
çûë du roi leur pere -, Si de procurer fincerement le
retour de fon fils, Si la reftitution de ce qu’il a pris
du roïaume d’Angleterre : pour nous délivrer lui Si
nous de la fâcheufe nçcçffité ofi fon fils nous a n}i$,
L i v r e s o i x a n t e d i x -h u i t i e ’m e . 435
Vous irez auffi trouver le prince Louis , Si vous le T ~
conjurerez de même au nom de celui qui eft au-def- % ' 11 1 '
r 1 i l ’ 1 1 n‘ 1 9 ' fus des roiaumes de la terre , Si les donne à qui il lui
plaît, de ceffer de perfecuter ces pupilles, fe vaincre
lui-même, & facrifier à Dieu Si au faint fiege la honte
qu’il pôurroit craindre en cette occafion. Mais ne
biffez pas de lui déclarer que s’il ne fe rend à vos exhortations
, comme nous ne pouvons abandonner ces
pupilles, nous invoquerons contre lui le ciel & la terre
, Si nous appefantirons fur lui notre main de tout
notre pouvoir, félon qu’il nous fera infpiré d’enhaut.
La lettre eft du fixiéme Décembre 12.1g.
Le pape exhorta auffi le jeune roi Henri à protéger
Berengere de Navarre, veuve du roi Richard fon oncle,
qui s’étoit retirée au païs du Maine,apparemment
dans les terres de fon douaire. Elle fe plaignit au pape
Honorius que quelques clercs de fes terres quittoïent expart.
l’habit Si la tonfure cléricale , Si fe marioient publi- elericquement
: puis , quoique tout occupez du négoce Si ¡ffiL
d’affaires temporelles,ils reprenoient la tonfure pour m -
frauder la reine des droits qu’elleavoit fur eux,fous
prétexte du privilège de la clericature. D’autres,
fans quitter la tonfure , fe marioient Si menoient
une vie toute feculiere. L evêque même , le doïen ,
l’archidiacre & le chapitre du Mans protegeoient ces
prétendus clercs, au préjudice de la reine. Le pape
lui permit d’exercer fur eux fa jurifdiition comme
fur les autres hommes mariez , & d’eXie:er d’eux les
mêmes droits. Il lui permit auffi de faire punir comme
laïques ceux qui fe difoient clercs / s’ils avoient e. 17. i, j>™;t
été pris en flagrant délit, fans porter l’habit ni ta tonfure.
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