
A n. i ri i.
XI.
Victoire d* A'l“
fonfc XI. fur
les Mores.
j 4p. Inn? xy. ep.
i;8i.
/Rod. x i i i . f* Z©,
Rich, de. S, Ger.
X T . ep. i t y
52.0 H i s t o i r e E c c l e s i a s t i q u e .
8c ayant pris la vraye croix , il viendra proceffio*
nellement auxdegrez qui iont au milieu de la place ,
d’où il fera un fermonau peuple. Enfuitelestemmes
iront à fainte Croix, où le cardinal leur celcbrerala
■mefie : le pape la dira à la bafilique de Latran pour
tous les hommes clercs ôc laïques : puis ils iront nuds
pieds à fainte Croix.Tous jeûneront fans manger de
poiifon ni rien de cuit, ceux qui pouront jeûneront
au painôcà l’eau : 8c feront des aumônes abondantes.
Le pape reçût quelque tems après une lettre du
roi Alfonfc contenant la relation de la viéfoire qu’il
avoit remportée fur lesSarrafins,dans la plaine nommée
Las navas de Tolofa près delaSiera-morena ,
le lundi feiziéme de Juillet i u t . de l’ereEfpagnole
1250. de l’Hegire 609. Ony prit cent quatre-vingt-
cinq mille cavaliers 8c des gens de pied fans nombre:
il y en eut plus de cent milletuez 8c des Chrétiens
feulement environ trente , Si on fit un très-riche butin.
A cette bataille fe trouvèrent les rois d’Arragon
8c de Navarre 8c plusieurs prélats. Rodrigue archevêque
de Tolede , qui faiioit porter fa croix devant
l u i , Arnauld archevêque de Narbonne5Tellésévêque
de Palencia, Rodrigue de Siguença,Menendo de
Offuma , Dominique dePlacentia, Pierre d’Avila
avec quantité de clercs, qui chantèrent un Te Deum
fur le champ ena&iondegraccdelaviétoire. Avec
fa lettre le roi de Caitille envoya au pape des prefens
magnifiques de fon butin,fçavoir une tente toute de
foye 8c un étendart tiffu d’or, qui fut fufpendu dans
l’églifede S. Pierre. Le pape ayant reçu cette heu-
reufe nouvelle , affemblale clergé 8c le peuple de
Rome, rendit grâces à Dieu, 8c fit lire lalettre du
L i v r e soix ante -dix - sept ie’me. 321
roi de Caftille, qu’il expliqua de fa propre bouche, la
craduifant deLatin en Italien; 8c y ajouta un difeours
con venable au fu jet,comme il témoigné par fa lettre
du vingt-fixtéme d’Oétobre 1211.
La guerre continuoit toujours en Languedoc contre
les Albigeois,Scconliftoit à affieger plufieurs places
l’une après l'autre. L ’évêque deCarcaifoneGui,
auparavant abbé de Vaux-Sernai y tenoitla place
de l’archevcque de Narbonne légat; 8c preiToic la
guerre avec un travail infatigable, fe donnant à
peine le tems neceffaire pour la nourriture 8c le
fommeil. Plufieurs autres prélats étoient à cette
guerre que l’on appelloit l’affaire de T. C. entre autres
Robert archevêque de Roüen, Robert évêque
élu de Laon , Guillaume archevêque de Reims qui
fe trouva au fiege deMoiffac, les évêques de Toul
& d’A lb i, Guillaume archidiacre de Paris, qui re-
fufa l’evêché deBeziers 8c plufieurs abbez.
Au mois de Novembre de la même année m a .
Simon comte de Monfort affembla à Pamiers tous
les évêques 8c les nobles des pais defonobéïffance,
pour tenir un parlement 8c y faire des reglemens:
afin de rétablir la religion, la paix 8c les bonnes
moeurs. Car depuis long-tems ce païsctoitpleinde
brigandages, 8c les plusfoibles étoient opprimez par
les plus puiffants. Le comte voulut donc donner aux «
feigneurs des regles certaines pour borner leur puif-
fance; que les nobles fubfiftaiTent de leurs revenus,
8c que le petit peuple vécût fous leur proteélion ,
fans être chargé d’exaétions exceifives. Pourdreffer
ces reglemens on choific douze commiffairesdeux
évêques, celui de Toulouie 8c celui de Conferans ;
Tome XVI. S s'
A n. 12,12,.
XII.
Suite de l'affaire
des Albigeois.
Hift, Mbig* £.
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to. x i , conc* p- lo.