
A n . izzz.
Dtich. to. ?. p.
773. G. de Pod.
La.tr. c. 34. Catti.
comte}.p. 317.
Bt ru. Guid. p.
43-
Catel.p. 318,
Nifmes & l'évêque de Beziers chargez de fes lettres
que nous avons vues. La lettre eft du quatorzième de
M a i izzz.
Le comte Raimond que l’on nommoit le vieux par
rapport à fo n .fils , étoit cependant paifible pofTeiTeur
de T ou loufe, où il mourut lubitement au mois d'Aoûc
de la même année izzz. Le matin il avoit été faire fa
priere à N . Dame de la Daurade, & comme il étoit
excommunié il fe tint à fon ordinaire à la porte de
l ’églife en dehors. Il y retourna après dîner quoiqu’il
fû t in d ifp ofè 8c fi foible qu’il ne fe pouvoit lever
fans aide : puis étant allé dans une maifon de la pa-
ro iife S . S e rn in , après.avoir mangé des figues il fe
trouva plus m a l , & envoïa chercher promptemenc
Jourdain abbé de faint Sernin , pour le reconcilier à
l ’é g life , & lui apporter le viatique , témoignant une
grande douleur d’être excommunié. Mais quand l’abbé
a rriv a , le comte a voit perdu la parole ! feulement
il lui tendit les bras élevant les yeux au ciel , & tint
jufques à la mort fes mains jointes entre celles de
l’abbé , témoignant une grande contrition. Quatre
ans auparavant il s’étoit alfocié à l’ordre des H o fp i-
taliers deS. Jean de Je ru fa lem , qui avoient une mai-
fo n àT o u lo u fe . Sçachantdonc l ’extrémité où il éto it,
ils vinrent te trouver f & l’un d’eux jetta fur lui un
manteau de l’ordre. On voulut le retirer , mais le
comte le retint avec fes mains, & baifoit devotement
la croix coufuë fur ce manteau.
Après qu’il fut mort, l’abbé de S. Se’rnin dit tout haut
que l’on priât Dieu pour lu i , Ôc vouloir retenir fon
corps, parce qu’il étoit mort dans fa paroiffe : mais les
freres Hofpitaliers l’emporterent dans leur églife de
L i v r e s o i x a n t e -d i x -h u i t i e ’m e . 737
S . Je a n , où il avoit élûfa fepulture : toutefois ilsn ’o-
ferent l’enterrer, parce qu’il étoit excommunié ; &
fes os reftea-ent dans le cimetiere en une caiffe de bois
où on les vo yo it encore trois cens ans après. Raimond
V I I . dit le jeune , fucceda à fon pere au comté de
T ou loufe étant âgé de vingt-cinq ans continua
la guerre contre Amauri de M o n t fo r t , qui fe difoit
auflï comte de Tou lou fe .
Les freres Prêcheurs tinrent cette année izzz. leur
troiiîéme chapitre général à la Pentecôte , qui fut le
vingt-deuxième jour de M a i, &c ils le tinrent à Paris,
comme il avoit été convenu. Pour remplir la place v a -,
cante par le décès de S. D ominiqu e, on y élut maître
général de l’ordre frere Jou rda in de Saxe , quoiqu’il
n’y eût pas deux ans & demi qu’il y étoit entré. Il eût
un grand zele pour l ’accroilfement de l ’ordre, & s’a-
pliquoit tout entier à y attiter des fujets. C ’eft pourquoi
il demeutoit prefque toûjours aux lieux où é-
toient les écoles les plus célébrés, & paffoit ordinairement
le carême une année à Paris, & l’autre à Boulogne.
C ’étoit comme deux fémin a ire s, d’où il envoient
des religieux aux diverfes provinces, & quand
il arrivoit a ces deux maifons il faifo it faire grand
nombre de tuniques, dans la confiance que Dieu leur
envoyeroit des freres ; & fouvent il en venoit ta n t ,
qu’elles ne fuffifoient pas ; fouvent il mit fa bible en
gage pour payer les dettes des écoliers qui entroient
dans l’ordre. Ses difeours avoient tant de force & de
grâce que les écoliers ne pouvoient fe raifaiier de-
l ’entendre : foit dans les fermons, foit dans les con -
fereptes fpirituelles. C ’eft pourquoi quand il étoit à
P a r is , c’étoit toûjours lui qui prêchoit aux freres :
Tome X V I. Y y y
A N , \zzz.
LIT.
Jourdain generai
des freres Prêr
cheurs.
Vita S. Domini
per Theod. lib. v i.
c . I.V
ita B. Jord.
ap. Boll. 13. Feb.
to. 4.p .p z l.7zb'