
3J4 H i s t o i r e E c c l e s i a s t i q u e .
fe Si fon fils, le comte de Foix & fon fils, le comte
* ' de Comminges & tous leurs fauteurs : entre lefquels
étoit fans doute le roi d’Arragon : mais les évêques
fupprimerent exprès fon nom. Le jeudi douzième de
Septembre comme les croifez fe préparoient à la bataille,
1 evêque de Touloufe vinc la mître en tête &
la vraie croix entre fes mains. Alors les croifez def-
cendirent de cheval, & vinrent l’un après l’autre adorer
la croix : mais levêque de Comminges voi'anc
que cette adoration dureroit trop, prit la croix de la
main de Févèque de Touloufe &c monté fur un lieu
élevé, leur en donna la benediétion, difant : Allez
au nom de Jefus-Chrift, je vous réponds & ferai votre
caution au jour du jugement, que quiconque mourra
en cette bataille, recevra la récompenfe éternelle
& la gloire du martyre fans paffer en purgatoire :
pourvu qu’il foit confeiïé & contrit, ou du moins
qu’il ait une ferme réfolution de fe prefenter au prêtre
auflx-tôt après la bataille, pour les pechez dont
il ne s’eft pas encore confeiTé.
L ’évêque de Comminges répéta plufieurs foistxtte
promeiïeà la priere des croifez, les autres évêques
la confirmèrent , & auiïi- tôt les troupes s’étant rangées
en trois corps en l’honneur de la fainte Trinité
marchèrent contre l’ennemi. Cependant les évêques
& les clercs entreront dans une églife & commencèrent
à prier pour les combattans à haute voix & avec
de grands gemilfemens : les croiféz chargèrent les
ennemis, les enfoncèrent, le roi d’Arragon fut tué
& la viéloire complette. Le lendemain les évêques
qui avoient été prefens écrivirent une lettre adreiTéo
à tous les fideles, contenant le récit de l’aéhon & de
L i v r e s o i x a n t e -d i x -s e p t i e ’m e . j j y
toutes les démarches qu’ils avoient faites auparavant, —------------
pour obtenir la paix du roi d’Arragon & des Tou- I 1I3‘
loufains. Ils la finiiîent ainfi : Le nombre des niorts Tc- v-“M- f
de la part des ennemis eft fi grand qu’il eft impoifi-
ble de le fqavoir : des nôtres il n’y a eu qu’un feul
chevalier tué & très-peu de fergens. Nous, les évêques
de Touloufe, deNifmes, d’Uzés, de Lodevej
de Beziers, d’Agde & de Comminges, & les abbez
deClairac, de Vallemagne & de faint Tiberi, qui
par l’ordre de l’archevêque de Narbonne légat du
laint fiege, faifions tous nos efforts pour négocier la
paix, témoignons que ce que deffus eft très-veritable.
Donné à Muret le lendemain de la viéloire , fçavôir
le vendredi dans l’odtave de la Nativité de la iainte
Vierge l’an 1213. Le corps du roi d’Arragon trouvé
nud fur le champ de bataille fut enterré par les che- g*«h. de r<,j.
valiers Hofpitaliers de faint Jean, aufquels il avoit
fait du bien.
Le pape aïant reçu les lettres du roi d'Angleterre . XXI,X'
T» f i r 1 • • / 1 ■ r / r Suite de l abfolu- que Pandolfe lui avoir envoïees, lui ht une reponie tion du roi Jeatu
qui commence ainfi : Nous rendons grâces à celui *vr. Et’P- 7*
qui fçait tirer le bien du mal , de vous avoir infpiré,
non feulement de recevoir la forme de fàtisfârftion
que nous avions dreifée avec grande délibération :
mais encore de foumettre à l’églife Romaine votre
perfonne & votre roïaume. Car qui vous y a induit
finon cet cfprit divin qui foufle où il veut ? vous
poifedez maintenant votre roïaume d’une maniéré
plus fublime & plus folide qu’auparavant : puifqu’il
eft devenu un roïaume facerdotal fuivant les paroles
de l’écriture. Nous vous envoïons donc félon votre t. n.». .
demande un légat à latere^fqavoir l’évêquedeTufcu-
Y y ij