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. n o p . foncls cjucoeUr. HcommençoittoûjQursparees mots,:
Dieu, vous donne la paix.
Ainii fes maximes & fa vertu fe faifant connoître,,
quelques-uns furent excitez par fon exemple à faire
penitence & à tout quitter, fe joindre à lui & prendre
fon habit 8c fa maniéré de vivre. Le premier fut
Bernard citoyen çonfiderable d’Alfife, qui ayant
bien examiné le fer viteur de Dieu 8c reconnu fa fain-
teté,refolut de quitter aufll le monde, & lui demanda
confeil pour l’cxecution. C’eft à Dieu répondit François,
qu’il le faut demander. Ils entrèrent donc l’égli-
fe de S. Nicolas 8c après avoir prié, François, ouvrit
uaiti.m. ii. trois fois le livre de l’évangile , demandant à
Dieu d'affermir par fon témoignage la refolution de
luc.k. 5. Bernart}_ La première fois il trouva : Si tu veux être
M«f. ïvi.r+. parfait, va, vend tout ce que tu as, 8c le donne aux
pauvres. La fécondé fois : Néportez rien en voïage.
La troifieme : Qui veut venir après moi, qu’il renonce
à foi-même, qu’il prenne fa croix 8c me fuive.Voi-
là dit le faint homme , ma réglé Sc celle de ceux qui
vadmz. voudront fe joindre à moi. Allez 8c faites ce que vous
1109.n. j. avez oüi.On voit ici un refte de ce que l’antiquité appelloit
les fors des SS. mais lafimplicité &; la foi de
François reobifioit ce qu’il pouvoir y avoir de blâmable
en cette pratique.
ugenda trium Le fécond difciple de faint François fut Pierre
ÉSÎI "g Catane chanoine de S. Rufin, qui eil la cathe^
dralcd’Affife: il prit l’habit le même jour que Bernard.
Le troifiémefut Gilles homme Ample 8c fans
lettres, mais qui fit de grands progrès dans la vertu
& parvint, à une haute comtemplation. Après
avoir donné quelque inftru&ion à ces trois difei-
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pies, François envoyaBernard & Pierre prêcher dans N-I10 P’
la Romagne, 8c alla lui-même dansla marche d’An-
cone avec le frere Gilles. Ils loüoientDieu par tout
& faifoient confiderer fa bonté , ils ferejoüiifoient
lôrfque quelque chofe leur manquoit, ayant tout,
donné pour la pauvreté évangeliqüe. Quelques-uns
les recevoicnt humainement 8c exerçoient envers
eux la charité : mais la plupart regardoient avec grand
éconnement leur habit extraordinaire Sc l’aufterité
finguliere de leur vie. En quelques villes on ferno-
quoit d’eux, en d’autres on les chargeoit d’injures
& de coups, les apellant vagabons, faineans 8c canailles.
Les jeunes gens infolens leur jettoient de la
;bouë 8c des pierres, 8c les traînoient dans les rues
par leur capuce. Ils fouffroient tout avec une extrême
patience,fçaehant combien ces méprisleur étoient
■utiles.
Lorfque François eut jufques à fept difciples, il Bonavent• c.
les affembla, 8c après leur avoir beaucoup parlé du
royaume de Dieu, du mépris du monde,du renoncement
à la propre volonté 8c de la mortification du n ^
corps : il leur déclara le deffein qu’il avoir de les en- o^s/s.«to. 1.
voyeren toutes les parties du monde prêcher la penitence.
Confiderons, mes chers freres, leur dit-il,
que Dieu nous a appeliez non-feulement pour notre
falut, mais pour le ialut de plufieurs autres ; a-
Ab que nous allions par le monde exhortant tous
les hommes, plus par notre exemple que par nos
paroles, à faire penitence de leurs pechez, & fe fou-
venir des commandemens deDieu.Necraignezpoint,
parce que nous paroiffons méprifables 8c infenfez :
mais annoncez Amplement la penitence, vous con-
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