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Rain. #. 53..
140 H i s t o i r e E c c l e s ï a s t i q j î Eî
’ ‘ ciplesdefortir de chez ceux qui ne le recevroient
h pas, ce qu’il explique de l’excommunication : puis
il ajoute : Perfonne ne doute qu’il ne nous appartienne
de juger de cequi regarde le falut, ou la damnation
del’ame.Or nefont-ce pas des oeuvres dignes de
la damnation éternelle de fomenter la difcorde, attaquer
des Chrétiens, pilier les pauvres, répandre le
fang humain, profaner les églifes', détruire les mai-
fons religieuies ? Et enAiite J. C. dit : Si vôtre frere a
péché contre vous, reprenez-le feul à feul Se le refte.
Voilà que vôtre frere le roi d’Angleterre fe plaint de
vous : il vous a averti plufieurs fois en particulier .
tant par lettres que de vive voix,il a employé la médiation
de plufieurs feigneurs pour vous obliger à lui
faire juftice: enfin il vous a dénoncé à l’églife, qui
aimant mieux ufer avec vous de l’affeétion paternelle
que de l’autorité judiciaire, vous a charitablement
averti par l'abbé de Cafemaire, de ceffer de faire tort
à vôtre frere 8c de vous accorder avec lui. Que
refte- t’il donc fi vous n’écou tez pas l’églife, finon de
vous traiter , nous le difons à regret, comme un
payen 8c un publiçain f puifqu’il faut choifir l’un
ou l’autre, nous aimons mieux vous déplaire que
d’offenfer Dieu. Vous direz que vous ne faites point
de tort au roi d’Angleterre, il dira que vous lui en
faites : que ferons-nousfur cette conteftation ? Manquerons
nous à rechercher la vérité , 8c après l’avoir
trouvée, à procéder fuivant le commandement de
Dieu ? Cefferons-nôus de reprendre les méchans, &c
d’arrêter les violences ? La lettre eft datée d’Anagni
le dernier d’Octobre 12.03.
Le pape écrivit aufii au roi d’Angleterre lui.reprê;
L i v r e S o i x a n t e -q u i n z i e ’m e . 141
{entant les plaintes que le roi de France faifoit contre
lui : particulièrement de ce que l’ayant cité à fa cour
comme fon vaifal, il ne s’étoit jamais voulu préfen-
ter, mais avoit toujours éludé par des délais réitérez
8c des faites affecbées.Et comme les évêques de France
excufoient leur ro i, 8c prioient le pape de ne pas
bleffer iajurifdiétion •• il écrivit à plufieurs en particulier
8c à tous en général, une lettre datée de l’année
fuivante 1 ioq-.qui eftlafameufedecretaîeNoGr,
où il parle ainfi : Perfonne ne doit s’imaginer que
nous prétendions troubler ou diminuer la jurifdic-
tion du roi de France, non plus qu’il ne veut ni ne
doit empêcher la nôtre : mais le roi d’Angleterre
l’ayant dénoncé à l’églife fuivant le précepte de l’évangile,
comment nous pouyons-nous difpenfer d’o-
béïr à l’ordre de Dieu, en procédant félon la forme
qu’il nous a preferite ; nous qui iommes apellez au
gouvernement de Téglifeuniverfelle? Nous ne prétendons
pas juger du fief,dont le jugement apartient
au roi : mais prononcer fur le péché, dont la correction
nous appartient fans doute,pour l’exercer contre
qui que ce foie. Le roi ne doit donc pAs tenir à injure
de fe foumettrefurce point au jugement du S. fiege 5
puifque l’empereur Valentinien difoit aux évêques
de la province de Milan : EtablilTez un évêque à qui
nous puiffions nous foumettre 8c recevoir fes avis fa-
Iutaires quand nous ferons quelque faute. Il ajoute la
prétendue conftitution de Theodofe, ou plutôt de
Conftantin touchant la jurifdi&ion des évêques,
confirmée par Charlemagne 8c citée par Gratien
dans fon recueil.
Nous ne nous appuyons pas, continue.-t’il ; fus
S iij
A n. 1203.
VII.. ppijl' 4*.
ibid. c, Novit.ï} «
extra dejudic.
to, xi. coocil. p.
Z7f Preuv. lib%
G ail. c. y... ».
Théo, iv. hifl+e*
6.
D?J?a 93. c,Valent.
ex. hifî.tri*
vil. c. 8.
Sup. liv* XiVS*
n. 8.
III. q. t. f . Quicumque^