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XXX III.
Suite de l’affaire
d’Ingcburge. .
to. x i conc.f» 12..
3Sigord.f i 44.
Rqjer. f. 813.
Auft.AqíticinB.-
Gejta. Innoc. n.
84 H i s toi r e E c c l e s i a s t i q u e .
. élection. Mais Luipold y vint avec des troupes & les
en chaffa. Siffroi eut recours au roiOtton, qui le
reçût favorablement, lui donna l’inveftiture, & le
rétablit à main armée dans Bingue, dont il chaffa
Luipold.
Environ trois mois après la lettre précédente,fça-
voiple premier jour de Mars 1 10 1 le pape Innocent
en écrivit une au roi Otton qu’il conclud ainfi:Par
l’autorité de Dieu tout-puiiTant qui nous a été donnée
en la perfonne de S. Pierre, nous recevons
pour roi., ôcnous ordonnons que déformais on vous
rende en cétti qualité refpect Ôc obéïifance; 8c après
les préliminaires accoutumez nous vous donnerons
folemnellement la couronne impériale. En même
tems il écrivit une lettre aux princes d’Allemagne
tant ecclefiaftiques que feculiers; où après avoir expliqué
les raiions qui l’ont déterminé en faveur
d’Octon , il leur enjoint de lui rendre refpeèt Ôc
-obéïifance en qualité de roi des Romains ôc d’empereur
élu; Se quant aux fermens qu’ils peuvent avoir
faits auparavant, il promet de mettre en fureté leur
réputation & leur confcience.
En France après les fix mois que le legaf Octavien
avoit marquez pour finir l’affaire du mariage
du roi Philippe avec Ingeburge de Danemarc : on
tint un concilie à Soiffons . qui cpmmença à la mi-
carême, c’eft-à-dire vers le milieu du mois de
Mars, dont Pâques étoit le vingt-cinquième cette
année i i q ï . A ce concile fe trouva le roi avec les
évêques 8e lesfeigneurs du royaume; 8c de l’autre
part la reine Ingeburge accompagnée de quelques
évêques 8c d’autres perfonnes notables envo'iez par
L i v r e S o i x a n t e - q u i n z i l m e . 85
fon frere Canut roi de Danemarc. Ils commence-
rent par demander au roi fureté de parler pour la
reine ôc de retourner chez eux. Après qu’ils l’eurent
obtenue on entama la caufe, ôc le roi demanda à
être feparé dlngeburge, foutenant quils etoient fi
p ro che s parens qu'il ne pouvoir habiter avec elle.
A quoi les envolez de Dannemarc répondirent. Nous
fçavons que vos ambaffadeurs étant venus en pré-
fence du roi nôtre maître luy ont expofé le defir
a r d e n t que vous aviez d’ époufer la princeife fa feeur
ce qui lui aïant été accordé ils ont juré pour vous
ôc pour eux, que fi-totqu elle feroit entrée fur vos
terres vous l’épouferiez, la feriez couronner ,. ôc la
traiteriez enépoufe ôc en reine tant que vous vivriez
l’un ôc l’autre. Vous en avez envolé au roi de Danemarc
vôtre lettre que nous avons en main, ôc celles
des grands de vôtre roïaume qui ont fait le même
ferment. Et parce que vous avez traite la reine autrement
qu’ils n’avoient promis, nous les accufons de
parjure devant le pape à qui nous appelions auffi de ce
juge , le feigneur Oétavien , qui nous eft fufpeét,
comme fe difant vôtre parent, ôc vous favorifant
manifeftement. La reine Ingeburge interjetta auiÏL.
lemêmeapel. _
Alors Oétavien dit aux envolez du roi de Dane- -
marc : Attendez l’arrivée de mon collègue Jean cardinal
de S. Paul qui viendra inceffamment, ôc rece^-
vez ce qu’il aura jugé: mais ils fe retirèrent difant.
q u ’ i l s avoient apellé. Trois jours après Jean de faint
Paul arrivaâ Soiffons. Il avoit été moine Benedidin,
ô c le pape avoit une entiere confiance en fa probité
auffi refufa-t'il les prefens que le roi lui offrit. Qn.