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Collât. 21.
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414 H i s t o i r e E c c l e s i a s t iq u e .
— leurs réponlês ; & décidèrent que la volonté de Dieu
"p étoit que François devoir prêcher. Il obéît auffi-tôt
& parût avoir reçû une nouvelle grâce pour ce mi^
niitere. .
of. Voici l’inftruétion qu’il donnoit à fes freres, en
les envoïant prêcher : Au nom du Seigneur marchez
deux à deux, avec humilité & modeftie, fur tout
avec un lîlence très-exadt depuis le matin jufques*
après tierce, priant Dieu dans votre coeur. Qu’il ne
foie pas mention parmi vous de paroles oifeufes Si
inutiles ; & quoique vous foïez en chemin, votre
conduite doit être aufh humble Si au fit honnête, que
li vous étiez dans un hermitage ou dans votre cellule..
Car quelque part que nousloïons, nous avons toujours
notre cellule avec nous : c’eft notre frere le corps,,
& notre ame eft l’hcrmite qui demeure dans cette cellule
pour prier & penfer à Dieu. C’eft pourquoi ii
l’ame ne demeure pas en repos dans la cellule, la cellule
extérieure ne lèrt de gueres aux religieux. Que
votre conduite foie telle parmi le monde , que quiconque
vous verra ou vous entendra, loue le Pere
celcfte. Annoncez la paix à tous ; mais aïez-la dans;
le coeur comme dans la bouche, & encore plus. Ne
donnez à perfonne occafion de colere ni de fcandale
mais par votre douceur portez tout le monde à la
bonté, à la paix & à l’union. Nous fommes appeliez
pour guérir les bleffez & rappeller les errans. Car plusieurs
vous paroiffent être les membres du diable, qui
feront un jour difciples de J. C.
i.t. On croit que S. François donna ces avis à fes con-
freres, les en votant en diverfes provinces l’an 12.16..
Il envoïa en Efpagne frere Bernard de Quintevalle
L i v r e s o i x a n t e -d i x -s e p t i e ’ m e . 4 1 ;
fon premier difciple, avec plufîeurs autres : en Pro- ^ ^ ~ÎÏŸ~
vence frere Jean Bonelle Florentin , & trente-trois ' 1 l*'
autres : en Allemagne Jean de Penna avec foixante
freres. En Lombardie il établit miniftre Jean de
Strachia, qu’il révoqua depuis : aïant trouvé qu’il
fe conduifoit trop luiyant la prudence du fieclc :
dans la marche d’Ancone, frere Benoît d’Arezzo
qu’il aimoit fort: en Tofcane, frere Elie de Cor-
tone depuis général de tout l'ordre. S. François avoit
réfolu d’aller lui-même à Paris & dans ce qu’on
appelloit proprement France & jufqu’aux Païs-Bas.
Il avoit cnoifi Paris à caufe du refpeéf que l’on y n.i.
portoit au S. Sacrement : mais avant que de partir
il vint à Florence voir le cardinal Hugolin évêque
d’Oftie qui y étoit légat, & dont la réputation étoit
grande pour fa pieté Si fon zele. Le cardinal de
fon côté, qui avoit oui parler de François, avoit un
grand defïr de le voir. Il le retint un jour ou deux r*<%. 1117. n
Si aïant appris fon deifein , il lui dit : Votre inftitut
ne fait que de naître, vous fçavez les oppofîtions
que vous avez eues en cour de Rome ; vous y avez
encore des ennemis cachez. S’il n’y a quelqu’un pour
y prendre foin de vos affaires, il fera facile de tout
renverfer, votre prefence y eft neceifaire j & pour
moi dès-à-prefent je me donne tout à vous. François
après l’avoir remercié répondit : Seigneur, j’ai envoie
plufieurs de mes freres en des païs éloignez. Si
je demeure cependant au logis en repos, fans prendre
part à leurs travaux, ils auront occafion de murmurer
en fouffrant la faim & la foif chez des étrangers
: au lieu qu’ils feront encouragez par mon
exemple. Et pourquoi, dit le cardinal, en ufez-vous