
A n i 2 OI H i s t o i r e E c c l e s i a s t i q u e .
tout cet intervalle on devoits’abftenir de toute oeu^
vre fervile, même d’acheter & de vendre, finon ls-
nourriture auxpaflans. Ils promirent auifi de donner
fur le prix de tout ce qu’ils yendroient une aumône
pour le luminaire de 1 eglife & la fepulture des pauvres
; & à cette fin on mit un tronc en chaque églifa
paroiffiale. Niais le roi d Angleterre & les ieigneurs*
defaprouverent ces établiffemens de l’abbé Euftacbe,,
& firent citer à la juftice roïale tous ceux qui les
obfervoient, principalement ceux qui avoient aboli
les marchez le dimanche. On prétendit que Dieu
avoit exercé plufieurs punitions miraculeufes fur
ceux qui avoient profané ce faine jour: toutefois l’au>
&>gn.f.sxs. torite du roi l’emporta & on tint marché les Dimanches
comme auparavant. Il y avoit alors des- doc-
teursen Angleterre quiprêchoient que les mille ans;
marquez dans i’Apocalypfeétoient accomplis,, que
le dragon alloit être délié ^ & le monde inondé de ca-
lamitez inoüies-
JM ÊËÊà Vers ce tetns là mourut en Calabre l’abbé Toarm.
de i abbe ■ L • £* r i . 1 joachim. emm fameux par les prophéties. Ilavoit environ fointxap.
Bou. tu. xante Sî douze ans quand il tomba malade à Pietrafitta
près de Cofence, & mourut âu milieu de trois,
».s. abbez & de plufieurs moines j, à qui i l recommanda
de s’aimer les-uns les autres comme J . C. nous-
a aimez r ce qu’il répéta plufieurs fois. Il mourut le
trentième jour de Mars iiOi. qui fe rencontroi t le
Ibid.p. i avant le dimanche de la paillon & fon
corps fut porté en fon abbaye de Flore. Il laiffa
c/rat.f. 4i7. g r3tvc^ nombred’écrits dont ceux-ci font imprimez;
La concorde de l’ancien & du nouveau teftament e
des commentaires fur Ifaïe, fur Jeremie & quelques.
L i v r e S o i x a n t e - q u i n z i e ‘ mï . 99
nas des petits prophètes, un commentaire fur l’Apo-
caly pfe, un traitéintitulé le pfeautier a dix cordes, ou
il parle affez corredementdu myftere de la Trinité,
mais il n’en patloitpas de même dans un traité que
¡nousn’avons p l u s contre Pierre Lombard, qu il trai-
tro.it d’heretique & d infenfe.
Dans les commentaires fur les prophètes Sc lur
î Apocaly pfe, l’abbéJoaohim a mêlé plufieurs prédictions
touchant les empereurs & les rois de Sicile,
dont quelques- unes fontaffez conformes aux evene-
mens : mais il y employé fouvent les expreiïlons du
doute en difant:Peut-étre,ôs ilfemble,quelles font
plutôt d’un homme qui conjeéture, que d’un prophète
fût d’être infpiré. AuffiGuillaume évôque
de Paris, qui écrivoit environ vingt ans après , parlant
du don d’intelligence dit : Ce don eft en quel-
oues-uns d’une fi grande clarté & d’une fi grande
pénétration, qu’il refTemblefort à l’efprit de prophétie:
tel que quelques-uns ont crû avoir été en labbe
Joachim, & on dit qu’il a dit lui-meme, qu il n a-
voit point l’efprit de prophétie, mais 1 efpric d intelligence.
Que fi quelqu’un confidere fes livres fur
l’Âpocalypfe & fur.la concorde des deux teftamens,
il admirera le don d’intelligence qui ecoit en lui. S.
Thomasd’Aquin a dit auffi, que 1 abbe Joachim a
prédit des chofes vraies gc s eft trompe en d autres :
parce qu’il ne parlait pas par 1 efprit de prophétie,
mais par des conjeélures de l’efprit humain, quina-
teignent pas toujours à la vérité. L abbe Joachim eft
honoré en calabte comme Saint : mais fon culte n a
pas encore été approuve folemnellemenr par 1 eglife
Romaine,
N ij.
An. n o i
V, Soli. p. 1 3 1 .
Jn f /• LXXTii.
ufp. Boti, p* i 3 4•
De virtù t. u n .
p .i$ z .
In f.fent. dift*
43. q. 1. art, 3»
ad 3«.
'Boll init.p y 9,