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dificationrilspropoferonten peu de paroles les vices
& les vertus, la peine & la gloire éternelle Si quelqu’un
eft infpiré d’aller chez les infidèles , il en demandera
permiifion au miniftre provincial , qui ne
l’accordera qu’à ceux qu’il en jugera capables.
Tous les freres feront tenus d’obéir au miniftre
général ; & après fa mort l’éleétion du fucceffeur le
fera par les miniftres provinciaux & les gardiens, au
chapitre de la Pentecôte. Il fe tiendra au lieu marqué
par le général, tous les trois ans plus ou moins,
ielon qu’il l’aura réglé. Si tous les provinciaux & les
gardiens jugent le général infuffifant au fcrvice de
l’ordre , ils feront tenus d’en élire un autre. Après
le chapitre de la Pentecôte les provinciaux ,(k les
gardiens pourront en tenir de particuliers la même
année. Les miniftres demanderont au pape un cardinal
pour protecteur de Cette focieté : afin que nous
foyons toujours parfaitement fournis à l’églife R o maine,
& que nous gardions l’humilité & la pauvreté
évangélique.
Si un frere commet un péché mortel, de ceux
pour lefquels ils feront convenus de recourir au
miniftre provincial, on le fera au plûtôt ; & le miniftre
lui impofera penitence, s’il eft prêtre ; s’il ne
l’eft pas, il la fera impofer par un prêtre de l’ordre.
Ils fe donneront garde de la colere & du trouble
à l’occafion des pechez d’autrui ; car. c.es pallions
nuifentà la charité. Il falloir qu’il y eût peu de prêtres
chez les freres Mineurs,puifque tous les provinciaux
ne 1
etoient pas. La réglé ajoute : Les miniftres, qui
font les ferviteurs des autres freres,les vifiteront fou-
vent,les avertiront & les corrigeront avec humilité &
L i v r e s o i x a n t e D ix - t iu iT iE ’MÊ. yyy
enarité. Les freres leur obéiront en tout ce qui n’elt 7 ”
point contraire à leur confidence ôi à notre réglé. N'
Les miniftres leur doivent donner toute liberté de
leur parler,les confiderant comme leurs maîtres. J'exhorte
nos freres à fe garder d’orgueil, de vaine gloire
& d’envie. Que ceux qui font ians lettres ne fe mettent
pas en peine de les apprendre ; mais qu’ils s’appliquent
à l’oraifon , &c s’exercent à l’humilité Sc la
patience. Telle eft la réglé de S. François.
La même année commença en Efpaene un nou- txtv. Y j j f .
Vel ordre religieux, fçavoir celui de la Merci , pour Merci/ rc e a
la rédemption des captifs. L’auteur fut Pierre No- c*tdLmiued-P-
lafque gentilhomme de Languedoc né au Mas-fain-
tes-Puelles près Caftelnaudari. Le roi Jacques d’Ar- t■ ***•
lagon étant retenu comme prifonnierà Carcaflnne
après la bataille de Muret, où fon pere avoit été tué f
Simon de Montfort mit Pierre Nolafque auprès de I”f c' ■4rra^ “>‘-
ce jeune prince qui n’avoir encore que fix ans , &
qui fut renvoyé chez lui l’année fuivante 1 1 14 . à la
pourfuite du pape, comme il a été dit. Pierre l’alla
trouver à Barcelone environ trois ans après ; & corn*
me depuis long temps il avoir un grand zele pour retirer
les Chrétiens captifs chez les Maures , il perfua-
da au jeune roi de favorifer l’établiflement d’un ordre
religieux pour cette bonne oeuvre : car Pierre
avoit déjà raflemblé quelques compagnons pour y travailler
avec lui. Ils étoient principalement touchez
du péril des ames & des tentations violentes de renoncer
à la foi pour recouvrer la liberté.
Pierre Nolafque fut fortifié dans fon deifein par VttaS» TH&itn. “f.
Raimond de Pegnafort , qui étoit à Barcelone & J “™ '801-10-1-*'
qu’il ayoit choifi pour confeffeur. On dit qu’en une
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