
— " ioo H i s t o i r e E c c l e s i a s t i q u e .
,I2 *'] qu’il n’avançoit rien, il fe reira 8c affiegea Nuis,
t> qu’il prit par compofition pour Adolfe.Telles furent
les fuites de la procédure faite contre ce prélat. On
publia à Cologne des lettres du pape porcant ordre
d’excommunier les ufurpateurs des biens d’églife, 8c
de mettre leurs terres en interdit. Ce qui ne fit que
les irriter davantage contre le clergé, dont ils pillèrent
les terres, leur ôtant pendant deux ans tous leurs
revenus, enforte que l’on fût réduit à vendre le tré- vin. ep. 170#r • 1 / ! . / ' • \ nf. Kain. ïioj. lor 8c 1 argenterie des eglifes. Le pape permit a Bru-
non de garder pendant deux ans les bénéfices qu’il
avoit, 8c de fe faire iacrer par d’autres évêques au re-
ir fus de fes fuifragans.
Double élection En Angleterre Hubert archevêque de Cantorberi pour le fiéee de _ .¿*1 • • / 1 t *11 \
camorberî. mourut le treizième de Jlullet i l o j . après avoir rem-
«ifiloj! Iar' p h ceûegeonze ^ns 8c huit mois. Avant qu’il fût en-
s»p. ut. ixxiv. terré, quelques jeunes moines du couvent de Can-
Gejia Jnn* n» torberi élurent fecretemcnt pour archevêque Re-
J f ‘ naud leur fous-prieur, 8c à minuit ayant chanté le
Te Deum , ils le mirent premièrement fur le grand
Autel, puis dans la chaire pontificale. Ils lui firent
prêter fermenc, qu’il ne publiroic point fonéleétion
fans permiffion fpeciale 8c par écrit de la communauté
; 8c la nuit même il partit pour Rome avec
quelques-uns de fes confrères. Tout cela fe faifoit
pour cacher au roi l’éleétion, jufqu’à ce qu’ils vif-
lent s’ils pourroient la faire confirmer en cour de
Rome. Mais à peine Renaud fut-il arrivé en Flandre,
qu’il déclara hautement fon éleétion 8c la caufe
de fon voyage; 8c montra les lettres de la communauté
qui lui donnoient pouvoir d’agir auprès du
pape, croyant par-là rendre fa caufe meilleure.
Etant
L i v r e S o i x a n t e - s e i z i e ’me: 201
Etant arrivé à Rome il publia encore fon êleéfioq 8c
follicita le pape de la confirmer : mais le pape répond
it, qu’il en vouloir délibérer jufques à ce qu’il fût
mieux informé de ce quis’étoit paifé. Et comme les
évêque? fuifragans de Cantorberi prétendoient
avoir droit à l’éleétion de l’archevêque, du moins
avec les moines : le pape écrivit à ces prélats,
qu’ils ne devoient pas attaquer l’églife métropolitaine
leur mere, dont ils étoient obligez au contraire
de (outenir les prérogatives. Comme fi ç’ent été
un plus grand avantage à i’archevêqqedeCanton-
beri d’être élu par de fimples moines que pard.es
évêques , fuivant l’ancien ufage de toute l’églife.
La lettre du pape eft du huitième de Décembre 1205.
Cependant les moines de Cantorberi ayant apris
queRenauld leur fous-prieuravoitdécouverc leur fe-
cret dés fon arrivée en Flandres:furent tres-mal con-
tens de lui, Scenvoyerent auffi-tôt quelques-uns de
leurs confrères au roi,luidemanderlapermiffiond’c-
lire un archevêque. Le roilaleur accorda volontiers:
mais il leur dit en particulier,que Jean de Grei éve-
que de Norvic étoit de tous les prélats d’Angleterrrc
celui en qui il avoit le plusdeconfiance;8c que cefa-
roit ungrand avantage à lui 8c à fon rôiaume s’il pouvoir
être transféré à Cantorberi. il pria les moines
d’expofer fon defirà leur communauté : à bquelleil
promettoit de grandes faveurs s’ils lui accordoient fa
demande. Les moines de Cantorberi, voulant regagner
les bonnes grâces du roi qu’ils avoient perdues,
s’affemblerent en chapitre, élurent tout d’une voix
Jean de Norvic , 8c aum-tôt lui envoyèrent des dé-:
putez à Yorc , oû il croit pour les affaires du roi , 1e
Tome X V \ . Ce
A n. r i c i .