
A N . I 2.14,
Rigori.p. 66.
XXXIV.
Levée de l’inter-
dk fur 1*Angleterre.
Mat th. Tarif.
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S 64 H i s t o i r e E c c l e s i a s t i q u e .
dire le moine R igord, & avec lui un autre clerc, qui
aïant oiii fonner Jes trompettes, chantèrent lespfeau-
mes 143. 6 7. & 10 . tous trois convenables au fuje t,
les interrompant fouvent de leurs larmes. La bataille
fut donnée le dimanche vingt-feptiéme de Juillet
n i 4. & la viétoirc demeura entiere au roi Philippe,
L ’empereur Otton s'enfuit, le comte de Flandres &ç
le comte de Sariiberi furent pris. Dans le même temps
le roi d'Angleterre Jean avoit fait une defcente en
Poitou, &affiegeoit le château delà Roche-au-Moinç
en Anjou, mais Louis fils du roi de France l’obligea à
lever le fiege & à fe retirer. En mémoire de ces bons
fuccès le roi Philippe fonda près de Senlis l’abbaïe de
la V id o ire , où il mit des chanoines réguliers de la
congrégation de S. V id o r de Paris.
Dès la Chandeleur le'roi Jean avoit envoie à R o i
me Jean évêque de N o rv ic , Richard du Marais archidiacre
de Northumbre, & deux gentilshommes ,
pour demander au pape la levée de l’interdit jetté fur
l’Angleterre depuis fidong-temps. Ils revinrent pendant
que le roi Jean étoit deçà la mer, & apportèrent
une lettre du pape , par laquelle il ordonnoit au légat
Nicolas évêque de Tufculum de lever l’interdit ,
à condition que le roi donneroit des feuretez à l’archevêque
deCantorberi, aux évêques de Londres &
d’Eli & aux autres, pour la réparation des dommages
qu’ils avoient foufferts. Le légat aïant reçû cette corn-
million du pape, aiTembla un grand concile à Londres
dans l’églife de S, Paul, où fe trouvèrent les prélats
& les feigneurs, On y examina les fommes que
le roi avoit déj^jaaïées pour la reftitution qu’il devoir
, ôi on trouva qu’il reçoit à païer treize S dlq
L i v r e s o i x a n t e -d i x - s e p t i e ’M e . 3 6 5
marcs d’argent, dont les évêques de.Vincheftre & de
Norvic demeurèrent cautions. Enfuite le jour de S.
Pierre vingt-neuvjéme de Juin 1 1 14 . dans la même
églife de S. Paul cathédrale de Londres le légat leva
folemnellement l’interdit. On chanta le Te Deurn ,
on fonna les cloches, & la joïe fut ùniverfellc dans
tout le païs. L’interdit avoit duré fix ans trois mois
& quatorze jours, avec une perte irréparable pour
l’églife, tant au temporel qu’au fpirituel.
. Alors plufieurs perfonnes qui avoient fouffert à
l’occafion de l’interdit, abbez, prieurs, Templiers,
Hofpitaliérs, abbcfles, religieufes & autres, tant clercs
que laïques, s’adrefferent au légat difant, qu’encore
qu’ils ne fuffent point fortis d’Angleterre , ils n’a-
voient pas laiiTé de fouffriruneperfécution continuelle
de la part du roi & de fes officiers : ainfi ils deman-
doient leur dédommagement. Le légat répondit que
dans les lettres du pape il n’étoit fait aucune mention,
de leurs pertes ; & qu’il ne pou voit paffer les bornes
de fa commiffion : mais il leur confeilla de s’adreffer
au pape, & lui demander juftice. Ainfi cette multitude
de complaignanr fe retirèrent chacun chez foi
fans eiperance de meilleur fuccès.
Au commencement de l’année fuivante 1 1 15 . &
dans la quinzaine de Noël le légat Pierre de Bene-
vent aiTembla un concile à Montpellier où fe trouvèrent
les cinq archevêques de Narbonne, d’Aiich ,
d’Embrun, d’Arles & d’A ix , aveçvingt-huit évêques
& plufieurs barons du païs. Le comte Simon de Mont-
fort n’y étoit point, parce qu’il étoit trop odieux aux
habitans de Montpellier auifi-bien que tous les François
, enforte qu’ils ne lui permettpjent point d’en^
üj
XXXV,
Concile de Montpellier.
Petr. hiß. Albig.
c. 81.
To. xi. conc. p,
103.