
¿ 76 H i s t o i r e E c c l e s i a s t i q u e .
“ ------------y pourvoira. On écrira en chaque paroiffe les noms
izzi>. J etous leS habicans 5 tous les hommes depuis qua-
C' X2" torze ans, les femmes depuis douze feront ferment
devant l’évêque ou fes deleguez, de renoncer a toute
herefie , de tenir la foi catholique & pourfuivre 6 c
dénoncer les heretiques. On tiendra pour fufpeéfc
d’herefie celui qui ne prêtera pas ce ferment ; 6 c il fera
renouvellé tous les deux ans. Tous les fideles de
l’un 6 c de l’autre fexe fe confeiferont trois fois 1 année
à leur propre prêtre , ou à un autre de fon con-
fentement ; 6 c communieront trois fois, a Noël, a;
Pâques & à la Pentecôte. Celui qui y manquera fera
fufpeét d’herefie»
^14- On ne permettra point aux laïques davoir les livres
de l’ancien 6 c du nouveau teftament, fi ce u t il
que quelqu’un veuille avoir par dévotion un pfau-
tier, un bréviaire , ou les heures de la Vierge. Mais
nous défendons très-étroitement qu’ils ayent les livres
fufdits traduits en langue vulgaire. C eft la première
fois que je trouve cette defcnfe : mais nous-
pouvons l’expliquer favorablement, en difant que
les efprits étoient tellement aigris, qu on ne pouvoir
arrêter lesconteftations , qu’en otant les livres faints
dont les heretiques abufoient. Au refte nous avons
sap. Th. rxiv. quc trente avant ce concile le pape Innocent
! ; îm I2* I II . difoit encore que le defir d’entendre les faintes
écritures eft plutôt loüable que reprehenfible ; &
qu’il falloit feulement s'informer quels étoient les
auteurs d’une verfion en langue vulgaire , 6c a quelle
intention ils l’avoient faite. Le concile de Touloufe
»»i5; continue : Quiconque fera diffame ou fufpeét d he-
tefie, ne pourra déformais exercer la medecine ; 6 c
l
L i v r e s o i x a n t e -d i x -n e u v i e ’m e . ¿ 7 7
quand un malade aura reçu la communion de la main -
d 1 prêtre , on le gardera foigneufement jufques au N*
jour de fa mort ou de fa convalefcence , de peur que
quelque heretique n’en puiffe approcher ; car nous
fçavons les inconveniens énormes qui en font arrivés.
Lee teftamensfe feront en prefence du curé,ou à *. m.
fon défaut d’un autre ecclefiaftique,fous peine de nullité.
Tous les paroiffiens chefs de famille feront tenus c. i p
de venir à l’églife tous les dimanches 6 c les fêtes chômées,
pour y entendre l’office divin , la prédication
êc la meffe entiere. S’ils y manquent fans ëxeufe lé- c. i 9.
gitime , ils payeront chacun douze deniers tournois, 14'
applicables moitié au feigneur, moitié à l’églife.
Plufieurs canons de ce concile regardent les droits c. ¿s. 19. jo. gfc
& les immunitez des églifes 6 c du clergé abolies 6 c
altérées par les heretiques. Les autres regardent la
paix & la sûreté publique , 6 c preferivent plufieurs
moyens pour la confervcr. Il eft ordonné aux juges 43ï
de rendre la juftice gratis, fans rien exiger des parties
, même fous prétexte de coutume.
La même année 6c le vingt-neuvième d’Avril fus lviiL
tenu un concile à Tarracone en Arragon , où pré- ra^one'le de TaE:?
fida Jean évêque de Sabine légat du faint fiege. Son t0. conc.
nom de famille étoit Halegrin, le lieu de fa naif- V7' s* t . R, i iz p . n, p i,'
fance Abbeville. Il avoit été moine de Clugni, puis
archevêque de Befançon : 6c après qu’il eut refufé le
patriarcat de C. P. le pape Grégoire IX. le fit cardinal
évêque de Sabine, 6 c l’envoya légat en Efpagne,
pour juger la caufe du mariage de Jacques I. roi d’Ar-
ragon avec Eleonor de Caftille. Il affembla donc ce
concile où aififterent les archevêques de Tolede 6s
de Tatragone, 6 i neuf évêques des royaumes de Caf-
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