
j j i H i s t o i r e E c c l e s i a s t i q u e .
** lum, qui connoît nos intentions & à qui nous avons
A n . 1Z13. donné unc pleineautorité. Cette lettre eft du fixiéme
»vu Epijt. 80. dc Tuillcc ni ? . En même temps le papeécrivit à l’ar-
81 8?.. 83. . f /l o cheveque de Cantorbcri, aux autres prélats & aux
feigneurs d’Angleterre, pour leur recommander le
légat ; & au roi de France, pour l’exhorter à écouter
Ces avis touchant la paix avec le roi d’Angleterre.
Mat,h. Farii, Le légat Nicolas évêque de Tufculum arriva en
tiiyp-io 7. Angleterre vers la faint Michel à la fin de Septembre:
& quoique l’interdit durât encore , on ne laiffa pas
de le recevoir par-tout en procédions avec le chant
& les ornemens. Etant arrivé à Oiieftminfter, il dé-
pofa l’abbé Guillaume, accufé par fes moines de dif—
fipation des biens du monaftere & d’incontinence. Le
légat étoit entré en Angleterre avec fept chevaux ,
mais il en eut bien-tôt cinquante & un grand nombre
de domeftiques à fa fuite. On tint à Londres dans
l’églife cathédrale de faint Paul une aifemblée, où le
roi Jean fe trouva avec les deux cardinaux , le légat
& l’archevêque de Çantorberi, les évêques & les
grands du roïaume. On y traita pendant crois jours
du dédommagement que le roi devoit donner aux
prélats : le roi offrit de païer comptant cent mille
marcs d’argent ; & le furplus dans Pâques, s’il fe trou-
voit que lê dommage montât plus haut. La propofi-
tion parut fi raifipnnàble au légat qu’il trouva mauvais
qu’elle ne fût pas auffi-tôt acceptée ; ce qui lç
rendit fufpeét aux prélats d’être prévenu pour le roi.
Car ils vouloientque l’on commençât par informer
exa&emcnt des dommages pour recevoir tout enfem-
ble ; & le roi accepta volontiers le délai.
jfe fécond jour, après qu’on çyt long- temps parjç
L i v r e s o i x a n t e -d i x -s e p t i e Im e . 357
de la levée de l’interdit, le roi rcnouvella devant le
grand autel latte par lequel il avoit fournis au pape
f Angleterre & l’Irlande ; & au lieu de la charte qu’il
en avoit donnée à Pandolfe féellée en cire, il en donna
une au légat dattée du troifieme jour dOttobre
12.13. & féellée en or, pour la porter au pape.^ On
remit à traiter de l’affaire du dédommagement à Redingues
le troifiéme de Novembre ; & après plufieurs
remifes, l’execution fut encore différée de l’avis du'
légat. I H H
Le roi Jean avoit envoie à Rome leveque de Nor-
vic, l’abbé de Beaulieu & trois autres députez, porter
les lettres par lefquelles il marquoit fa foumilhon
aux ordres du pape & la donation de fon roiaume.
Le pape les renvoïa avec plufieurs lettres dattees des
derniers jours d’Ottobre & des premiers de Novembre
: dans la première il exhorte le roi a traiter doucement
avec les évêques de fon roïaume , principalement
les affaires fpirituelles ; & témoigne que le
roi lui avoit demandé de ne pouvoir etre excommunié,
ni fà chapelle interdite fans mandement fpe-
cial dupape. La fécondé eft la bulle d’acceptation
foletnnelle de la donation des roïaumes d’Angleterre
& d’Irlande : par une autre il ordonne au légat Nicolas
, qu’après la levée de l’interdit, il ait foin de retirer
&i de brûler toutes les lettres que le pape avoir
fait expedier contre le roi Jean , pour être répandues
en France, en Angleterre & ailleurs en cas qu il n acceptât
point la paix : & delà vient fans dpute que nous
ne trouvons point ces lettres dans le recueil de celles
d’innocent III,
Entre le* lettres qu’apportèrent les envoïez du roi
Y y iij
A N. I l l j .
Te. f. Spicil. p.
576.
xv 1. iEpi fi. I joi
Epi fi. xjr.
Epifl. i j j .
XXX.
Entreprîtes do
légat Nicolas.