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LVIT.
Concile de Tou-
ïouiè.
G. de P. Laur.
c. 40.
to. xi. conc. p .
¿ 7 4 H i s t o i r e E c c l e s i a s t i q u e .
ne doit garder fidélité à celui qui s’oppofe à Dieu &
à fes faints, & qui foule aux pieds fes com-mandc-
mens. Maxime nouvelle & qui femble autoriiêr les
révoltés. Le pape excommunie enfuite Rainald duc
de Spolette, Bertoldfon frere & plufieurs autres, entre
lefquels eft Théodore Comnene prince d’Epire.
L ’aile eft du vingtième d’Août 1 1 1 5 , Théodore
Comnene recherchoit l’amitié de l’empereur Fride-
ric | '& lui envoya vers l’automne de cette année un
ambafladeur avec des troupes & dé grands prefens.
En exécution du traité de paix fait à Paris avec le
comte Raimond, la ville de Touloufefut reconciliée
au mois de Juillet de la même année par Pierre de
Colmieu vicegerent du cardinal Romain légat, qui
y vint enfuite lui-même ; & au mois de Septembre
y tint un concile, où aififterent les trois archevêques-
de Narbonne , de Bourdeaux & d’Aueh avec plu-
fieurs évêques & autres prélats. Le comte de Toulou-
fe Raimond s’y trouva aufii avec les autres feigneurs 5;
le fenechal de CarcalTone, & deux confuls de Tou-
loufe, l’un de la cité, l’autre du bourg, qui jurèrent
au nom de toute la communauté l’obfervation de la
paix» En ce concile on publia quarante-cinq canons,,
que le légat dit avoir fait par le confeil des évêques
&C des prélats , des barons & des chevaliers : & ils tendent
tous à éteindre l’herefie & à rétablir la paix &
la feureté publique. En voici la fubftance.
Les évêques choifiront en chaque paroiffe un prêtre
& deux ou trois laïques de bonne réputation, auf-
quels ils feront faire ferment de rechercher exaéte-
ment & fréquemment les heretiques , dans les mai-
fens, les caves, & tous les lieux où ils fe pourroient-
L i v r e s o i x a n t e d i x -n eu v i e ’ m e . ¿75
cacher ; & après avoir pris leurs précautions afin ------
qu’ils ne puiifent s’enfuir, ils en avertiront prompte- ^ N-
ment levêque, le feigneur du lieu ou fon baillif. Les
feigneurs feront foigneux auiïi de rechercher les hérétiques
dans les villages, les maifons & les bois ; & c.,:
fi quelqu un d eux eft convaincu d’avoir permis à un
heretique pour del’argent, ou autrement, de demeu- c■
rer dans fii terre : il la perdra, & fa perfonne fera en c■ i-
la main de fon feigneur pour en faire juftice. Le bail- c. <,
li f qui ne fera pas très-foigneux de rechercher les heretiques
du lieu ou il réfide , perdra fes biens, & ne
pourra plus être baillif ni là ni ailleurs. La maifon £j
où on aura trouvé un heretique fera abattue & la
place confifquee. Mais pour ne pas donner lieu aux
calomnies, perfonne ne fera puni comme heretique
qu’il n’ait été jugé tel par levêque, ou par un eccle-
fiaftique ayant pouvoir. Chacun pourra rechercher c.ip;
& prendre les heretiques fur la terre d’autrui, & le
baillif du lieu fera tenu de lui prêter la main.
Les heretiques convertis d’eux-mêmes ne demeureront
point dans leur ville fi elle eft fufpeété ; &
pour marque qu ils deteftent leur ancienne erreur ,
ils porteront au haut de leurs habits deux croix d’une
autre couleur, l’une à droit, l’autre à gauche : & ils
ne feront point admis aux charges publiques s’ils
n ont ete reftituez en entier par le pape ou par fon légat.
Mais les heretiques qui fe font convertis par la <-,n,
crainte de la mort ou autrement, & non de leur pro-
^/C Amouvement s feront enfermez à la diligence de
1 eveque, enforte qu ils ne puiifent corrompre perfonne.
Ceux qui poflcderont leurs biens leur fourniront
la iubfiftançejs ils n ont point de bien, l’évêque
Q-flft'l fi