
A n . i i i j .
Sup. liv . L X V I .
n iS.
LV.
Simonie.
Conc. Lut. i i i -
7. 10. Sup. liv .
x xx iii. n. zi.
Conc. Lat. IV.
t. 6j. ficut 39. de
fimon.
c. 63.
Audtvimus. 4 1.
eed.
408 H i s t o i r e E c c l e s i a s t i q u e .
nés à l’entretien d’un hôpital : puis le concile ajoute :
Ceux que l’on envoie quêter doivent être modestes
& difcrets : ne point loger dans les cabarets , ni
faire de dépenfes fuperfluës, ni fe déguifer en religieux.
Nous avons vû cenr ans avant ce concile que
l’ufagc de porter des reliques par les provinces pour
quêter étoit déjà établi, & que ces quêtes produi-
foient de grandes aumônes. Le règlement du concile
fut mal obfervé, & l’abus des quêteurs continua encore
plus de trois cens ans. Le concile continue : Les
indulgences fuperfluës que quelques prélats accordent
fans choix, font méprifer les clefs de l’églife,
& énervent la fatisfa&ion de lapenitence, c’eftpour-
quoi nous ordonnons qu’à la dédicace d’une églife,
1 indulgence ne foit pas de plus d’une année, foit
que la ceremonie fe faife par un feul évêque ou par
plufieurs ; & que l’indulgence ne foit que de quarante
jours, tant pour l’aniverfaire de la dédicace ,
que pour toutes les autres caufes : puifque le pape
meme en ces occafions n’en donne pas d’avantage.
On commençoit à voir l’inconvenient de prodiguer
les indulgences.
Sur la fimonie, le concile renouvelle les défenfes
du précèdent concile de Latran : premièrement à
l’égard des évêques, qui pour les facres de leurs confrères
, les benedidions d’abbez & les ordinations
des clercs, avoient établi des taxes, qu’ils préten-
doient foutenir par la longueur de la coutume. De
plus à la mort des curez ils mettoient les églifes en
interdit, & ne fouffroient point qu’on leur donnât
de fuccefleurs jufques à ce qu’on leut eût paie une
certaine fomme. Les curez de leur côté exigeoient
L i v r e s o i x a n t e û i x -s e e t i e ’m e . 409
de l’argent pour les fepulturés, les mariages & les —-----------
autres fondions, ce que le concile défend ; mais PPfP
aufït quelques laïques fous prétexte de pieté vou- f. (6 loient enfraindre les -louables coutumes de donner
aux églifes ; ce qui venoit en effet des maximes des
hérétiques, c’eft-à-dire, desVaud^s & des Albigeois
qui détournoient de rien donner aux églifes ni
au clergé. Le concile veut donc que les facremens
foient conférez gratuitement ; mais que les évêques
en connoiffanec de caufe repriment ceux qui s’efforcent
malicïeufement d’abolir les pieufes coutumes.
La fimonie eft fur tout défendue à l’égard des religieufes,
dont la plupart , dit le concile,• r n_/ i - font telle- S.a Stwon* m ment înfectees de ce vice, quelles ne prennent pref-
que plus de filles fans argent , alléguant pour prétexte
leur pauvreté. Le concile condamne celles qui
auront commis cette faute à être renfermées dans
d’autres monafteres d’une obfervance plus étroite,.
pour y faire penitence perpétuelle , comme pour un
des plus grands crimes. La même réglé s’étend aux
monafteres d’hommes,
Les derniers canons du concile de Latran regar- Lvr.
dent les Juifs ; & il y eft ordonné entr’aurres.chofes A"trc^ crets'
qu’ils porteront quelque marquejàileur habit,, pour
les diftinguer des Chrétiens : comme il fe pratiquoit
déjà en quelques provinces. J’ai rapporté affez au long
la plupart des décrets de ce concile, parce qu’ils font
très-fameux chez les canoniftes, & ont fervi de fondement
à la difeipline qui s’eft obfervée depuis. Il
eft vrai que plufieurs contiennent des exceptions &
des reftri&ionsqui ont donné lieu à les éluder. Com- Conc. iïi.
tne le pape préfidoit en perfonne à ce concile auffi- c'
Tome X V I . F ff