
~ ' Cette année u ij. Louis fils du roi de France fetroü-'
1 j|P | vant libre par la trêve que fon perc avoir faite avec le
LoSdeVrmce ïoi ¿’Angleterre, accomplit le voeu qu’il avoit fait
EnLangwdoc^ trois-ans auparavant. Il vint accompagné deplufieurs
* ■ feigneurs & des deux évêques de Beauvais & de Car-
eaffonnetcar ce dernier à la priere du comte de Mont-
fort étoit allé en France peu de temps auparavant, pour
les affaires de lacroifade. Le rendez-vous étoit à Lion
pour le jour de Pâques, qui cette année étoit le dix-
neuvième d’Avril. Le comte de Montfort vint au-
devant du prince Louisfonfeigneur jufquesàVienne>
& le légat Pierre de Benevent jufques à Valence. Ce
légat avoit abfous ^cretement les Touloufains,. les
Narbonnois & d’autres ennemis du> comte de Mont-
fort ; Si misfous ià proteétion Toulouie, Narbonne
& d’autres places des hérétiques-en Albigeois. Or il
eraignoit que Louis comme fils aîné du roi de France
feigneur fouverain de tout le païs, ne voulût fe faifit
de ces places, ou les démolir : c’cft pourquoi on eroïoic
que l’arrivée de ce prince ne lui plaifoit point. Car y
difoit-il, ce païs étant infeâé d’héréfie,le roi de
France a été louvent requis de l’en purger,, ce qu’il
n ’a point fait ; & par confequent ce païs aïant été
* conquis par le pape avec le fécours des croifez il no
me patbk pas que Louis doive rien entreprendre contre
mes ordres : d’autant plus qu’il eft croifé, & vientr
en qualité de pelerin. Louis qui étoit un prince très-
doux répondit au légat qu’il fe conformeroit à-fa volonté
& a fon confeil. Le leéteur peut remarquer ici
h. prétention de la cour de Rome, que toutes les conquêtes
des croifez appartenoient au pape.
De
L i v r e s o i x a n t e - d i x - s e î t i e ’me. 3 69
De Valence Louis vint à S. Gilles ; S i comme il y
étoit & le comte de M ontfort avec lui, arrivèrent les
députez du concile de Montpellier au pape, apportant
des lettres par lefquelles il donnoit au comte de
M ontfort la garde de toutes les conquêtes faites parles
croifez, jufqu’à ce qu’il en fût plus amplement
ordonné par le concile general, qui devoir être tenu-
la même année au mois de Novembre. La lettre adref-
fée au comte de M ontfort étoit dattéedu fécond jour
d’A vril, & contenoit de grands éloges de ce feigneur,
que le pape exhortoit à continuer dans le iervice de
J. C. car c’eft ainfi que l’on-nommoit cette guerre v
Si témoignoit qu’il avoit ordonné à tous les barons
S i les confuís du païs de luiobéïr en tout ce qui re-
gardoit la paix S i la foi. En exécution de cet ordre
du pape, le légat Pierre étant quelque temps après à
Garcaffonne aÿec le prince Louis, affembla dans la
maifon épifcopale les évêques qui étoient prèfens &
la nobleffe de la fuite du prince ; S i donna au comte
de M ontfort, qui étoit auffi prefent, la garde du
païs jufiqu’au concile général. Enfuice ils vinrent à'
Touloufe, dont ils firent abattre les murailles ; S i delà
le prince Louis S i les pèlerins aïant accompli les quarante
jours de leur voe u , s’en retournèrent en France;
Le légat Pierre de Benevent aïant auifi exécuté-fa' /V? S eommiffion , retourna aRome.
En Angleterre incontinent aprèsNo'él de l’an 12.Í4A
les feigneurs affemblez à Londres demanderont au roi
Jean la confirmation de leurs libert'ez accordées par le
roi Edoüard, S i depuis par Henri I. foutehant qüe le
roi Jean avoir juré de les obferver quand il reçut îab»
folution à Vincheftre. Le roi Jean craignant les fei-
Tome X V I , A a a.
x x x v iï;
Le roi Jean accorde
les libertez
¿ ’Angleterre.
M a t t h 'I P a r i s ,
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