
A N. I i l J .
Cenc. L a t .m .
0. I.
To. xi. cone. p.
453. Alb. hift.c.
ta-
410 H i s t o i r e E c c l e s i a s t i q u e .
bien qu’aux trois conciles généraux déjà tenus à La-
tran ; tous les décrets de celui ci font en fon nom ,
mais en quelques-uns on ajoute la claufe : Avec l’approbation
du faint concile, que je trouve pour la première
fois au troificme concile de Latran. Or elle ferc
à déclarer que ies décrets n’auroient pas leur pleine
autorité fans le confentemcnr & l’approbation dtt
concile reprefentant 1 eglife univerfelle.
Après les canons du concile fuit un décret particulier
touchant la croifadc, ou le jour du rendez-
vous eft marqué au premier de Juin fuivant après
le prochain , c’eft à-dire en m j . Alors, dit le concile
, tous ceux qui veulent paifer par mer s’aiTem-
bleront dans lexoïaume de Sicile, les uns à Brindes ,
les autres à Meffine, où le pape promet de fe trouver
enperfonne. Ceux qui doivent marcher par terre
feront prêts pout le même jour ; & lê pape leur en-
voïera un légat. Le reftc du décret contient lesroêmes
claufesque les bulles de la croifade, particulièrement
celle de l’année 1 1 13 , avec quelques additions. Or*
défend aux Chrétiens d’avoir leurs vaiffeaux aux terres
Orientales habitées par les Sarrafins pendant quatre
ans, afin que les eroifez trouvent plus de commo-
ditez pour s’embarquer. On défend les tournois pendant
trois ans ; & o n ordonne que la paix feraobfer-
vée au moins durant quatre ans par route la Chrétienté,
fous peine de cenfuresecclefîaûiques, &avec
menace d’exciter la puiffance fecuhçre contre les dé-
fabéiiFans.
On traita au fil en ce concile de l’affaire des Albigeois.
Raimond comte de Touloufe y vint accompagné
de fon fils & du comte de Foix, demander la
L i v r e s o i x a n t e d i x -s e f t i ë 'm é , 411
reftitution de leurs terres, dont ils avoient été de-
poüillez par les eroifez. Le comte Simon de Mont- - * ‘
fort y envoïa Guy fon frere avec d’autres députez fidèles
Si capables. Quelques uns même des prélats tra- Atmtt.
vailloient à faire rendre les terres aux deux comtes:
mais ils n’y réüifirent pas -, Si le pape avec l’approbation
de la plus grande & plus faine partie du concile
donna fa fentencc,par laquelle il ordonne que le
comte Raimond fous lequel la foi & la paix n’ont jamais
pû être gardées dans le païs, en foit exclus pour
toûjours, & demeure en quelque autre lieu convenable
pour y faire penitence, avec une penfion de
quatre cens marcs d’argent. La comteffe fa femme ,
foeur du défunt roi d’Artagon étant vertueufe & catholique
, fuivant le témoignage de tout le monde y,
jouira paifiblement des terres de fa dot. Mais tour le
païs que les eroifez ont conquis fur les hérétiques fera
laifle, fauf le droit des égliies & des perfonnes catholiques,
au comte de Montfort, qui a plus travaillé
que tous les autres en cette affaire, pour le tenir de
ceux de qui il releve de droit. Le refte du païs qui n’a
pas été conquis par les eroifez, fera gardé aux ordres
de l’églife, par des perfonnes capables de maintenir la
paix Sc la fo i, pour être rendu en tout ou en partie
au fils unique du comte Raimond, s’il s’en rend digne
quand il fera venu en âge.
En ce concile le pape à la pourfuite du roi Jean , Gui II.- Arm or. pfimais
contre l’avis de plufieurs, excommunia tous 8i'
les barons d’Angleterre qui perfecutoient ce prince ,
quoiqu'il fût eroifé & vaifal de l’églife Romaine.
L’excommunication comprenoit tous leurs fauteurs,
Si tous ceux qui travailleraient à envahir fon roïau-
F f f ij;