
~J~ * { Ie boureau lui caffa les bras & les jambes à coups cfe
N’ coignée , & il en reçût jufques à feize fans fe plaindre
tant il étoit repentant de fon crime, qu’il confeffa:
plufieurs fois en particulier & en public. Après avoiir
été ainfi rompu.il fut mis fur une roue élevée fur un
pillier de pierre hors, la ville près une des portes, &c y
vécut jufques au matin , priant & fc recommandant
aux prières des affiftans. Ainfi finit ce comte un ait
après fon crime au mois de Novembre 1226-.
xxr. L’empereur Frideric indiqua une cour ou diete
pîreù'ÎFriacricm’ générale de l’empire à Cremone après la Pentecôte ,
^»4. cette année 112.6. fut le feptiéme de Juin : mais
plufieurs crurent en Allemagne que les cardinaux Ss
la cour de Rome avoient empêché qu’on ne tînt cette'
affemblée. L’empereur manda donc aux barons & aux>
autres chevaliers feudataires du roïaume de Sicile, de
fe difpofer à le fuivre en Lombardie, & de s’affera-
bler à Pefcaire, où il comptoit de fe rendre le fixié-r
s¡ e . ÿ arm. me de Mars. Il y vint en effet & delà dans le duché
de Spolete, & ordonna aux habitans de le fuivre en.
Lombardie : ce qu’ils refuferent de faire fans ordre:
du pape dont ils étoient vaffaux. L’empereur réitérai
fon commandement par des lettres plus fortes, avec
menace d’une certaine peine; & les Spoletins envolèrent
ces lettres au pape, qui écrivit à l’empereur, marquant
combien il étoit choqué de ce procédé. L’empereur
bleffé de fon côté répondit au pape comme'
d’égal à égal, ce qui lui attira une réplique encore
plus dure.
jf.KMn.v.16- L’empereur difoit en fubftance : Vous m'avezr.
trouvé contre l’opinion de tout le monde & le con-
feil des féigneurs, prêt à fuivre vos volontez, en
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L i v r e s o i x a n t e d i x -n e u v i e ’m e . 607
forte qu’il n’y a point de mémoire qu’aucun de mes
prédeceffeurs ait été fi dévoué à l’églife. Toutefois
quand elle prit ma tutelle pendant mon enfance , le
pape Innocent m’envoïa dans la Poiiille des ennemis
fous le nom de défenfeurs ; & il éleva fur le trône
de mon pere un étranger , qui non content de
l ’empire , aipira au roïaume de Sicile. C ’eft Otton
dont il parle. Venant enfuite au pape Honorius, il
lui difoit : Vous voulez diminuer par vos conftitu-
tions, l’ancien droit des rois de Sicile dans Téleéfion
des prélats : & contre l’ufage reçu, vous ave,z placé
fans ma participation quelques perfonnes en des égli-
fes vacantes. Après mon retour dans le roïaume de
Sicile , j’ai challé les rebelles, Si vous avez donné retraite
à des gens qui m’étoient fufpeéls. Enfin l’empereur
faifoit valoir fon droit d’avoüé de l’églife ,
& offroic de rendre juftice en fa cour à ceux qui fe
plaindraient de lui.
Le pape répondit : Quant aux feigneurs on voit
quels cpnfeils ils vous ont donné par les arftes autentiques
féellez de leurs féaux qui font dans les archives
de l’églife ; & quant à vos prédeceffeurs , fi vous
regardez les derniers il ne falloit pas un grand effort
pour furpaffer leur foumiifion.à l’églife:mais fi vous
remontez plus haut, vous vous trouverez bien au-
deffous de ces princes, qui ont affermi par plufieurs
çpnftitutions la liberté de l’églife, & l’ont enrichie
par de grandes liberalitez. A l’égard du foin que l’églife
Romaine a pris de vous conferver dans votre
enfance le roïaume de Sicile : jufques ici vous n’en
avez témoigné que de la reconnoiffance : avoüanc
que vous tenez de l’églife, après Dieu, tout ce que
A n . 1226.
XXII;
Réponiè du pape?;.
A p . R a i n . a n .
l i i 6 , n. }. 4-