
An. izoc.
Gefia, lr.it, n,
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XXXI.
Philippe de
Suaube : recherr
ehe le pape».
St/p. n. 20,
Ann.God.no6.
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Arnetld. Lubec.
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epiß, 1 3 8. ^
Sup', liv. LX X V .
n. 19.
n e H i s t o i r e E c c l e s i a s t i q j ü e .
millionnaires il y avoit des moines, des chanoines
réguliers 8c d’autres religieux : le pape leur ordonna
de fe vêtir tous de même, de peur que ladiverfité
de leurs habits ne caufât du fcandale aux peuples auf-
quels ils prêchoient.
Le roi Philippe de Suaube fe fortifioic de plus en
plus vers le bas Rhin : cette année 1 106. il y revint 8c
fut reçu par Adolfe archevêque de Cologne que le
pape avoit fait dépofer, 8c par les comtes 8c les autres
feigrîeurs du pays. Philippe fit des courfes par
tout le diocefe qui fe fournit à lui. Le roi Otton de
de Saxe fortit de Cologne pour le combattre, accompagné
de Brunon qui venoit d’en être facré archevêque;
mais il fut battu 8c réduit à s’enfuir lui quatrième
, 8c l’archevêque Brunon pris 8c prefentéau
roi Philippe qui le fit charger de chaînes 8c l’emmena
avec lui. La ville de Cologne fe rendit à Philippe,
8c Otton s’embarqua 8c paifa en Angleterre -
près du roi Jean fon oncle.
Valter ou Volfger noble Bavarois étoit alors patriarche
d Aquilée, où il avoit été transféré de l’évê-
che dePaifau en 12.04. Il étoit fçavant dans les faintes
écritures , 8c recommandable par la pureté de fa vie
8c par fa prudence : ce qui lui avoit attiré la confiance
de l’empereur Henri VI. 8c du roi Philippe fon
frere. Le Pape Innocent envoya donc ce prélat à Philippe
, pour l’exhorter à ne plus protéger Leopold qui
prétendoit avoir été transféré du fiege de Vormesà
celui de Mayence, ou le pape vouloir maintenir Si-
gefroi. En même tems le pape chargea le patriarche
de porter le roi Philippe à faire une trêve avec le roi
Otton : .ayant apris de l’évêque de Cambrai combien
L 1 v RE S o i x a n T e - s e i z i e ’ me 2 17
Otton en avoit befoin. Le patriarche d’Aquilée s’acquitta
fidellement de fa commiifion, 8c les feigneurs
du parti de Philippe las d’une fi longue guerre, refo-
lurent de procurer la paix entre les deux rois. Pour
cet effet on promit au pape de faire époufer à fon
frere Richard depuis comte de Sore , la fille du roi
Philippe : comme raporte Conrad abbé d’Urfperg qui
vivoit alors s 8c qui dit l’avoir apris de perfonnes
dignes de foi. Quoiqu’il en foit le roi Philippe écrivit
au pape une grande lettre, où il difoit en fubûance :
Vous fçavez très- faint pere comme l’empire fut troublé
8c déchiré après la mort de mon frere l’empereur
Henri. J ’étois en Tofcane, d’où étant revenu en Allemagne
je commençai à folliciter par mes envoyez 8c
par mes lettres tous les princes de l’empire de reconnoitre
pour roi le fils de l’empereur mon frere, qu’ils
avoient élu 8c auquel ils avoient prêté ferment de
fidélité : mais je né pus le perfuader à aucun d’eux.
Ils difoient que cette éleétion étoit nulle, parce que
quand elle fut faite, l’enfant n’étoit pas encore bap-
tifé -• qu’il n’avoit été élu que par complaifancepour
ion pere, 8c que lui lailfer le titre de ro i, c’étoit
laiffer le trône vacant. Ils étoienc donc refolus à
en élire un autre. Quelques-uns traitèrent avec
Bertold duc de Zeringuen, qui après beaucoup de peines
8c de dépenfes fe retira. Les mêmess’adreiTerent
enfuite à Bernard duc de Saxe; mais il fe retira aufli
avec'beaucoup de prudence.
Alors tous les feigneurs de Saxe, de Bavière, d’Auî-
triche, de Eranconie 8c plufieurs autres me confeil-
lerent de perifèrà l’empire, m’offrant leurs bonsof-
fices ; 8c comme j ’infiftois encore pour mon neveu ,
F f ij
An. iio<r.
Abb. Urfp, pag,
310.
De ¡peg. ep-
13 6.