
A N. IZZ4..
Aboulfarag-
f . 304.
Jgg
Progrès du roi
$,oyis eo Poitou.
S 7 0 H i s t o i r h E c c l e s i a s t i q u e , ' 1
Ginguiz Can. Sur la parole de ce prétendu prophet«
il prit ce nom qui fignifie roi des rois, 6c toute l’ai-
femblée compofée de Mogols 6c de Turcs lui défera
l’empire. C’étoit l’an de l’hegire 599. u o i , de J . C.
& Ginguiz-Can avoir quarante-neuf ans. .
Il pouffa fes conquêtes vers.le midi, & en m ® . il
prit dans le Maurenahar grande province au levant
de la mer Cafpicnne les villes fameufes d’Otrara ,
Bochara & Samarcand ; il les ruina & fit palier la plupart
des habïtans au fil de l’épée, ou les difperfa dans
le païs. Il difoit que le Tout-puiffant l’avoit envoïé
pour purger d’injuftice les terres des médians rois. Il
n’étoit ni Chrétien ni Mufulman, mais il reconnoif-
foit un feul Dieu très-haut, qui donne la vie & la
mort 6c tous les biens de ce monde. Les Mufulmans
l’ont en horreur pour les grands maux qu’il fit à la religion
: car fes gens tuoient leurs religieux & leur?
dodeurs, ruinoient le mofquées 6 c brûloient les Al*
corans ; au contraire il étoit favorable aux Chrétiens»
Après le Maurenahar Ginguiz-Can conquit le Cora-
fan, le Mazaftderan 6c d’autres provinces,, 6 c marcha
enfin contre les Ruffes : en forte que fa domination
s’étendoit par toute la partie feptentrionale del’Afie
depuis la Chine jufques en Mofcovie. Il mourut l’an
6 z 4, de l’hegire 1 i z 6 . de J . C. le vingt-cinquième
de fon regne 6c le foixante-quatorziéme de fon âge:
après avoir choifiipour fon lucccfleur Odai-Can un
de fes fils qui -étoient en grand nombre. Si entre lef-
quéls il y avoit des Chrétiens, des Ju if s , des Idolâ*
très :6c d’autres fans religion.
Le pape Honoriusaïantappris quenonobftant fes
Remontrantes Ôifes.prieres le roide FranceLouis V I I J,
~ - y - . -, . . . ;■ v - r y - - , , a . à&ggn X M
L i v r e s o i x a n t è -d i x -n e u v i e ’m e . 5 7 1
faifoit marcher fes troupesfur les terres qui reftoient
au roi d’Angleterre deçà la mer : lui écrivit une lettre
le troifiéme d’Aour, où il lui en fait des reproches,
& fe plaint qu’il ne marche pas fur les traces de fon
pere, & n’a point d’égard à l’ordonnance faite par
le pape & l’empereur en leur conférence, que tous
lés princes Chrétiens garderoiertt la paix pour contribuer
au fecours de la cerre-fainte. Le roi répondit
au pape : La trêve que le roi notre pere avoir faite
avec Henri roi d’Angleterre étant expirée, nos barons
ne nous ont point confeillé delà renouveller : c’eft
pourquoi nous fommes venus en perfonne nous faiiîr
de nos fiefs de Poitou, dont le roi Jean d’Angleterre
fut déclaré déchu par le jugement de fes pairs nos
barons avant que le roi Henri fût né ; & deilors ces
fiefs pafferent à la couronne de France. Toutefois le
roi Henri nous les difpute ; 6c pour s’y maintenir, il
envoie contre nous des troupes du roïaume d’Angleterre
qui eft le fief de l’églife Romaine 6c le vôtre.
Or comme nous ne croïons pas que ce foit votre intention
, que de vos fiefs il vienne du mal à notre
roïaume , nous prions inftamment votre paternité,
que fi le roi d’Angleterre agit ainfi par votre ordre *
vous le faffiez révoquer : que s’il agit de fon propre
mouvement, vous ne vous étonniez pas fi nous prenons
des mefures oppofées.
Louis en effet entra en Poitou, prit Niort 6c Saint
Jean d’Angeli, & affiegea la Rochelle. Cependant à
Paris on fit pour l’heureux fuccès de fes armes des
procédions folemnelles depuis l’églife de N. Dame
jufques à l’abbaïe de S. Antoine des'Champs. A une
C c c c ij
xi. E f . X. Rain.
n. 14.
Ap. Rain.n.16,
Gefta Lad,