
A n. i i i j .
XLVI.
Erreur de l’abbé
Joachim.
c. i . Ltb. I. di(i. f. 3.
Aft. i v . 3 i ,
Jfi. xvii. z i. 13.
3 8 H i s t o i r e E c c l e s i a s t i q u e .
ce foit eft utile pour le falut, tant aux enfans qu’aux
adultes. Et fi après le baptême quelqu’un tombe dans
le péché, il peut toujours être' relevé par une vraie
penitence. Non feulement les vierges & lescontinens,
mais encore les perfonnes mariées, fe rendant agréables
à Dieu par la foi & les bonnes oeuvres, méritent
d’arriver à la béatitude éternelle. Tout cela contre les
Albigeois.
Nous condamnons le traité de l’abbé Joachim
contre maître Pierre Lombard fur la Trinité, où il
l’appelle hérétique & infenfé, pour avoir dit dans fes
fentences qu’une chofe fouveraine eft Pere & Fils &
S. Efprit, & qu’elle n’engendre, n’eft engendrée, ni
ne procédé. Joachim foûtient que c’eft admettre en
Dieu une quaternité plûtôt qu’une Trinité, fçavoir
les trois perfonnes Si cette eifence commune; Sc prétend
que l’union des perfonnes n’eft pas propre &
réelle, mais feulement fimilitudinaire:comme quand
il eft dit, que la multitude des croïans n’avoit qu’un
coeur&qu’une amc :& quand J . C . parlant des fideles
dit à fon pere : Je veux qu’ils foient un comme nous.
Pour noüs dit le pape Innocent, avec l’approbation
du concile, nous croîons & confefTons qu’il y a uns
chofe fouveraine qui eft Pere 6 c Fils & S. Efprit,
fans qu’il y ait de quaternité en Dieu, parce que chacune
des trois perfonnes eft cette çhoie, c’eft-à-dire
la fubftance, l’effence, ou la nature divine , qui feule
eft le principe de tout. Et enfuite : Nous ne voulons
toutefois par ce décret faire aucun préjudice au mo-
naftere de Flore, que Joachim a inftitué : parc® que
l’obfervance en eft régulière : d’autant plus que Joa-
jphim a ordonné de nous remettre tous fes écrits pour
L i v r e s o i x a n t e -d i x -s e p t ! e ’m e . 3 8 7
être approuvez ou corrigez par le jugement du laint
fiege ; ôi que par une lettre iouferite de fa main il
déclare, qu’il tient la foi de l’églife Romaine. Cette
lettre de l’abbé Joachim fe trouve encore : elle eft
dattée de l’an 12.00. 6 c il veut quelle tienne lieu de
teftament. Le pape ajoute ; Nous condamnons aufli
la dodrine d’Amauri, qui doit plutôt être traitée
d’infenfée, que d’hérétique. J ’ai fuffifamént parlé de
l’abbé Joachim : Amauri étoit ce même hérétique
qui avoir été condamné à Paris huit ou dix ans aupa.
ravant.
Le troifiéme canon du concile de Latran prononce
anathême contre toutes les héréfies contraires à
l’expofition de foi précédente, quelquenom quelles
portent : ce qui montre que cette expofition eft relative
aux erreurs du temps. Le concile ajoute parlanr
de ces hérétiques : Etant condamnez ils feront abandonnez
aux puiflances feculieres pour recevoir la punition
convenable, les clercs étant auparavant dégradez.
Les biens des laïques feront confifquez : 6 c ceux
des clercs appliquez aux eglifes dont ils recevoient
leurs rétributions. Ceux qui feront feulement fuf-
peds d’héréfie, s ils ne fe juftjfient par une purgation
convenable, feront excommuniez, 6 c s ilsdemeurent
un an en cet état, condamnez comme hérétiques.. Les
puiflances feculieres feront averties, 6 c , s il elt befoin,
contraintes par cenfures,de prêter ferment publiquement
qu’ils chafleront de leurs terres tous les hérétiques
notez par l’églife, Que fi le feigneur temporel
étant admonefté, négligé d’en purger fa terre, il fera
excommunié par le métropolitain Si fes compro-
vinciaux ; ôc s’il ne fatisfait dans 1 an, on en avertira
C c c ij
A n . n i ; .
J jiy e S l. In q t it f.
fart. 1. c. t.p . 5-
Sup. liv . l i x v .
». 40. liv . LXXYI-
». 55.
X LVII.
Décret contre
les hérétiques.